Une évolution, depuis les années 2000, de l'espace américain est liée au terme "Space 4.0" ("espace 4.0") qui désigne l'évolution spatiale vers une époque d'interaction entre les Etats, le secteur privé, la société et la politique, lui-même relié au développement de la "4ème révolution industrielle" qui est actuellement en cours. L'évolution récente du programme spatial américain est aussi due à une restriction budgétaire des fonds disponibles à la NASA ou à un développement des aptitudes ou de l'intérêt pour l'exploration des sociétés privées avec lesquelles l'agence travaillait habituellement. Enfin, l'arrêt de la navette spatiale, qui permettait l'accès à l'ISS a rendu les Etats-Unis dépendants de la Russie, ce qui est stratégiquement délicat et a amené les Américains à accélérer les recherches des sociétés privées pour disposer de moyens d'accès nationaux. Sur une durée de 30 ans, la NASA, qui était donneur d'ordre, devient partenaire. Cependant la NASA considère qu'elle a toujours considéré, depuis le début de son existence, que les activités spatiales pouvaient être ouvertes à une forme de commercialisation (satellites météo, TV, télécom, etc.); l'entrée du privé dans l'accès à l'ISS fait, par la concurrence entre firmes privées, baisser les coûts; la NASA contrôle les technologies utilisées par les partenaires privés; enfin la NASA se réserve la partie exploration du système solaire. Au début du XXIème siècle, les Etats-Unis, en terme de politique spatiale, se reposaient surtout sur la navette spatiale, un programme des années 1980. Aussi existait-il un sens d'un besoin de changement et de modernisation dans ce domaine. Les récentes décisions trouvent leur origine, en janvier 2004, lorsque le président Bush définit de nouveaux buts pour le programme spatial américain et entendit donner un nouvel élan aux programmes spatiaux américains: fin de la navette, construction d'un nouveau véhicule habité, ISS terminée, retour sur la Lune dès 2015, Mars. Selon George Bush, "l'homme vis[ait] désormais les étoiles"! La seule réalisation, cependant, fut le premier vol-test, le vol Ares 1-X test, le 28 octobre 2009, qui testa le premier étage de la fusée Ares I, un des deux nouveaux lanceurs du "programme Constellation".
site 'Amateur Astronomy' sur la base de documents NASA | .
Les présidences Obama, qui commencèrent en 2008 décidèrent d'une nouvelle série de lanceurs et une capsule pour la NASA: le "Space Launch System" ou SLS ("système de lancement spatial"), le premier vol étant prévu pour 2017. Ce fut aussi le président Obama qui lança l'idée de la participation de sociétés spatiales privées aussi bien pour les vols non-habités qu'habités -dont ceux à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS). Aussi, au lieu que les différentes nations restassent en compétition les unes avec les autres, la coopération internationale devenait le nouveau mot d'ordre ou apparaissait l'idée d'une "global space economy" ("économie spatiale globale") génératrice de bénéfices et les sociétés privées visaient l'orbite terrestre basse
Récemment, depuis 2017, ont est passé à la présidence Trump. Celle-ci continue de soutenir et étendre les partenariats public (le système SLS)-privé (orbite terrestre basse, l'ISS), prévoit d'installer une porte d'entrée lunaire (en anglais, un "gateway") en orbite cislunaire en 2024 pour ramener des astronautes sur la Lune (projet "Artémis") et, de là, aller sur Mars. Les Etats-Unis se préoccupent de ce qu'ils perdraient du terrain face à leurs concurrents sur cette finale frontière que représente l'espace. L'ESA, l'agence européenne, doit participer, pour sa part, aux coûts opérationnels de la Station Spatiale Internationale et c'est elle qui va fournir le "module de service" de la nouvelle capsule NASA du système SLS, la Orion. Trois compagnies privées vont mener la conception et la construction d'atterrisseurs lunaires: Blue Origin, propriété du directeur d'Amazon, Jeff Bezos, Space X, la compagnie d'Elon Musk et Dynetics, une société installée en Alabama. Au cours des dernières années avant 2020, le Exploration Ground Systems ('système sols d'exploration; EGS) de la NASA a modifié et amélioré le pas de tir 39B du Kennedy Space Center pour la fusée de lancement Space Launch System (SLS) et les engins spatiaux Orion. Le principe directeur derrière les mises à niveau et les modifications a été de faire de la zone un pas "propre", sans structures de soutien de lancement sur le dessus, ce qui permettra à une variété de fusées de lancer à partir de là. Les bases dont chaque fusée a besoin sont en place (électricité, système d'eau, tranchée pour flammes, zone de lancement sécurisée). Les besoins particuliers, y compris l'accès aux équipes, peuvent être satisfaits avec les tours, ainsi les lanceurs mobiles. Le Vehicle Assembly Building est modernisé pour pouvoir abriter le lanceur SLS; des modifications sont effectuées pour permettre d'abriter différentes fusées de lancement et des systèmes modernes de commandes, communication, contrôle et électricité permettront de tester et vérifier les lanceurs avant qu'ils ne partent pour le pas de tir. On a installé, dans le Vehicle Assembly Building, 10 niveaux de plateformes de travail pour travailler sur le SLS et le vaisseau Orion. Les deux plate-formes de lancement mobiles (les MLP) ont été modifiés pour permettre d'accommoder différents types de fusées de lancement. Ces structures d'acier énormes, qui ont servi de base de lancement au programme Apollo et aux missions de la navette spatiale, serviront aussi au nouveau programme. Les deux transporteurs chenillés hérités du programme Apollo et de celui de la navette spatiale subissent aussi une mise à jour d'importance. Les décisions du président Trump, par ailleurs, d'une certaine façon, ont été assombries par la volonté de militariser l'espace autour de la Terre ou par une volonté de trop privatiser l'utilisation des ressources extra-terrestres
La dernière traduction dans la réalité du nouveau programme américain, ce mélange de compagnies privées et de la NASA, a eu lieu en mai-juin 2020: la mission SpaceX Demo-2 de la NASA a été lancée avec succès depuis le Kennedy Space Center de Floride depuis l'historique pas de tir 39A le samedi 30 mai à 15h22 heure d'été de la côte est américaine (19h22 GMT), utilisant la fusée Falcon 9 et la capsule Crew Dragon de SpaceX pour convoyer deux astronautes de la NASA à l'ISS. Le premièr étage du lanceur est revenu sur Terre par ses propres moyens et a atterri sur une plate-forme maritime. Après la fin du programme de la navette spatiale en 2011, les États-Unis devaient compter sur les Soyouz russes pour se rendre à l'ISS. L'autre concurrent pour transporter des astronautes de la NASA à l'ISS est le vaisseau spatial Starliner de Boeing, qui a malheureusement échoué son premier vol d'essai non habité en décembre 2019. Ce vol d'essai SpaceX va se dérouler de bout en bout (lancement, vol en orbite, amarrage et atterrissage) ouvrant la voie à la certification du lanceur SpaceX et de la capsule pour des vols réguliers habités vers l'ISS. Pour les missions opérationnelles, le Crew Dragon sera en mesure de lancer jusqu'à quatre membres d'équipage et de transporter plus de 110 livres de cargaison
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