L'histoire de l'homme

Bien que cette étude ne soit pas stricto sensu, pertinente à l'astronomie voire à l'astrobiologie, elle est cependant utile, à la fois en tant qu'aide-mémoire et comme histoire de la seule espèce intelligente et avancée que l'on connaît dans l'Univers, à savoir nous-mêmes

Les origines: les mammifères, les primates

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Les hommes sont des primates; les primates (les lémuriens, les singes, les grands singes) sont une variété de mammifères. Les mammifères ont commencé d'apparaître il y a 65 millions d'années lorsque la disparition des dinosaures laissa, dans le règne animal, la place à une domination nouvelle; les tout premiers mammifères étaient de petits animaux, des "musaraignes des arbres". Certains pensent même qu'un ancêtre commun à tous les primates existait déjà dès il y a 85 millions d'années, soit avant la disparition des dinosaures. L'ancêtre commun à tous les mammiféres, d'une façon générale, date de 180 millions d'années. Le mammifère le plus proche d'être l'ancêtre de l'homme était une créature semblable à un singe, de 55 millions d'années, qui ne pesait que 500 gr ou moins. Il était si petit, à sang chaud, qu'il devait manger des insectes et se déplacer en permanence pour ne pas perdre sa chaleur. La découverte semble aussi signifier que ces premiers primates sont d'abord apparus en Asie (et que les hommes ont ensuite évolué en Asie). L'âge d'or des mammifères commença vers il y a 17 millions d'années et les lémuriens, nos ancêtres directs, apparaissent probablement dès il y a 47 millions d'années. Les singes et les grands singes apparurent d'un ancêtre primate commun puis, avant il y a 17 millions d'années, un ancêtre commun aux hommes et aux grands singes d'Afrique apparut (ou cet ancêtre serait un gibbon apparu il y a juste 17 millions d'années). Les grands singes d'Afrique et les autres primates sont des animaux qui sont plus doués pour la vie sociale que les autres espèces. Puis, à partir de ce deuxième ancêtre commun, les espèces humaines potentielles finirent par se séparer des autres grands singes hominidés: des gibbons, il y a 25 millions d'années, des orang-outans il y a 15 millions d'années et, finalement des grands singes hominidés -tels les gorilles et les chimpanzés- vers il y a 10 millions d'années (cette date est plus ancienne que les 8 millions d'années que l'on estimait jusqu'il y a peu). La dernière des séparation, celle entre les chimpanzés et nous devrait avoir eu lieu entre il y a 7 et 4 millions d'années. Les différentes espèces d'homme, à partir de cette époque, ont évolué sur un mode buissonnant, amenant, finalement, il y a 500 000 ans, à Homo sapiens. Nous partageons 95% de nos gènes avec les chimpanzés. Des études récentes suggèrent que la séparation d'avec les chimpanzés pourrait avoir eu lieu il y a 8 millions d'années et non entre 5 et 6 et s'en serait suivi une longue période d'hybridation entre les ancêtres des deux espèces. Toumaï -Sahelanthropus tchadensis- pourrait se situer dans cette perspective, avec un âge de 7 millions d'années. Les chercheurs ont récemment trouvé que les différences entre l'homme et le chimpanzé proviennent essentiellement des 1% constitués par ce qu'on appelle du "junk DNA" en anglais ("ADN déchet"). Ce sont des séquences qui n'ont pas de fonction biologique (ainsi encoder des séquences protéiniques) mais qui sont d'importants régulateurs (déclencheurs ou inhibiteurs) de gènes importants. Alors que les chimpanzés possèdent des "trous" dans leur génome, ces trous, chez l'homme, sont comblés par du junk DNA. L'ADN déchet pourrait jouer un rôle encore inconnu aussi bien qu'il pourrait consister de fossiles de gènes qui furent utiles un temps puis furent désactivés. L'étape fondamentale qui détermina le passage à l'homme fut vraisemblablement l'émergence d'une chaîne de montagne au long de la tectonique du rift africain, dans l'Est du continent, il y a entre 13,5 et 17 millions d'années. Ces montagnes constituèrent une barrière qui arrêta l'arrivée d'humidité en provenance de l'océan Indien. La forêt tropicale céda à la savane ce qui obligea les pré-humains à passer à la station debout de façon à parcourir de plus grandes distances en quête de nourriture. Les paléoanthropologues pensent qu'une grande partie de l'évolution de l'homme a été due à la génétique. Le manque de certains gènes, par exemple, liés à l'empathie -une perception intuitive de l'autre- ou à l'art, chez les singes fait que ceux-ci présentent des comportements apparentés à l'autisme: ainsi, ils ne se regardent jamais dans les yeux. On a découvert que les membres d'une famille de gènes dits NOTCH2NL sont actifs chez l'homme mais pas chez les singes, gènes qui sont apparus il y a entre 3 et 4 millions d'années après que le lignage humain se fût séparé de la branche menant aux grands singes; ces gènes ont amené un plus grand cerveau des humains via la génération de neurones. A la différence des chimpanzés, les humains sont devenus très coopératifs et altruistes en adoptant l'"éducation coopérative" (en anglais: "cooperative breeding"), l'éducation des enfants non seulement par la mère mais aussi par d'autres membres de la famille voire des adultes sans lien de parenté. Cette différence a amené le développement du langage et des civilisations complexes. Les différences en termes de comportement et de psychologie entre les hummains et les primates tiennent, d'une façon générale, à la biologie du cerveau: l'évolution, là, a doté les humains de moins de synchronisation des signaux neuronaux et de plus d'efficacité dans le traitement de l'information. Par contre, ces améliorations font que les humains sont plus sujets à se tromper ou plus vulnérables aux désordres psychiatriques. Un changement climatique supplémentaire, il y a 3 millions d'années, dû à un changement cyclique de l'axe des pôles de la Terre, amena un âge glaciaire avec sécheresse et savanes en Afrique. Une idée, aussi, est que des radiations cosmiques pourraient avoir amené des mutations génétiques chez les singes, ce qui aurait marqué le début de l'hominisation

->Plus de détails
Yves Coppens, le célèbre paléontologue français, a énoncé une théorie devenue classique des origines humaines (elle peut cependant devoir être mise à jour sur certains points). Les grands singes d'Afrique, les australopithèques et l'homme (avec ses ancêtres divers) font tous partie de la même famille: celle des hominidés. La vue, plus détaillée encore, de l'évolution de l'homme s'établirait donc ainsi: vers il y a 30 à 25 millions d'années, à l'Oligocène, une lignée commune à l'homme et aux grands singes d'Afrique et d'Asie -les "hominoïdes"- apparaît dans l'Est de l'Afrique. Puis, vers il y a 23 à 18 millions d'années, au début de l'ère géologique suivante, le Miocène, cette lignée des hominoïdes se répand dans toute l'Afrique. Entre il y a 18 et 15 millions d'années, plus de sécheresse en Afrique fait que la forêt dense est remplacée par des espaces plus ouverts. Celle-ci permet alors une grande diversification des hominoïdes (apparition de l'Afropithèque, du Kényapithèque, etc.). Comme le climat continue de devenir plus sec, entre il y a 15 et 8 millions d'années, des descendants du Kényapithèque sont obligés de migrer en Eurasie. Là, ils s'y diversifient à leur tour, dans de grandes proportions. On peut alors les qualifier de "primates avancés" (les hominoïdes restés en Afrique, eux, déclinent). Un évènement tectonique de grande ampleur, il y a 8 -ou 10- millions d'années -l'activité volcanique du Rift africain- fait qu'à l'Est de l'Afrique la forêt tropicale se trouve définitivement séparée des hauts-plateaux de l'Est. C'est cela qui détermine la dernière grande séparation, celle entre les grands singes -ainsi les ancêtres des gorilles et des chimpanzés- et l'homme proprement dit -c'est-à-dire les Australopithèques

->L'anthropoïde du Tchad
"Sahelanthropus tchadensis", un anthropoïde découvert au Tchad -Ouest de l'Afrique- en 2001-2002 semble avoir constitué une espève de transition vers les hominidés: il marchait debout, il y a 7 millions d'années, mais il était encore tout à fait un chimpanzé en termes de taille de son squelette, de ses dents, des ses arcs sourcillières et de l'aspect de son visage

La vue de l'évolution de l'homme a, d'une façon générale, suivi l'évolution de la conception de l'évolution de la vie: on est passé du concept d'"arbre de vie" à celui d'un ensemble buissonnant de "clades", des catégories qui se rattachent à un ensemble commun. La vie, ainsi que l'évolution de l'homme s'est fondé sur une suite de branches qui ont coexisté et que l'évolution a, pour certaines, interrompues et, pour d'autres, permis la perpétuation

Il y a 6 millions d'années: les australopithèques

Une espèce de grands singes, il y a 6 millions d'années, en Afrique, évolua et se différencia des autres grands singes. Elle possédait de petites canines et la station debout était sa principale forme de déplacement. Ce sont les australopithèques. Lucy, une femelle, bien connue, vieille de 3,2 millions d'année est le représentant bien connu de l'une de ces espèce. Il se pourrait que le cerveau des Australopithèques ressemblait à celui des singes et qu'il se soit aggrandi en taille avant de se réorganiser de sorte à permettre des comportements mentaux plus complexes tels que la fabrication d'outils et le développement du langage. Les Australopithèques, d'autre part, avaient une enfance relativement longue et ils auraient peut-être eu besoin d'être élevés plus longtemps que leurs parents chimpanzés. On connaît plusieurs sortes de ces australopithèques. Ils continuèrent de vivre jusqu'à il y a 1,2 millions d'années, probablement en compétition avec les premièrs humains proprement dit et avec les autres grands singes et animaux. "Toumaï" (Sahelanthropus tchadensis), est considéré par certains comme le premier représentant de la lignée humaine; il est vieux d'environ 7 millions d'années et a été découvert en 2001 au Tchad. Ardi (Ardipithecus ramidus) est une autre espèce d'hominidé découvert en Ethiopie à 4,5 millions d'années alors que "Lucy", la très célèbre Australopithèque, découverte en Ethiopie en 1974, est à de 3,2 millions d'années. Un nouveau fossile, découvert en 2016 en Ethiopie (à 55 km de là où a été découverte Lucy), appelé MRD, appartiendrait à un des tout premiers Australopithèques, les Australopithecus anamensis. MRD et Lucy se seraient croisés dans les savanes de l'Afar pendant environ 100 000 ans et MRD réfère aussi bien à Toumaï qu'à Ardi mais aussi à d'autres espèces, plus récentes elles. Les récentes découvertes tendent à combler le fossé qui existe entre Lucy et les ancêtres humains les plus anciens qu'on trouve à 6 millions d'années. L'"Australopithecus robustus", qui fait partie des derniers australopithèques, avait un régime essentiellement végétarien. On pense que c'est une évolution du climat qui mena les australopithèques à se différencier des grands singes. Le climat, sur toute la Terre, devint plus froid et plus sec il y a 8 millions et demi d'années -c'est ce qu'on appelle le Grand âge glaciaire- donnant naissance à des paysages variés. C'est sans doute, dans ces conditions, un mélange de forêts et de prairies qui amena les australopithèques à adopter la station debout, en même temps qu'ils conservèrent des aptitudes à grimper dans les arbres et à s'y déplacer d'arbre en arbre. Le régime alimentaire des Australopithèques était caractérisé par des ressources fluctuantes et ils avaient développé des adaptations physiologiques pour contrer ce fait ainsi que des cycles d'alimentation voire le retour au nourrissage au sein quand nécessaire. On pense que les pieds des australopithèques n'étaient pas encore totalement différenciés de ceux des singes. De récentes découvertes en termes d'os de pied montre que les capacités de marche debout devaient l'emporter sur celles à continuer de vivre dans les arbres, chez les Australopithèques. Ils n'auraient utilisé les arbres que comme refuges -contre des prédateurs- ou pour y rechercher de la nourriture. Les Australopithèques, cependant, auraient eu une démarche légèrement différente ainsi qu'une partie supérieure du corps forte, leur permettant de plus facilement grimper dans les arbres -ou de porter de la nourriture ou les jeunes. Le débat est encore actuellement en cours: : des découvertes récentes permettent de penser que, malgré leur aptitude à la bipédie, les Australopithèques conservaient une très bonne aptitude à grimper dans les arbres et que la bipédie exclusive n'eut lieu que beaucoup plus tard. La bipédie, par ailleurs, a libéré les mains des Australopithèques pour d'autres tâches. Il est probable aussi que la variété des paysages de l'époque mena à la variété des espèces d'australopithèques, ce qui a été confirmé en 2012 lorsqu'une empreinte partielle de pied vieille de 3,4 millions d'années a été découverte en 2012 en Ethiopie appartenant à une variante d'Australopithèque afarensis qui faisait vraisemblablement partie d'un groupe qui est resté dans les arbres alors que l'autre (le groupe de la célèbre Lucy) s'est adapté à la marche sur de longues distances. Les deux variantes, cependant, se tenaient debout. Il est possible que certains des australopithèques aient déjà connu les outils (vers il y a 2,8 millions d'années), avec un régime carnivore (se nourrissant des proies tuées et laissées par les carnassiers). La consommation de viande, d'une façon générale, plus digestible que les plantes, a permis de plus petits estomacs et un cerveau plus actif. Australopithecus sediba, une autre espèce d'australopithèque, existait en Afrique du Sud il y a 1,8 ou 1,9 millions d'années et présentait une combinaison de traits primitifs et de traits d'humains plus modernes. L'âge glaciaire dura jusqu'à il y a 1,6 milliards d'années. Certains de ces premiers hominidés, entre il y a 4 et 2 millions d'années, pourraient ne pas avoir été plus grands que 1,20m

->Plus de détails sur la station debout
Une explication alternative à la station debout -alternative à l'explication par la savanne telle qu'exposée ci-dessus- est qu'elle pourrait avoir commencé beaucoup plus tôt, vers entre 17 et 24 millions d'années, au sein de population de grands singes vivant encore essentiellement dans les arbres. Le fait que les gorilles et les chimpanzés, par ailleurs, soient revenus à un déplacement sur quatre membres est dû à une régression secondaire à partir de cela. Les premiers australopithèques pourraient s'être répartis en deux espèces: celle -Lucy- encore rattachée à la vie dans les arbres et l'autre pratiquant réellement la station debout -cette dernière étant le réel ancêtre des espèces suivantes d'homme

->Des outils dès les Australopithèques?
Des os de mammifères retrouvés en Ethiopie en 2010, portant des traces de coupure, de grattage ou d'écrasement, laissent penser que l'utilisation d'outil remonte à 3,39 millions d'années, soit 800 000 ans plus tôt que tout ce qui avait été retrouvé jusque là. Ce qui fait que les australopithèques tels "Australopithecus afarensis", comme Lucy, auraient pu connaître l'outil. On ne sait pas encore s'ils fabriquaient ces outils ou s'ils trouvaient des pierres adéquates naturellement. Les outils de pierre ont été inventés et utilisés par divers lignages d'hominides, ainsi dès il y a 3,3 millions d'années, par exemple

Il y a 2 millions et demi d'années: le genre "Homo" (habilis, erectus, heidelbergensis)

L'étape suivante de l'évolution de l'humanité fut le genre "Homo", qui apparut il y a 2 millions et demi d'années en Afrique de l'Est et du Sud. On pense maintenant que le genre 'Homo' est apparu il y a 2,8 millions d'années, précisément, lorsqu'il s'est séparé des australopithèques du style Lucy, plus proches des singes. Cette espèce différait des australopithèques essentiellement en ce que son cerveau était plus grand, et leurs dents plus petites. Homo fut le premier à à réellement faire un usage intensif d'outils de pierre. Homo erectus dépassa les outils des ancients hominidés car, au lieu de frapper deux pierres l'une contre l'autre pour déterminer un tranchant, il passa à la technologie acheuléenne -du nom d'un site archéologique en France- laquelle consista à détacher des morceaux de part et d'autre d'une pierre pour former un tranchant aigu. La station debout d'Homo était devenue permanente. Une arche transversale du pied, semblable à celle qu'on trouve chez l'homme, fut une étape-clé dans l'évolution du bipédalisme humain et elle a précédé d'au moins 1,5 millions d'années l'apparition de l'espèce Homo. Home erectus fut le premier hominidé à avoir eu les mêmes proportions corporelles que l'homme moderne et une réelle aptitude à marcher (ses traces sont les mêmes que celles d'un homme moderne), ce qui lui permit de parcourir de plus grandes distances pour rechercher sa nourriture dans cet environnement plus clairsemé. Il est possible que ç'ait été aussi un nouvel épisode -plus sec- de changement climatique -vers entre 2,8 et 2,4 millions d'années- qui ait mené à l'apparition de cette espèce nouvelle, mieux adaptée. L'utilisation des outils permit à; Homo d'accéder à de nouvelles sources de nourriture, dans cet environnement devenu plus aéré et plus sec, telles les racines ou les tubercules voire la viande (Homo charognait mais il chassait aussi). Il est probable que Homo cohabita avec les diverses espèces d'australopithèques pendant 2 millions d'années, il y a entre 4 et 2 millions d'années. Le genre "Homo", enfin, évolua sur une longue durée de temps. Certains pensent que quatre espèces d'australopithèques et 4 d'"Homo" pourraient avoir co-exister entre il y a 3 et 1 millions d'années ainsi que les deux espèces voisines des parenthropes -des végétariens- et d'Homo rudolfensis. On a découvert récemment que Paranthropus boisei, par exemple, qui possédait de grandes dents, habitait l'Afrique de l'Est il y a entre 2,3 et 1,2 millions, se nourrissait d'herbes et de tiges. Seule une espèce actuelle de singe, le babouin gelada, d'Ethiopie, le fait. Cela peut permettre de supposer une parenté ainsi que le fait que les paléo-anthropologues pourraient avoir à élargir leurs vues concernant les régimes alimentaires des premiers hommes. Ainsi, il y a 2,5 millions d'années, les australopithèques se seraient divisés entre le genre Homo -qui finit par mener à nous- et le genre Paranthropus, qui se termina, pour diverses raisons, en impasses

Les premiers genres d'Homo furent divers "Homo habilis", qui ne vivaient qu'en Afrique aux alentours d'il y a entre 2,5 et 1,6 millions d'année (alors que l'on en était encore à l'âge glaciaire). Certaines branches, tel l'"Home ergaster", vers 1,6 million d'années, étaient plus modernes. Homo habilis avait encore un squelette de proportions équivalentes à celui d'un grand singe et on pense qu'il descendait probablement d'un australopithèque de type léger ("Australopithecus gracilis"). Comme il avait une force ou des caractéristiques physiques moindres, il compensa via une plus grande intelligence. Il possédait des outils de pierre simples et probablement un régime carnivore en partie; il était capable aussi d'extraire la moëlle des os. Il vécut au Pliocène, un âge glaciaire, au cours duquel des phases soit plus froides, soit relativement plus douces alternèrent tous les 40 000 ans. La consommation de la moelle des os des charognes a permis une plus grande activité intellectuelle des hominidés; la découverte des charognes, par ailleurs, a sans doute amené aussi le langage, qui permettait de signaler les charognes. Homo ergaster avait acquis la station debout et avait développé un système physiologique moderne de dissipation de la chaleur. Il ne conservait de la fourrure que sur le crâne. Il connaissait les outils, les camps de base et ils partageait les ressources en nourriture. Il savait lire le monde, comme suivre une trace ou interpréter les nuages et il transmettait son savoir. Homo ergaster pourrait avoir été la première espèce humaine à avoir quitté l'Afrique, ce qui fit qu'il acquit plus de connaissances encore, se transformant, finalement en l'Homo erectus. "Homo erectus", l'homme suivant, apparut il y a 1,9 millions d'années, probablement issu d'une version primitive d'Homo habilis. C'était un homme qui ressemblait plus à l'homme moderne. Les hommes, alors, avaient alors, à cette date, vers 1,8 à 1,5 millions d'années, essaimé d'Afrique pour la première fois. Homo erectus fut ainsi le premier homme à sortir d'Afrique et il est, avec Homo sapiens, l'homme moderne, la variété d'homme qui s'est le plus répandue sur la planète. Le site de Dmanisi, en Géorgie, vieux de 1,8 millions d'années, est l'un des sites les plus anciens de la sortie d'Afrique. Les hominidés -et certains pourraient encore être apparentés aux australopithèques, au moment de la première sortie d'Afrique vers il y a 1,85 millions d'années et même avant -vers il y a 2 millions d'années- ont couvert de grandes distances, ainsi, par exemple, en Chine, à 14000km des plus proches sites habités d'Afrique de l'Est. Homo erectus a commencé à atteindre des lieux lointains vers il y a 1,5 à 2 millions d'années mais d'autres espèces humaines, à cette époque, restaient en Afrique et étaient menacées d'extinction rapide. Ces espèces, ainsi Homo habilis ou les australopithèques (le Paranthrope et les Australopithèques proprement dit) avaient des cerveaux de plus petite taille et ressemblaient moins aux humains modernes. Par ailleurs, d'autres hominidés, à part d'Homo erectus pourraient avoir quitté l'Afrique vers il y a 2,58 à 0,78 millions d'années. On se demande encore si Homo erectus est un ancêtre d'Homo floresiensis. Home luzonensis, par exemple, est une autre preuve qu'Homo erectus n'aurait pas été le seule hominidé ancien ayant parcouru le globe; il présente des caractéristiques qui sont reliés à la fois aux australopithèques et à d'autres espèces modernes proches d'Homo sapiens. Les hommes, pour ce qui est de l'Europe, se sont installés dans le Sud du continent vers il y a entre 800 000 et 1 millions d'années et n'ont le Nord de celui-ci (de façon seulement sporadique) vers il y a 500 000 ans. On pense qu'Homo erectus est apparu en Afrique puis qu'il essaima en Asie. Homo erectus connaissait les abris; ils avait des outils de pierre plus avancés (deux cultures d'outils semblent pointer vers deux types, sinon deux espèces, d'Homo erectus; les uns, en Afrique, en Europe de l'Ouest et en Asie du Sud, auraient améliorer les outils d'Homo habilis alors que les autres, en Asie de l'Est, ne l'auraient pas fait) et il est possible qu'il ait inventé le feu. Homo erectus pourrait avoir été cannibale. On était au début du Pléistocène. L'homme a vraisemblablement atteint l'Europe il y a 1,2 millions d'années. Enfin, une variété tardive d'Homo habilis, "Homo heidelbergensis", apparut en Europe il y a 800 000 ans (à la même époque, en Europe de l'Ouest existait aussi un "Homo antecessor", arrivé là après une longue migration depuis l'Afrique, via le Proche-Orient, l'Europe du Sud-Est et les côtes méditerranéennes de la France). Homo heidelbergensis est apparu en Afrique et était une branche laissée par Homo erectus sur le continent lorsque ce dernier commença d'essaimer; il n'avait pas d'aptitude à l'imaginaire. Des découvertes pourraient laisser penser, cependant, que les pointes de lance en pierre, qui rendent celles-ci plus mortelles en tant qu'armes de chasse, pourraient avoir été inventées par Homo heidelbergensis. La migration d'Homo erectus atteignit le Caucase il y a 1,7 millions d'années et l'île de Java, en Indonésie, il y a 1,6 millions d'années. L'Inde du Sud, elle, semble avoir connu des hommes utilisant des outils de type acheuléen entre il y a 1,07 et 1,5 millions d'années. L'"homme de Pékin", un Homo erectus découvert près de la capitale chinoise et que l'on pensait vieux de 500 000 ans pourrait bien avoir 700 000 ans et que deux routes aient existé entre l'Afrique et l'Extrême-Orient -une de terre, une le long des côtes. L'homme de Pékin, ainsi, ne se serait pas installé en Chine en provenance de l'île de Java. L'origine africaine fait consensus mais une théorie "multirégionale" est également soutenue par de nombreuses personnes: ainsi, par exemple, les hominidés chinois, au gré des mouvements du climat, pourrait avoir migré vers une Europe au climat plus chaud et en être revenus et ils seraient entrés en relations avec les Néanderthals locaux. Pour ce qui est des migrations des hommes hors d'Afrique, on pense qu'elles sont liées aux migrations de carnivores tels les lions et les hyènes: les hommes les suivirent, puisqu'ils se nourrissaient, pour partie, des proies tuées par ceux-ci. A partir d'il y a 700 000 ans, l'alternance de périodes froides et plus chaudes n'eut plus lieu, désormais, que tous les 100 000 ans. Les plus récentes études semblent montrer -ce qui va dans le sens d'une vision buissonnante de l'évolution de l'homme (il n'y a pas eu généalogie mais divers embranchements et possibilités coexistant- qu'Homo erectus et Homo habilis coexistèrent probablement pendant quelque temps -une durée de 500 000 ans il y a un million et demi d'années. Les espèces humaines n'ont perdu leurs poils qu'il y a 1 million d'années; les premiers vêtements ne remontant qu'à 170 000 ans, les hommes ont donc vécu longtemps, en Afrique, sans plus la protection des poils et sans celle des vêtements. La forme la plus récente et la plus avancée d'Homo erectus existait encore en Indonésie il y a 111000 ans (alors qu'il y était arrivé vers il y a 1,5 millions d'années)

On notera que, pendant le Pléistocène (l'époque du "Grand âge glaciaire" entre il y a 2 millions d'années et 12000 ans) on a trouvé un taux important d'anormalité génétiques, lesquelles ont été observées depuis l'époque d'Homo erectus, ce qui indique des relations consanguines au sein de groupes humains très petits et isolés. Ces constats viendraient aussi invalider de nombreuses vues en termes de paléo-génétique pour ce qui est de quand, historiquement, les hominidés et les hommes sont apparus puisque, jusqu'à présent, ces vues fondées sur la génétique supposent des populations importantes. Le degré de variation qu'on observe chez différents individus de type suggère qu'au lieu que l'Afrique ait été le foyer de différentes espèces (Homo erectus, habilis, ergaster ou rudolfensis), celles-ci pourraient en fait toutes avoir été de type Homo erectus

->De quand date la maîtrise du feu?
La théorie la plus couramment acceptée est que c'est Homo erectus qui a su, le premier, utiliser le feu -sans savoir l'allumer, mais en le contrôlant à partir d'incendies déclenchés par des éclairs, par exemle. C'aurait été Homo heidelbergensis puis Homo neanderthalensis qui auraient finalement appris à allumer eux-mêmes leurs feux, il y a 300 000 ans. De récentes découvertes, cependant, laissent penser que c'est Homo erectus lui-même qui a inventé l'art d'allumer le feu: on a trouvé des silex près d'outils de pierre ayant appartenu à des Homo erectus et datant d'il y a 790 000 ans; une autre découverte, en Chine, datée d'il y a 500 000 ans, va dans le même sens. Des scientifiques, en 2012, ont découvert, en Afrique du Sud près des alentours du désert du Kalahari, la preuve la plus ancienne de l'usage contrôlé du feu; elle date d'il y a 1 million d'années. Les restes carbonisés ont été trouvé avec des outils en pierre. Ces premiers feux ne faisaient usage que d'herbes, de buissons et de feuilles et ils n'atteignaient guère plus que 700°C (1300°F). Le feu permet la chaleur, la protection contre les prédateurs nocturnes, la cuisson des aliments ainsi que la socialisation autour du feu de camp. Aussi, le feu est-il un point fondamental de l'histoire de l'humanité. Il se pourrait, pensent-on maintenant, que le feu remonte aussi loin qu'à l'apparition d'Homo erectus il y a 1,9 million d'années. A cette époque, les humains connurent une expansion remarquable de la taille de leur cerveau: la cuisson des aliments leur aurait permis d'acquérir des cerveaux et des corps; les besoins en alimentation nécessaires, cependant, n'auraient pas empêché que leurs intestins deviennent plus petits, car plus adaptés pour des aliments cuits et donc plus facilement digestibles. Une évolution des gênes a permis aux hommes d'augmenter la variété de leur régime alimentaire depuis environ 2 millions d'années. L'aptitude à cuire les aliments a fourni plus de calories, ce qui a permis l'expansion du cerveau. Une évolution complémentaire, qui apparaît chez Homo sapiens il y a 200 000 ans a différencié les humains modernes des Néandertals et des Denisoviens en termes d'aptitude à digérer les sucres des aliments à base d'amidon, ce qui leur a donné un avantage pour ce qui est d'acquérir des calories de ces produits

->Plus de détails sur l'histoire de l'outil
La découverte de l'outil a permis à l'homme de consommer la viande de grosses carcasses, en compétition avec les grands carnivores et a sans doute amené un travail d'équipe. Ces mécanismes darwiniens ont permis l'évolution des hominidés par l'accès à de nouvelles sources de nourriture et l'exploitation de nouveaux territoires. L'utilisation préférentielle de la main droite chez les humanoïdes et les humains semble dater d'il y a 10000 ans mais remonte peut-être jusqu'à 500 000 ans voir 2 millions d'années. L'apparition, dans la main, d'un os styloïde permettant la préhension ou la maîtrise du jet de pierres, par exemple, ont également été des facteurs. Il se pourrait que les Australopithèques aient développé quelques-uns -mais pas tous- des traits associés avec l'aptitude des os de la main à saisir des objets avec précision (ce que nécessite la fabrication d'outils). A. africanus, présent en Afrique vers entre il y a 2 et 3 millions d'années possédait déjà complètement l'aptitude. Voici une chronologie simple de la découverte des outils:
-3,39 millions d'années: les plus anciens outils jamais retrouvés. Ethiopie. Les australopithèques de style Lucy auraient pu les utiliser. On ne sait pas si ces outils étaient fabriqués ou s'il s'agissait de pierres dont l'aspect naturel permettait leur utilisation
-2,6 ou 2,5 millions d'années: outils des Homo habilis. Il s'agit soit de "choppers" par enlèvement lithique sur une seule face, soit de "chopping-tools" par enlèvement sur 2 faces. Les premiers outils étaient obtenus en frappant avec un marteau de pierre sur une autre pierre de façon à donner à celle-ci une grossière forme en lame puis on utilisait des outils de bois ou d'os pour affiner la taille, le tranchant et la pointe de l'outil
-plus de 1 million d'années (paléolithique inférieur): les outils commencent à se diversifier. Les chopping-tools de l'acheuléen sont plus élaborés et présentent une volonté de mise en forme. A l'acheuléen moyen, apparaissent les premiers outils sur éclat (racloirs, éclats retouchés sur leur long côté, outils encochés ou denticulés -dont grattoirs et burins, etc)
-les premiers humains d'Afrique de l'Est on disposé d'outils avancés des dizaines de milliers d'années plus tôt qu'on ne pensait ou ont développé des réseaux d'échanges. Ces changements sont associés à une période longue de modifications environnementales ponctuée de forts tremblements de terre et l'apparition d'un climat plus variable et plus aride; ces changements ont également été concomitants de la disparition des grands animaux au profit de plus petits
-200 000 ans: les outils de la préiode levalloisienne (essentiellement en silex) représentent un pas majeur de l'évolution; la fabrication des éclats s'"industrialise": par la préparation et l'élaboration du bloc de roche qui sert à la fabrication, les éclats sont de forme standardisée. L'art achevé de la pierre est atteint par une nouvelle technique, qui permet de détacher de fines "feuilles" de pierre à partir d'un bloc original et elle trouve son apogée au temps de la culture solutréenne, en France et en Espagne vers 16000 ans avt. J.-C. On obtenait ainsi des silex plus fins et plus délicats et la technique permettait un haut degré de contrôle sur le tranchant, l'épaisseur et la forme générale des outils coupants ou pointus tels les pointes de lance ou les couteaux de pierre. On traitait même à la chaleur certains des blocs de départ. La technique levalloisienne se développa d'abord vers il y a 300 000 ans en Afrique et en Eurasie occidentale avant d'atteindre les hominidés de l'Asie de l'Est vers entre il y a 170 000 et 80 000 ans

->Plus de détails sur l'histoire de l'art
Une image vieille de 73000 ans trouvée dans la Blombos Cave, sur les côtes sud de l'Afrique du Sud est un dessin abstrait tracé avec un crayon fait d'ocre rouge. Sauf quelques peintures dans des grottes espagnoles il y a 64000 ans -qu'on suppose être l'oeuvre de Néandertals- il faut attendre il y a 40000 ans pour trouver des peintures dans des grottes aux deux extrêmités de l'Eurasie, des décorations de murs de grottes en Espagne et en France ainsi que sur l'île de Sulawesi en Indonésie, toutes étant de l'art figuratif. La gravure, elle, a une histoire beaucoup plus ancienne: les premières gravures connues, sur des morceaux de coquillage, trouvées à Trinil sur l'île de Java sont datées d'il y a 540000 ans et sont vraisemblablement dues à Homo erectus

Il y a 500 000 ans: Homo sapiens

->Le plus récent sur la sortie d'Afrique
On pense que la première sorte d'hominidés d'Afrique a eu lieu avec des Homo erectus, il y a 2 millions d'années; une seconde vague eut lieu via des espèces ancestrales des Néandertals qui migrèrent en Europe il y a 800 000-600 000 ans et il est possible qu'aient aussi existé des populations ancêtres communs des Néandertals et d'Homo sapiens. Il est presqu'universellement admis maintenant qu'Homo sapiens a commencé d'évoluer en Afrique même (Maroc, Afrique du Sud, Kenya) il y a 320 000 ans et le plus ancien fossile d'Homo sapiens en Europe a été trouvé en Grèce du Sud il y a 210 000 ans. Plutôt qu'une sortie unique d'Homo sapiens d'Afrique en direction de l'Eurasie, il y a dû y avoir plusieurs mouvements, des installations non-permanentes et des compétitions avec les Néandertals. Par ailleurs, ce scénario d'une sortie massive et unique d'Afrique tend récemment à laisser la place à un scénario plus multiple. L'adaptation des humains à la vie sur les côtes marines s'est produite au moins dès il y a 160 000 ans. Il y a eu propagation de H. sapiens, qui venait surtout d'Afrique, dans les latitudes moyennes de l'Eurasie avant 45.000 ans et de multiples vagues d'H. sapiens y entrèrent en contact avec les populations néandertaliennes en déclin

Homo antecessor est une lignée soeur proche des hominidés suivants du Pléistocène moyen et tardif y compris les humains modernes comme les Néandertals et les Denisoviens. Les ancêtres des homo qui ont peuplé l'Europe occidentale et l'Asie de l'Est se sont mélangés à plusieurs reprises avec différentes lignées de Néanderthahls. L'Afrique du Pléistocène tardif connaissait de multiples lignées d'hominidés contemporaines: Homo sapiens, Homo heidelbergensis/Homo rhodesiensis et Homo naledi et présentait donc une image semblable à l'Eurasie, où les Néandertals, les Denisoviens, Homo floresiensis, Homo luzonensis et peut-être aussi Homo heidelbergensis ainsi qu'Homo erectus vivaient à la même époque. "Homo sapiens", c'est nous, l'homme moderne. Homo sapiens apparaît il y a 500 000 ans. Le berceau originel d'Homo sapiens a été établi, il y a 200 000 ans, dans le Nord de l'actuel Botswana; les premières migrations ont ensuite eu lieu du fait de changement climatiques régionaux. Il est vraisemblable qu'avant qu'Homo sapiens sortît d'Afrique et avant Néandertal, plusieurs "cousins" de l'homme moderne peuplaient déjà une partie du globe. Les caractéristiques dentaires des Néandertals sont apparus il y a 450 000 ans, époque à laquelle, en Eurasie, d'autres groupes humains pas forcément apparentés à eux pourraient avoir existé. Homo ergaster occupait l'Afrique (jusque vers il y a 300 000 ans); en Europe, Homo antecessor puis Homo heidelbergensis se succédèrent avant de laisser la place à Néandertal il y a 350 000 ans et, en Asie, le territoire d'Homo erectus s'étendait jusqu'à Pékin. Quand Néandertal était déjà en Europe, en Afrique du Nord et en Afrique, on trouvait le Homo sapiens archaïque. Les pré-Néandertals, à il y a 750000 ans, savaient s'approprier une grotte et ils y maîtrisaient le feu ainsi qu'une forme de construction symbolique. Il est possible que certaines de ces variétés aient fait preuve de nanisme (ainsi l'homme de Florès) parce que dans un environnement où les prédateurs sont rares les petites espèces ont tendance à grandir (ainsi les dragons de komodo ou les rats géants d'Indonésie) et les grands mammifères à raccourcir. Les changements comportementaux et anatomiques des humains au cours de cette longue histoire, telle que nous venons de la décrire, pourraient être rattachés à un processus d'"auto-domestication", laquelle permit une plus grande sociabilité. La différentiation d'Homo sapiens des Néandertals et des Dénisoviens -ils sont devenus moins agressifs- pourrait avoir été dû à un processus d'"auto-domestication" se produisant du fait de pressions évolutionnaires au sein de groupes coopératifs. Homo sapiens avait un cerveau plus grand que celui d'Homo erectus. Il fut accompagné de quelques d'espèces transitionnelles, telles Néandertal (entre il y a 230 000 et 28 000 ans). Homo sapiens aurait pu se différencier, en tant qu'espèce, à partir de la branche d'Afrique des Homo erectus, Homo heidelbergensis (et aurait ensuite remplacé les espèces archaïques d'Europe de l'Ouest et du Proche-Orient) ou l'espèce aurait pu apparaître, de façon indépendante -à l'époque où Homo erectus existait encore- en Afrique, en Europe et en Asie. L'Homo naledi représente un mélange de traits entre les sapiens et les hommes plus anciens et il a vraisemblablement existé au moment où existaient les ancêtres d'Homo sapiens. Les différences observées entre le chromosome Y des Néandertals et celui des Homo sapiens laissent penser que les deux lignées d'hommes ont divergé il y a 590 000 ans; certains gènes du chromosome Y ont empêché tout croisement d'importance entre les deux lignées -le tout sanctionné par des fausses couches. Une théorie existe selon laquelle, il y a entre 800 000 et 200 000 ans, la Terre a connu une période de fluctuation climatique, laquelle a entraîné un triplement de la taille du cerveau (donc du crâne). Le passage du charognage à la chasse vraie -elle concernait les cerfs, les aurochs, les chevaux et autre gros gibier- semble avoir déjà été réalisée dès la fin du paléolithique supérieur, il y a entre 400 000 et 200 000 ans, le charognage ayant vraisemblablement coexisté avec la chasse ou la collecte. Les chasseurs-cueilleurs de l'époque, cependant, étaient moins efficaces et moins organisés en ce qui concernait le partage des prises; ils avaient également moins de rituels ou de règles formelles concernant le repas. Tout cela évolua à partir de vers 250 000 ans avec, entre autres, l'apparition de bouchers, qui étaient chargés de découper la viande. Les Néandertals, ainsi, ne se rencontrent que dans les plaines de l'Europe et dans certaines parties de l'Asie. En Asie de l'Est, cette lignée originale de l'Homo sapiens pourrait avoir émergé, des populations locales archaïques. En Europe, le fait qu'Homo sapiens se soit retrouvé, là isolé, aurait mené à ce qu'il se transformât en l'Homme de Néandertal. Ensuite, lors de l'arrivée d'autres Homo sapiens du Moyen-Orient, vers il y a 40000 ans, les Néandertals auraient ainsi été éliminés. Les Néandertals ont fait des incursions en Sibérie du Sud depuis l'Europe de l'Est -soit des parcours de 3000-4000 km (1900-2500 miles)- il y a 60000 ans soit plus tôt qu'on ne pensait. Certains Néandertals pourraient ne pas avoir évolué aussi rapidement, ainsi en Europe du sud-est, où ils ne subirent pas la pression environnementale, via les glaciers de plusieurs âges glaciaires, que subirent ceux d'Europe de l'Ouest. La modification faciale fut la première évolution de la lignéen néandertalienne, ce qui laisse supposer une évolution multiple, des modules anatomiques et fonctionnels différents évoluant à des rythmes différents. Les hommes de Néandertal étaient plus petits et plus rablés qu'Homo sapiens et avaient des arcades sourcilières plus marquée; la reconstruction d'une cage thoracique d'un Néandertal a montré que leur colonne vertébrale était plus droite et qu'ils avaient une plus grande capacité respiratoire (peut-être cette dernière caractéristique était nécessitée par le changement du climat, de leur plus grande masse corporelle et de leur rude mode de vie de chasseurs-cueilleurs). Bien que leur cerveau était plus grand, ils semblent ne pas avoir acquis l'art de la parole (l'aptitude au language, d'une façon générale, provient d'organes et de mécanismes physiologiques qu'on trouve déjà chez les singes; les claquements de lèvres (en anglais "lip-smacking"), qui consistent à rapidement ouvrir et fermer les lèvres pourraient, d'une façon générale, avoir été une étape importante dans l'acquisition du langage, complétés par la vocalisation et les mouvements faciaux, synchronisation qu'on trouve chez les singes gelada). Le cerveau des Neanderthals sont devenus plus grands que ceux des humains modernes parce qu'ils mettaient plus longtemps atteindre leur taille adulte. Les cerveaux humains modernes atteignent typiquement 95% de leur pleine taille en six à sept ans. De plus, des parties de la colonne vertébrale qui fusionnent chez les humains modernes à l'âge de six ans n'étaient pas encore complètement développées chez les jeunes Neanderthals. Ceci pourrait en outre laisser penser que certaines parties du corps des Neandertals pouvaient se développer plus lentement pour compenser l'énergie nécessaire pour produire un cerveau de grande taille. Les gènes associés au développement neurologique, par ailleurs, étaient régulés différemment chez les Néanderthals et les humains: le cerveau humain aurait pu produire plus des protéines associées responsable de l'accroissement de l'aptitude au langage. Les Néandertals cuisaient et mangeaient des plantes il y a 50000 ans et ils utilisaient probablement des plantes pour de l'automédication, ainsi l'acide salicylique des peupliers ou la moisissure Penicillium (la source de la pénicilline); en Irak, ils cuisaient des grains d'orge. Ils enterraient parfois leurs morts cependant et les Néandertals présentaient un bras droit inhabituellement puissant -avec une assymétrie de 50% ou plus par rapport au bras gauche. On pense que cela est dû au fait qu'ils l'utilisaient pour racler les peaux des animaux pour en faire des vêtements ou des abris, tâche qui leur prenait l'essentiel de leur temps (les Homo sapiens ne présentent pas cette forte assymétrie car il est possible qu'ils raclaient les peaux d'une façon différente, peut-être avec des outils plus évolués). Les hommes de Néandertal utilisaient des pigments et des plumes pour se parer -ou des serres d'oiseaux de proie comme décoration- et ils pourraient avoir organisé leurs grottes ou pratiquer un art primitif sur les murs de celles-ci. Une corde à trois brins, faits d'écorce interne d'un conifère faisait également partie de l'habileté des Néandertal ce qui implique que ces derniers comprenait les concepts de paires, d'ensembles et de nombres. Les Néandertals, finalement, auraient fini victimes de la compétition avec Homo sapiens, ces derniers pratiquant même parfois le cannibalisme contre leurs cousins. Les Néandertals avaient un centre de gravité plus bas et des bras plus longs, ce qui leur donnait une démarche balancée et voûtée. Ils étaient plus petits et trapus; ils pouvaient surmonter des fractures répétées des os ou supporter des températures moyennes de -30°C. Les langages de l'époque des Néandertals pourraient avoir survécu par le biais des tribus nomades que l'on rencontre des rivages de la Méditerranée jusqu'en Sibérie, là où les Néandertals poursuivaient les troupeaux qu'ils chassaient. On ne sait pas si les Néandertals avaient un langage mais cela semble possible du fait des stratégies complexes qu'ils mettaient en oeuvre pour la chasse ou d'autres activités. Homo sapiens parvint à des niveaux culturels supérieurs; il enterrait des morts et il est possible qu'il ait eu des rituels. Les Néandertals portaient des bijoux créés artisanalement il y a 120 000 ans ce qui peut laisser penser qu'ils avaient atteint un certain niveau de pensée symbolique et de création artisanale. Les Néandertaliens ont disparu il y a 30000 ans du fait de causes diverses: disparition des animaux qu'ils chassaient, changements climatiques, maladies ou supériorité d'Homo sapiens. Il semble que les Néandertals n'ont jamais réussi à élaborer des vêtements chauds, leur permettant de combattre le froid, une autre raison de leur déclin. Les Néandertals avait une vue perçante ce qui pourrait aussi expliquer qu'ils ne purent s'adapter aux changements de leur environnement; des fosses nasales plus grandes que celles d'Homo heidelbergensis apparurent chez les Néanderthals et l'Homo sapiens pour mieux résister aux climats froids et/ou secs, les Néanderthals évoluant encore plus qu'Homo sapiens avec un besoin en calories de 4480 par jour contre 2500 pour Homo sapiens. On pense maintenant que les hommes modernes se sont reproduits, quoique rarement, avec des Néandertals et cela leur a génétiquement permis de mieux résister à certaines maladies. Ces couples mixtes, cependant, n'étaient pas entièrement compatibles génétiquement: leurs descendants -particulièrement les mâles- devinrent moins fertiles avec le temps, ce qui fit disparaître du génome des hommes modernes les gênes néandertaliens. On notera que les mélanges entre lignées se sont produits aussi bien avant, qu'après l'apparition des humains modernes non-africains. Certains pensent que les restes des Néandertaliens disparaissent en Europe vers il y a 39000-41000 ans soit plus tôt que prévu. Ces données remettent en cause l'idée selon laquelle les Néandertaliens auraient survécu jusqu'il y a 28000 ans dans des refuges du Sud de la péninsule ibérique. Les Homo sapiens et les hommes de Néandertal auraient cohabité pendant 5400 ans dans certains endroits de l'Europe du Sud mais beaucoup moins voire pas du tout ailleurs sur le continent. Cette cohabitation viendrait soutenir l'hypothèse controversée que des outils néandertaliens de France et d'Espagne datant d'il y a plus de 40000 ans proviendraient de contacts avec les Homo sapiens. Dans la compétition avec les Néandertals, Homo sapiens pourrait avoir été vainqueur, il y a 40000 ans, quand il inventa les outils proto-aurignaciens, nouveaux outils et armes de pierre, ainsi de petites lames pointues et longues qu'on pouvait envoyer sur de longues distances via des lances

->Pré-Néandertaliens, Néandertals, Homo sapiens: une question de gènes?
Le génome d'Homo sapiens et de Néandertal sont identiques à 99%. Ce n'est que le 1% restant qui est responsable des différences entre les deux espèces via des mutations de gènes ou des gènes typiques. Les paléoanthropologues pensent que les pré-Néandertaliens ont divergé, en Afrique, des Homo sapiens il y a 500 000 ans. Les pré-Néandertaliens ont alors quitté l'Afrique, s'installant au Moyen-Orient puis en Europe. Lorsque Homo sapiens est à son tour sortie d'Afrique il y a 75000 ans, il s'est mélangé aux Néandertals en ces lieux, ce qui fait que 2 à 4% du génome moderne est constitué de gènes de Néandertals. Un tel génome mélangé n'a été trouvé qu'en Europe et en Asie. Pour ce qui est des différences culturelles, les Néandertals possédaient vraisemblablement un language depuis l'époque des pré-Néandertaliens et il savait fabriquer des lances, faire du feu, des vêtements ou il habitait des huttes. Les relations de reproduction entre proches parents étaient apparemment communes entre eux sans que l'on sache s'il s'agissait d'une pratique culturelle ou de la conséquence du faible nombre des individus d'un groupe. Les Néandertals pourraient aussi avoir intentionnellement enterré leurs morts, un autre signe de complexité culturelle. Les scientifiques attribuent aujourd'hui l'essentiel des progrès culturels à des gènes: ainsi il y a un gène du language qui se manifeste via le fonctionnement du cerveau voire un gène de l'art, de l'empathie et d'autres comportements sociaux. Les Néandertals pratiquaient vraisemblablement le cannibalisme et ils ont cohabité avec Homo sapiens pendant 10000 ans. Les Néandertals dépeçaients les corps de leurs semblables à la fois par cannibalisme, pour les rituels et pour faire des outils avec leurs os. Leur déclin pourrait avoir été dû au fait qu'ils ne possédaient de gènes culturels -ils n'ont pas eu d'art- et aussi, peut-être, à des raisons tenant à l'écologie. Des études récentes, cependant, montrent que les Néandertals possédaient le gêne du langage, une musique sophistiquée, de l'art et des outils. Des mélanges eurent lieu avec l'Homo sapiens et probablement aux croisements de routes du Moyen-Orient quand ce dernier sortit d'Afrique vers il y a 70000 ans. On en a la preuve par le fait d'une partie de l'actuel chromosome X ou haplotype vient des Néandertals. Le cerveau de certaines personnes à ancêtres européens, qui présente une forme légèrement moins ronde et plus alongée, est un exemple de l'influence de l'ADN des Néanderthals acquise via leur coexistence. Les Néandertals habitaient la France, l'Espagne, l'Allemagne et la Russie. Pour ce qui est de la disparition des Néandertals, les théories ont évoqué le changement du climat, les spécificités des Néandertals en termes de pensée et autres mais il semble que la seule supériorité numériques des Homo sapiens ait représenté un facteur essentiel: les hommes modernes étaient plus nombreux que les Néandertals dans un rapport 10 à 1. Cela amena donc une assimilation plutôt, vraisemblablement, qu'un remplacement des Néandertals par les Homo sapiens. Le séquençage total du génome des Néandertals a été encore amélioré en 2013. La participation des Néandertals dans le génome des hommes modernes cependant est plus important dans certains domaines que dans d'autres: dans la peau, les gênes anciens comptent pour 70% alors que les gênes qui déterminent le language et la communication ne doivent rien aux Néandertals. Les peuples d'Asie de l'Est, eux, ont légèrement plus de gênes anciens que les Européens (ce qui pourrait signifier qu'une seconde vague d'hybridation s'est produite dans cette région). En 2014, on en était arrivé à ce que les croisements entre Néandertals et humains avaient eu lieu entre il y a 52000 et 58000 ans, ces croisements ayant eu lieu lorsque les humains de type moderne sont sortis d'Afrique. Aux alentours de 1,5 à 2,1% de l'ADN des humains hors d'Afrique provient des Néandertaliens

->Les études ADN réellement pertinentes?
Une étude récente, se fondant sur l'étude de l'ADN, montre que l'homme moderne et Néandertal ont commencé de diverger d'un ancêtre commun il y a 700 000 ans et que les deux espèces divergèrent définitivement il y a 400 000 ans. Homo sapiens et Homo neanderthalis ont un patrimoine génétique identique à 99,5%. Pour ce qui est du génome, il existe un total de 35 millions de différences entre celui des chimpanzés et le nôtre. Les différences générales entre les Néandertals et Homo sapiens semblent bien, d'après des études récentes, devoir être revues à la baisse; les Néandertals auraient même eu l'usage des outils et du langage. La question de la parenté entre les hommes les chimpanzés a amené, dernièrement, à un début de remise en cause de la pertinence des études fonées sur l'ADN pour établir les parentés -dont celles de l'évolution- entre espèces. Certains scientifiques favoriseraient plutôt, maintenant, les données venant des restes fossiles et des études comportementales (ainsi, l'émail des dents, les barbes, le sourire ou les os). Ces scientifiques, de plus, disent que les études ADN ne se fondent que les 2 à 3% du génôme qui ont un rôle dans le code génétique, alors que tout le reste du génôme ne participe pas au codage et que les gènes y sont alors assemblés sans ordre prédeterminé. Ainsi, si ce point de vue venait à se développer dans la communauté scientifique, les hommes seraient plutôt parents des orang-outans que des chimpanzés. Un tel point de vue, de plus, remettrait dramatiquement en cause le rôle des études ADN dans l'établissement des parentés dans le grand arbre de l'évolution! Les derniers mélanges entre Néandertals et humains modernes ont probablement eu lieu il y a encore 47000 ans. De nombreux êtres humains, de nos jours, portent encore de l'ADN de Néandertal. Les humains hors d'Afrique partagent plus de gênes avec les Néandertals que ne le font les Africains, ce qui permet de penser que les humains modernes se sont mélangés avec les Homo sapiens une fois ceux-ci sortis d'Afrique, soit au moins il y a 100 000 ans; une autre explication serait qu'un groupe ancestral africain commun aux Néandertals et à Homo sapiens a divergé, il y a 230 000 ans, en Afrique, des autres Homo sapiens. De nouvelles études, en 2014, donnent des dates plus précises quant aux relations Homo sapiens/Néandertals: entre il y a 50000 et 60000 ans, au Moyen-Orient. Elles ont également montré que la cohabitation, en Europe, a duré beaucoup plus longtemps que prévu, jusqu'à plusieurs milliers d'années à certains endroits

Les Dénisoviens forment une branche distincte de l'arbre humain et ils sont comme un "cousin oriental" des Néanderthals. Les Dénisoviens, d'une façon générale, sont des humains archaïques qui ont disparu il y a 50000 ans. A partir d'extraits d'ADN on a pu reconstruire une femelle dénisovienne sur le plan anatomique: elle semble avoir eu un visage plus large, un menton moins prononcé et une mâchoire plus saillante que les Néanderthals. Les Dénisoviens avaient aussi, très vraisemblablement des pelvis plus larges que ces derniers. On retrouve l'ADN des Dénisoviens chez certaines populations d'Asie du Sud-Est et les Mélanésiens ainsi -en moindre proportion- chez les Han chinois, les Dai (groupe ethnique de Chine du Sud) et les Japonais. Un premier dénisovien a été découvert en Asie, au Nord du Sinkiang, en 2019. Il est probable que les Homo sapiens, les Néanderthals et les Dénisoviens aient divergé une fois que l'homme fût sortie d'Afrique, à partir d'un ancêtre commun africain ayant existé il y a 800000 ans; les Néanderthals ont pris la direction de l'Eurasie de l'Ouest et les Dénisoviens celle de l'Eurasie centrale et orientale mais ces trois groups ne sont jamais devenu génétiquement suffisamment différents au point d'empêcher des relations entre eux. Un fossile vieux de 90000 ans a été formellement identifié, en 2018, via son génome comme moitié Néandertal et moitié Dénisovien (les Néandertals cependant habitaient surtout l'Ouest de l'Eurasie et les Dénisoviens la Sibérie). Les Dénisoviens disparurent peu de temps après s'être mélangés avec les ancêtres des Européens et des Asiatiques, vers il y a 40000 ans (ils leur firent passer des gènes). Des mélanges eurent lieu entre Néandertals et Dénisoviens, au moins 0,5% du génome de ces derniers provenant des premiers. De nos jours, 1,5 à 2,1% de l'ADN des peuples vivant hors d'Afrique viennent des Néandertals alors, que parmi les Asiatiques et les Indiens d'Amérique du Nord, 0,2% des gênes sont d'origine dénisovienne. Les humains modernes portent des traces d'ADN dénisovien jusqu'en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce qui permet de penser que les Dénisoviens ont poussé beaucoup plus loin à l'Est qu'en Sibérie. Les Dénisoviens, de plus, se sont mélangés avec un lignage encore inconnu et ont obtenu 2,7 à 5,8% de leur génome de celui-ci; cet ancêtre s'était apparemment séparé de la branche commune aux Néandertals, Dénisoviens et Homo sapiens il y a entre 4 millions et 900 000 ans. Les Homo sapiens se sont également mélangés aux Néandertals et aux Dénisoviens jusque vers il y a 30000 ans (les Homo sapiens se sont séparés de la branche principale entre 765 et 550 000 ans, les Néandertals et les Dénisoviens s'étant séparés entre eux entre 473 et 381 000 ans). Ce sont 31000 modifications génétiques qui ont finalement dissocié les Homo sapiens des deux autres groupes; les changements les plus importants résident dans la connectivité des synapses et les gènes liés à la connectivité dans le cerveau et à l'autisme, ce qui a vraisemblablement permis aux humains modernes de se développer démographiquement de façon spectaculaire et d'acquérir leur complexité culturelle. Les Dénisoviens connaissaient les outils à micro-lames et les ornements corporels en pierre polie. Seuls les groupes sub-sahariens ne présente aucun trait génétique néandertalien (cela peut signifier soit que les humains modernes et les Néandertals se sont mêlés hors d'Afrique soit qu'un groupe africain ancestral à la fois aux hommes modernes et aux Néandertals s'est séparé des autres premiers humains modernes il y a 230000 ans. Lors de la dernière sortie d'Afrique, il y a 75000 ans, Homo sapiens s'est mélangé aux autres humains qu'il a rencontrés, lesquels devaient être eux-mêmes un mélange d'Homo habilis et d'espèces locales évoluées, ainsi les hommes de Flores, les hommes de Pékin ou les Néandertals et les Dénisoviens. De telles espèces de transition furent finalement supplantées par Homo sapiens et pourraient donc avoir été des formes localisées d'une évolution qui se produisit à partir d'Homo habilis. Ces divers groupes d'hommes commencent alors, aussi, de pratiquer, entre eux, la chasse en groupe

Des réseaux concernant les ressources et/ou l'échange inter-groupes de matériaux non traités pourraient s'être développés très tôt dans l'histoire d'Homo sapiens: vers il y a 200 000 ans (et avoir pris place sur des distances de l'ordre de 160km (100 miles), par exemple). Des découvertes récentes, par ailleurs, montrent qu'Homo sapiens, lorsqu'il est sorti d'Afrique, maîtrisait déjà la navigation: des restes d'appontement vieux de 130000 ans ont été trouvés en Crête. Les outils qui ont été trouvés là où Homo sapiens débarquait montrent aussi qu'une population d'Homo erectus et d'Homo heidelbergensis vivait là depuis longtemps et utiisait des outils plus avancés que ceux que l'on pense utilisés par ces espèces. Des découvertes récentes, aux Emirats Arabes Unis, datant d'il y a 100 à 125000 ans pourraient signifier qu'il y a pu avoir un passage entre l'Afrique et la péninsule arabique via le détroit du Sud de la Mer Rouge qui, alors, n'aurait mesuré que 1,5 km. Le problème de cette datation, cependant, est qu'elle est de 50000 ans antérieure à la date couramment admise d'il y a 75000 ans pour la sortie d'Afrique. Des radeaux ou des bateaux déjà utilisés en Afrique pourraient avoir aidé au passage. Ce couloir, ainsi, serait donc une voie de passage s'ajoutant à la voie du Nord, via le Nil et le Sinaï qui, ainsi serait soit contemporaine soit plus tardive. On pense maintenant que ce groupe d'Homo sapiens s'est mélangé, il y a 65000 ans, avant de quitter l'Afrique, à un groupe jusque là inconnu qui était probablement originaire d'Afrique centrale. Aussi pense-t'on que le génome des hommes modernes contient aux alentours de 2% de gènes de ce groupe, 1 à 4% de gènes de Néandertals (pour les Eurasiens) et 4 à 6% de gènes de Dénisoviens (pour les Mélanésiens). La divergence de ce groupe aurait eu lieu il y a 700 000 ans et il n'y aurait donc pas eu de jardin d'Eden en Afrique de l'Est mais au contraire un mélange de groupes au fil du temps, les mélanges se faisant jusque récemment (vers il y a 35000 ans, par exemple, pour ce seul groupe). Ces mélanges, de plus, ont pu permettre que des gènes acquis par tel groupe dans tel milieu se transmettent à de nouveaux groupes, permettant l'apparition d'Homo sapiens, qui en bénéficia. Les Néandertals avaient divergé il y a 500 000 ans et les premiers véritables Homo sapiens apparaissent il y a 200 000 ans. Une telle vue, plus buissonnante, est également confirmée par le fait que les premiers Homo sapiens existaient déjà en Europe il y a entre 44000 et 42000 ans, ce qui montre qu'ils ont cohabité avec les Néandertals pendant plusieurs milliers d'années. Une nouvelle espèce humaine pourrait avoir été découverte en 2012, qui ne daterait, en Asie de l'Est, que d'il y a 14500 à 11500 ans. Ces hommes possédaient des crânes rond avec des arcades sourcillières proéminentes, des visages plats mais court, avec un nez large, des mâchoires sans menton. Leur cerveau était d'une taille moyenne, avec des lobes frontaux de type moderne mais des pariétaux primitifs et courts. Ils avaient de grandes molaires et appréciaient le gibier, particulièrement le cerf. Ils étaient probablement de couleur noire. On les appelés le "peuple de la grotte rouge du cerf" ("Red Deer Cave people" en anglais). Il se pourrait -ou pas- qu'il s'agisse d'un nouvel embranchement de l'évolution humaine -quoiqu'apparentée grossièrement à Homo sapiens, résultant d'une migration précoce et inconnue d'Afrique, laquelle aurait donc perduré jusqu'il y a peu, à une époque où Homo sapiens avait commencé d'entrer dans le Néolithique. Il semble qu'ils n'aient pas contribué génétiquement aux autres groupes humains. L'Asie, ainsi, avec l'homme de Florès, en Indonésie de l'Ouest et les humains modernes dispersés du nord-est de la région à l'Australie pourrait donc avoir présenté un paysage varié en termes d'humains et l'Asie, d'une façon générale, pourrait constituer un chapitre tardif dans l'évolution de l'homme. Il y a 1 million d'années, un lignage d'hominidés inconnu colonisa l'île de Flores et il y a 50000 ans, des Homo sapiens, hommes plus modernes, passèrent dans celle-ci. Homo floresiensis s'est éteint vers il y a 50000 ans, extinction qui a probablement été due à l'interaction avec les hommes modernes. En 2017, on a finalement découvert qu'Homo floresiensis dérive d'Homo habilis, dont il s'est séparé il y 1,75 millions d'années, sans qu'on sache où s'est faite la divergence. Les Célèbes ont probablement joué un rôle fondamental dans ces mouvements et, comme Flores, elle abrita depuis longtemps une population d'hominidés archaïques dont on ignore les origines exactes et le statut dans les branches des humains. Ce groupe asiatique pourrait être un Homo sapiens qui serait sorti tôt d'Afrique, qui ne serait jamais devenu nombreux et qui se serait divisé en plusieurs populations isolées ou semi-isolées. Ils auraient finalement disparu quand ils se confrontèrent au véritable Homo sapiens venant d'Afrique, étant surpassé par eux voire avec un peu d'échange de gènes. Le peuple dit Skhul/Qafzeh, en Israël ou les Dénisoviens, dans l'Altaï, tout aussi mystérieux, pourraient aussi faire partie de tels peuples

C'est au cours des derniers 700 000 ans -avec une période de 200 000 ans au cours de laquelle Homo sapiens coexista avec Homo erectus et Homo heidelbergensis- que l'essentiel de l'évolution du cerveau eut lieu. Cela fut dû à de plus grands défis de l'environnement de l'homme. Une période glaciaire commença il y a 500 000 ans. Mais, il y a 400 000 ans, le Groënland était libre de glace alors qu'il y a 130 000 ans le niveau des mers était plus haut de 6 m qu'actuellement, le tout alternant avec des périodes froides. On commence d'avoir des preuves réelles que Homo sapiens chassait; Homo sapiens habitait dans des cavernes et on a la preuve définitive de l'invention du feu. Il inventa l'art, aussi, fit des progrès significatifs en matière d'outils en pierre et il inventa, il y a 100 000 ans, le langage. Les découvertes récentes ont montré que le gène FOXP2, qui diffère de 2 acides aminés de celui des chimpanzés, serait à l'origine du langage. Comme ce gène est identique chez Homo sapiens et les Néandertals, la mutation a sans doute apparu vers il y a 500 000 ans. Ce gène est impliqué dans le développement des circuits cérébraux qui sont importants pour l'apprentissage du mouvement. Le FOXP2 aide les neurones à communiquer entre eux et est aussi impliqué dans l'apprentissage et la mémoire. La mutation pourrait avoir aider l'homme à perfectionner les mouvements musculaires complexes de la face, lesquels sont nécessaires à la formation des sons de base puis à combiner ces sons en mots et en phrases. La découverte, cependant, devrait avoir à être modérée car l'évolution vers le langage pourrait avoir été plus complexe (et certains scientifiques sont méfiants quant à trop se fonder sur la génétique pour ce qui est de l'évolution humaine. Cette évolution vers plus d'intelligence -et une intelligence plus variée- s'accrut encore entre il y a 90 000 et 50 000 ans: c'est de cette époque que date l'invention des hameçons, les peintures rupestres, les aiguilles en os -permettant la fabrication de vêtements fabriqués, l'art, et les outils avancés. Les Homo sapiens sont aussi ceux qui ont commencé d'être réellement omnivores, incluant tous les types d'aliments modernes dans leur consommation. C'est également à cette époque que l'Australie (il y a 60 000 ans) et les Amériques (il y a 35 000 ans) furent peuplées. L'ancêtre matrilinéaire commune la plus ancienne à tous les hommes d'aujourd'hui se trouve être une femelle "Homo sapiens idaltu", vieille de 150 000 à 120 000 ans, probablement originaire d'Ethiopie, du Kénya ou de Tanzanie. Des études montrent qu'un âge glaciaire, il y a 195 000 ans a probablement réduit la population d'Homo sapiens à quelques centaines d'individus localisés en Afrique. Il y a 100 000 ans, on voit trois lignées d'Homo sapiens diverger, un groupe partant pour l'Afrique australe, un autre en Afrique du centre et de l'Ouest et le troisième en Afrique de l'Est. Les hommes modernes sont probablement apparus en Afrique il y a 200 000 ans puis se sont répandus dans le monde. Une première vague pourrait avoir eu lieu il y a 120 000 ans mais elle a disparu rapidement; la sortie d'Afrique qui a réussi a eu lieu entre il y a 50000 et 80000 ans; seuls quelques natifs de Papouasie-Nouvelle-Guinée conservent quelques éléments ADN de la première vague de migrations. Les aborigènes d'Australie et de Papouasie-Nouvelle-Guinée, d'une façon générale, sont les populations modernes les plus anciennes sur Terre. C'est à partir du dernier groupe, probablement constitué de 200 personnes seulement, qu'il y a 70 000 ans, Homo sapiens passa de l'Afrique au Proche-Orient. De là, ils migrèrent en Asie et en Australasie il y a 60 000 ans. Certains, il y a 40 000, se rendirent en Europe et en Asie Centrale. D'autres aux Amériques il y a 35 000 ans. Les premières traces de navigation datent d'il y a environ 50.000 ans. Les hommes, pour ce qui est des Amériques, passèrent par le détroit de Béring puisque le détroit n'avait pas encore été submergé; des études récentes montrent, de plus, que l'endroit aurait pu être un hâvre -en termes de conditions de l'Age de glace, fournissant des températures douces, du gibier et autres ressources; les groupes en migration, aussi, auraient pu s'y installer pendant des milliers d'années avant de passer sur le continent. La bande de terre reliant l'Eurasie et l'Amérique du Nord a existé entre il y a 34000 et 11000 ans et on pense que les humains l'ont empruntée vers entre il y a 30 et 15000 ans. Les anciens Sibériens du Nord (en anglais "Ancient North Siberians") ont divergé des chasseurs-cueilleurs eurasiens de l'Ouest (en anglais "Western Eurasians") vers il y a 38000 ans peu après que les premiers aient divergé des asiatiques de l'Est ("East Asians"); puis des peuples parents de ces asiatiques de l'Est ont donné naissant aux anciens paléo-Sibériens ("Ancient Palaeo-Siberians"), ce qui a mené à la mosaïque génétique des peuples qu'on trouve actuellement dans les régions nord de l'Eurasie et des Amériques. Une vue renouvelée est qu'en fait, Homo sapiens fut présent en Chine du Sud 30000 à 70000 ans avant de l'être au Levant et en Europe (où il n'est arrivé qu'il y a 40000 ans); ces vues pourraient laisser penser que les hommes modernes n'ont pu entrer en Europe que lorsque le déclin des Néandertals y avait déjà commencé. L'essaimage vers l'Asie, d'une façon générale, emprunta plusieurs chemins et non un seul; Homo sapiens soit suivit la coîte de l'Inde à l'Asie du Sud-Est puis, de là, en Indonésie et Australasie mais d'autres groupes prirent une direction nord-nord-est en direction de la Chine et d'autres traversèrent les montagnes pour passer dans la péninsule indochinoise -au sens large- prenant avantage des fleuves et rivières de la région. La plupart des nouveautés de cette ère, ainsi les pointes de flèche et lance de type solutréen, l'art et d'autres idées et outils utiles, furent probablement découverts avant que l'homme ne sorte d'Afrique et l'aidèrent lorsqu'il s'installa progressivement en Europe, Australie ou aux Amériques. L'explosion d'un super-volcan, dans le Sud-Est asiatique, il y a 73 000 ans, réduisit l'Inde en cendre et l'hiver volcanique dura pendant 20 ans, effaçant probablement de la Terre 75% des groupes humains d'Homo sapiens qui s'y étaient développés. Des découvertes récentes dans l'Est de l'Afrique du Sud montrent que les chasseurs-cueilleurs pourraient être apparus dès il y a 44000 ans et non 24000. Ils possédaient déjè des outils et techniques de chasse sophistiqués, ainsi des arcs ou des flèches enduites de poison. Des bijoux et des objets décorés étaient également connus du groupe. Une autre vue généralement admise aussi actuellement est que, depuis il y a 35 000 ans, sur quelques dizaines de millénaires, ces clans d'Homo sapiens -des chasseurs-cueilleurs- évoluèrent en sociétés matriarcales. Cela semble avoir été dû au mystère qui entourait la maternité. Une explication "religieuse" de celle-ci ainsi que le contrôle des femmes sur les enfants, firent que les femmes pacifièrent et structurèrent les clans, amenant, par la même occasion, à une survie accrue de ceux-ci. The earliest massacre between humans discovered is dating back to 10,000 years ago, a extended group of hunter-gatherers slaughtered by a rival group searching for valuable resource, hinting to that aggression would not have come with the emergence of agricultural, settled and hierarchical societies. Homo sapiens était surtout chasseur et essentiellement carnivore. Ce n'est que tardivement (il y a 40000 à 10000 ans) qu'il devient chasseur-cueilleur; il est alors à 70% végétarien, commencçant d'expérimenter tous les modes de consommation voire de conservation des végétaux ou des fruits. L'art rupestre apparaît il y a 40000 ans et il semble que l'art des cavernes ait facilité les relations entre groupes d'Homo sapiens en constituant une forme de langage commun. Certaines peintures visaient même à être visualisées sous forme de scènes animées, les pattes des animaux, par exemple, étant représentées dans différentes positions du mouvement. Une scène célèbre de ce genre est celle qui, à la grotte Chauvet, représente des mammifères chassés par un groupe de lions. Cet art de l'Aurignacien figure surtout des animaux carnivores dangereux alors que celui de la génération suivante montre des herbivores. On sait que les peintres des cavernes peignait des descriptions réalistes des animaux de leur environnement. Ainsi, si l'art des cavernes s'enracinait dans la réalité, les artistes, par ailleurs, faisaient preuve de créativité. On sait maintenant que des enfants, dès l'âge de 3 ans -y compris des filles- faisaient partie des artistes des cavernes ainsi que des adolescents. Une grotte est si emplie de leurs contributions qu'on pense qu'il ait pu s'agir d'un endroit qui leur était spécialement consacré. Des flûtes et l'art du chant apparaissent vers il y a 42000 ans dans la culture aurignacienne; les flûtes sont faires d'ivoire de mammouth ou d'os d'oiseaux. Les chiens apparaissent dès il y a 33000 ans; ce sont des loups domestiquées. Les ancêtres de tous les chiens modernes se divisent en deux populations, une qui a donné naissance aux races d'Asie orientale et une autre qui est devenue les chiens européens, d'Asie du Sud, d'Asie centrale et d'Afrique. On pense maintenant que les chiens et les loups ont divergé génétiquement entre il y a 36900 et 41500 ans, et que les chiens de l'Est et de l'Ouest se sont séparés entre il y a 17500 et 23900 ans auparavant. La domestication des loups a donc dû se produire entre les deux et a probablement eu lieu quelque part entre il y a 20 000 et 40 000 ans. Les chiens servirent de gardiens, de compagnons voire d'aides pour la chasse. Il est possible que les relations fortes entre hommes et chiens aient eu une influence sur l'évolution humaine, ainsi le développement du langage ou d'autres aspects culturels. Des loups adultes ont pu avoir suivi les humains ou les humains ayant adopté des louveteaux génétiquement plus sociables que d'autres. Certains traits de comportement, déterminés par la génétique, ont joué dans le choix de tel ou tel louveteau par les hommes. Les chiens ont évolué pour pouvoir manger une gamme plus large d'aliments que leurs ancêtres loups. Les chiens ont été l'objet de la première domestication réalisée par l'homme, avant tous les autres animaux et même toutes les plantes. La domestication des animaux et des plantes a connu divers épisodes d'échanges et de croisements et, occasionnellement, des groupes humains ont pu manger des chiens. Ce qu'on appelle le 'loup-chien/chien des débuts" (en anglais "wolfdog/early dog") a été une étape de transition du loup au chien. Des trouvailles, bien que plus tardives (il y a 16000 ans) permettent de penser que l'homme a essayé de domestiquer le renard mais que ces efforts ont été interrompus, les chiens se révélant plus aptes aux relations avec l'homme (le gène SorCS1 dont les altérations chez l'homme sont associés à l'autisme et la maladie d'Alzheimer, détermine si un renard est docile ou agressif). Les hommes ont cherché à produire des races adaptées à tel ou tel travail et les chiens se sont mêlés entre eux d'eux-mêmes et, de plus, les hommes ont transportés leurs chiens avec eux partout dans le monde et, qu'enfin, certaines races ont même disparu. La plupart des races canines contemporaines, elles, viennent des efforts de création entrepris par des clubs canins de l'époque victorienne, au XIXème siècle. Une explication complémentaire à la domestication du chien est que celle-ci a vraisemblablement modifié certaines portions du génome du loup, parmi lesquelles les gènes de la digestion de l'amidon (ce qui était probablement lié au fait que certains louveteaux adoptés, ont trouvé, à un moment, leur nourriture dans les campements humains à une époque où l'homme était à l'aube de passer à l'agriculture. La sortie d'Afrique et le réchauffement du climat firent que Homo sapiens se transforma en Homo sapiens sapiens. Pour ce qui est des langues humaines, on pense qu'ils dérivent tous d'une même langue originelle, qui était parlée il y a 50000 ans en Afrique de l'Est. Les linguistes ont reconstruit des familles de langues -ainsi l'indo-européen pour l'Europe- lesquelles finissent par se fondre entre elles. Le language africain d'origine était du type "SOV" (sujet-objet-verbe: "Je les roses aime"), un ordre qui est probablement naturel aux humains. Avec l'évolution, certaines langues modifièrent, pour des raisons inconnues, cet ordre, passant à un type SVO ("J'aime les roses") ou d'autres combinaisons. Les chasseurs-cueilleurs du Caucase ou de la Géorgie actuelle pourraient avoir parlé un langage commun il y a 15000 ans. Une langue commune, par ailleurs, de nombreuses langues eurasiennes, date vraisemblablement à il y a 8000 à 9500 ans et proviendrait d'Anatolie

->C'est la dernière migration sortie d'Afrique il y a 50 000 ans qui a déterminé les groupes humains actuels! Les études les plus récentes montrent que la théorie dite "de la sortie d'Afrique" qui est juste: les hommes modernes sont sortis d'Afrique (de l'Ethiopie, du Kénya ou de Tanzanie) il y a entre 100 000 et 50 000 ans -un groupe de quelques dizaines seulement!- se répandant alors sur les autres continents, via l'"isthme" du Moyen-Orient. Ces humains, de plus, seraient les survivants d'une catastrophe naturelle -l'éruption gigantesque du volcan du mont Toba, à Sumatra, qui, il y a 75000 ans, aurait engendré un "hiver volcanique" global et fait disparaître la plupart des humains vivant alors. Ils remplacèrent alors des espèces plus primitives, telles les hommes de Néandertals. Une géographie de la génétique des groupes humains fait donc apparaître de grands groupes humains: les populations d'Afrique noire (dont, d'ailleurs, se distinguent les Pygmées et les Bushmans), les populations d'Europe, celles d'Asie du Sud (les nomades bédouins du Moyen-Orient présentant beaucoup de traits appartenant soit à l'Europe soit à l'Asie du Sud), les Han de Chine (qui se distinguent, en fait, en deux peuples, l'un du Nord, l'autre du Sud de la Chine) et les Amérindiens (qui semblent se rapprocher le plus des Yakoutes de Sibérie orientale -qui se rapprochent, eux, de tribus de chasseurs-cueilleurs sibériens). Des peuples comme les Basques ou les Sardes ne semblent se rattacher à aucun autre peuple connu. Cette dispersion des humains s'est accompagnée d'une baisse de la diversité génétique, menant les populations les plus éloignées du foyer original à avoir plus de gênes défecteux -par plus grande consanguinité- que les populations africaines de départ. Ainsi ce sont les Noirs qui ont la plus grande diversité génétique (suivis des Moyen-Orientaux -de la côte est de la Méditerranée à l'Inde du Nord- là où toutes les migrations sortant d'Afrique sont passées; la plus grande diversité génétique des Africains serait due au fait que les groupes humains d'Afrique auraient dû s'adapter à des niches environnementales très diverses). Les Européens et les populations d'Asie du Sud sont génétiquement moins divers (les Européens ayant subi, de plus, une baisse démographique importante il y a 30000 ans). Les Asiatiques de l'Est, enfin, sont ceux dont la diversité génétique est la moindre (quoiqu'encore légèrement supérieure à celle des Amérindiens). Ces migrations humaines, de plus, ont ainsi amené une uniformité physique, par groupes -et qui est également de plus en forte au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'Afrique (les Amérindiens se ressemblent plus entre eux que les Africains). L'homme a atteint l'Asie du Sud-Est, en suivant les côtes depuis le Moyen-Orient, il y a 60000 ans (l'Australie est atteinte il y a 30000 ans); l'Europe a été atteinte (aussi depuis le Moyen-Orient) il y a 40000 ans et l'Amérique, après la Sibérie, est abordée il y a 30000 ans. Ces époques, qui ont vu l'adaptation d'Homo sapiens aux différents climats de la Terre, on été celles de mutations génétiques (lesquellles se produisent rapidement, de l'ordre de 20000 ans). Après la dernière sortie d'Afrique, il y a 100 000 ans, ces premiers humains sont revenus sur le continent vers il y a 3000 ans, une sorte de "sortie d'Afrique" à l'envers; ces populations, alors, ont surtout atteint l'Afrique de l'Est -ainsi l'Ethiopie- et non l'Afrique de l'Ouest ou l'Afrique centrale. Des hominidés trouvés en Chine du Sud, datant d'il y a 11500 à 14300 années, qui présentent un mélange unique de traits de l'homme moderne et d'autres jamais encore rencontrés, pourraient aussi bien être des Dénisoviens qu'une lignée nouvelle d'Homo sapiens: ils auraient fait partie d'une migration hors d'Afrique (on en connaît actuellement deux: une à 60000-70000 ans, une à 30000-40000 ans) et seraient, finalement, restée isolés des autres sapiens pendant des milliers d'années et auraient disparu. Si l'hypothèse était confirmée, on pourrait penser qu'Homo sapiens aurait présenter une plus grande diversité à l'époque; on sait aussi qu'une telle diversité se trouve en Afrique entre il y a 100 000 et 12000 ans avec des fossiles de sapiens présentant, en Afrique de l'Est, du Sud et du Nord un mélange de caractéristiques modernes et d'autres plus primitives

Conclusion

->Le Néolithique, le fruit aussi d'un astéroïde?
L'hypothèse émise depuis 2008 quant au fait qu'une comète de 5 km de diamètre se serait désagrégée et aurait frappé la terre au-dessus du Canada de l'Est il y a 12900 ans pourrait bien avoir eu un retentissement sur l'émergence de la révolution néolithique. L'impact, d'abord, aurait frappé les hommes, la vie et les animaux, sur une grande échelle, sur le continent nord-américain. Il aurait aussi déclenché de gigantesques incendies partout sur la planète et, enfin, par le déversement d'énormes masses de fonte des glaces (qui avait lieu à l'époque) dans l'Atlantique Nord, il aurait amené une interruption du processus de réchauffement de la Terre et l'instauration d'un petit âge glaciaire, d'une durée de mille ans, appelé le "petit Dryas". Si ces hypothèses venaient à s'avérer exactes, il se pourrait donc bien que l'émergence du Néolithique puisse être lié à cet impact: les chasseurs-cueilleurs des trois foyers du Néolithique -le Moyen-Orient, l'Indus et le Fleuve Jaune- aurait ainsi vu leurs ressources en gibier et en plantes et fruits divers être remis en cause et cela aurait pu donc les inciter à commencer de contrôler leurs ressources alimentaires par la plantation d'espèces et la domestication d'animaux. Des études récentes vont également dans ce sens; elles montrent, qu'un millénaire avant le Néolithique, vers il y a 12000 ans, nos ancêtres, avant même d'être devenus agriculteurs, avaient commencé de stocker des graminées sauvages dans des greniers dèjà élaborés. Les hommes préhistoriques, ainsi, semblent bien avoir commencé de progressivement contrôler leurs ressources en nourriture. Au total, l'époque d'Homo sapiens aura été marquée par 3 catastrophes majeures: l'explosion du supervolcan Toba en Indonésie il y a 75000 ans, le dernier âge glaciaire, il y a 21000 ans et, enfin, l'astéroïde américain d'il y a 13000 ans

L'homme -Homo sapiens- cesse d'être un chasseur-cueilleur vers il y a 11 000 ans -soit vers 9000 avt. J.-C. C'est ce qu'on appelle le "Néolithique". Il invente l'agriculture. Cette transition semble essentiellement due au fait que le dernier Age glaciaire s'achève vers il y a 12000 ans (ce réchauffement signe, d'ailleurs le déclin de la civilisation du renne des Magdaléniens, lesquels finiront par devenir les peuples sibériens). Une vue couramment acceptée est aussi que, pendant l'époque des chasseurs-cueilleurs, les femmes du groupe s'étaient spécialisées dans la cueillette (et les hommes dans la chasse). Cette promixité d'avec le monde végétal ainsi que le fait que le gros gibier a pu devenir moins abondant a tout simplement eu comme conséquence que ce sont les femmes qui ont inventé l'agriculture. Il est probable aussi que lorsqu'elles étaient les principales responsables de la cueillette, les femmes auraient développé, à cet usage, une religion propre, celle des Déesses-Mères. Dès l'époque magdalénienne, avant il y a 10000 ans, ces groupes auraient pu donner une sépulture spéciale à une femme qui semblait être celle qui les gouvernait. Ces vues religieuses perdurèrent au Néolithique, y compris lorsque les sociétés patriarcales venues de la prééminence des Indo-Européens s'établirent. La figure de Déméter, par exemple, en est un exemple. Les premières statues de Déesses-Mères n'apparaissent que vers 6000 avt. J.-C. 10.000 avant notre ère, à la fin du paléolithique supérieur, le climat se réchauffe et l’âge glaciaire pousse son dernier soupir, ce qui permet l'épipaléolithique, ou mésolithique, la transition vers le néolithique. Il est possible que la transition entre chasseurs-cueilleurs et agriculteurs ait aussi pris la forme de sites mégalithiques comme Göbekli Tepe, dans l'actuelle Turquie, faisant la transition entre chamanisme et culture totémique et néolithique (Göbekli Tepe, de façon intéressante, fut abandonné -et volontairement enseveli- vers 8000 avt J.C. soit au moment du néolithique). Les sociétés de ces époques auraient pu aussi évoluer du fait d'impact d'astéroïdes (vers 9000, 7000 ou 4500 avant notre ère). L'arc et la flèche se généralisent, on voit apparaître la vannerie mais les hommes continuent de pratiquer la cueillette. L'habitat de longue durée, cependant, se développe aussi et les techniques de conservation et les pratiques culinaires associées: fumage, séchage, bouillie et galette de glands et châtaignes. La disponibilité de stocks de céréales et le poids des meules pour les broyer firent que les groupes humains se sédentarisèrent. L'époque pourrait avoir aussi connu la domestication des abeilles, toute première forme de domestication. L'âge pourrait être aussi celui de l'invention des premières boissons alcoolisées (hydromel, frênette, sève des érables et bouleaux); la consommation d'alcool (de l'éthanol) n'a commencé qu'avec la révolution néolithique lorsque les hommes ont pu stocké des réserves et qu'ils ont intentionnellement laissé fermenté certains aliments mais les primates, il y a 80 millions d'années mangeaient déjà des fruits en état avancé. On a découvert que les chasseurs-cueilleurs, par ailleurs, dès le paléolithique, mangeaient moins de viande qu'on pensait (ce qui serait peut-être le signe d'une stratégie mélangée en termes d'acquisition de leur nourriture). Les hommes de juste avant le néolithique, il y a 12000 ans, eux aussi, ne mangeaient de viande que pour 40 à 50% de leur alimentation, le reste étant constitué de viande maigre ou de poisson. De plus grandes quantités de nourritures devinrent disponibles du fait du passage à l'agriculture; le Néolithique s'est caractérisé également par le fait que les groupes de chasseurs-cueilleurs sont entrés plus souvent en contact les uns avec les autres, amenant l'établissement de coutumes sociales plus complexes qui ont servi de fondations à des communautés plus imbriquées. L'économie des chasseurs-cueilleurs nécessitait 1 km2 par personne alors que 37 personnes pouvaient vivre sur cette surface au Nélithique. Le nombre d'hommes, il y a 12000 ans, est de 3-4 millions et le dernier âge glaciaire approche de sa fin (qui a officiellement lieu il y a 8000 ans); 10000 ans plus tard, les hommes seront 200 millions. La toute première aire où l'on peut voir apparaître le Néolithique serait le Proche-Orient où la culture natoufienne aurait été la pionnière en termes d'utilisation des céréales sauvages, laquelle aurait évolué en culture agricole de ces plantes et en sédentarisation. Ces groupes transitionnels continuèrent cependant de pratiquer la cueillette et la chasse et coexistèrent un temps avec l'Homo sapiens nomade. Une conséquence de la nouvelle façon de produire la nourriture pourrait aussi avoir été que les fermiers du Néolithique, se nourrissant de céréales pauvres en vitamine D, aurait perdu la pigmentation sombre de leur peau et qu'ils auraient alors dû synthétiser la vitamine du Soleil. La peau sombre a duré en Europe jusqu'il y a 8500 ans en Europe et moins longtemps en Europe du Nord. Les méridionaux ont acquis le teint clair du fait de l'arrivée des agriculteurs du Proche-Orient. Le but génétique de ce changement de teint tient à une acquisition plus efficace de la vitamine D; la tolérance au lactose, plus tard, vers 2300 avt. J.-C. a participé aussi du processus. La grandeur en taille, elle, a été apporté par les Indo-Européens de la culture de Yamna. Mais d'autres théories, cependant, affirment que le passage aux peaux claires date d'il y a 40000 ans, époque à laquelle les chasseurs-cueilleurs s'établirent plus au Nord perdant la pigmentation qui avait évolué fonction du Soleil d'Afrique. Par ailleurs, le gêne des yeux bleus -lesquels sont plus communs chez les Européens du Nord, vient de la période des chasseurs-cueilleurs car le développement tardif du Néolithique dans la région a fait que les habitants y ont conservé plus de traces génétiques des anciennes populations. Les chats, eux, ont été domestiqués soit il y a 9500 ans au Proche-Orient soit il y a 5000 ans en Chine. Dans le premier cas, les chats sauvages auraient attirés dans les premiers villages du néolithique où les rongeurs envahissaient les greniers à grain. Le chat sauvage est un chasseur solitaire sans structure sociale hiérarchique, ce qui ne le rend pas très apte à la domestication. Aussi, c'est d'abord une relation de commensalité qui s'est installée entre les chats et les hommes pendant des milliers d'années avant que l'homme n'exerce une influence d'importance sur leur sélection sur leur élevage. L'agriculture (la domestication des plantes), l'élevage (la domestication des animaux) amènent les villages, puis les cités-Etats, les empires qui seront suivis de la Grèce et Rome et des monarchies d'Europe, tous tirant leur origine du Néolithique. Les plus anciennes civilisations néolithiques furent, la plupart du temps, liées à la présence de fleuves, donc de l'eau et des cultures irriguées ainsi en Mésopotamie et le long des vallées de l'Indus et du Fleuve Jaune. Des récoltes plus importantes, dans ces conditions, permirent sans doute que des surplus et un grand nombre de travailleurs disponibles existent, donc l'apparition de villes. L'étape suivante est l'apparition, au IVème millénaire, des villes: celles-ci découlent de l'accumulation des produits agricoles et des premiers échanges (lesquels, alors que la roue est à peine inventée ou que le boeuf et l'âne sont les premiers animaux domestiques, se développent le long des fleuves); les villes voient aussi apparaître la différentiation sociale. La complexité sociale, à l'époque, a précédé l'apparition des dieux et de la morale laquelle fut elle-même précédée par la standardisation des traditions religieuses (ce qui permet de penser que les pratiques rituelles ont été plus importantes, en termes du début du développement de la complexité sociale, que le contenu des croyances religieuses). L'accroissement du commerce fait na&ircirc;tre l'écriture. Les conflits entre les villes apparaissent et, au IIème millénaire, les royaumes et les premières tentatives d'empires ont lieu. Entre 3900 et 1700 avt. J.-C., en Europe, quand les groupes de chasseurs-cueilleurs passent au Néolithique, une grande violence est observée, y compris à l'encontre des femmes. Les villes furent les lieux de la culture et des innovations culturelles -ainsi l'écriture- et, quand la civilisation urbaine venait à faiblir ou disparaître, les campagnes, elles, continuaient sur le chemin du perfectionnement des techniques agraires. Une évolution majeure a lieu vers 3000 avt. J.-C., lorsque des peuples à conceptions patriarcales détruisent les anciennes sociétés matriarcales. De grandes étapes sont également réalisées par l'apparition de la métallurgie qui vient ajouter l'usage des métaux à ceux des sociétés agricoles (chalcolithique, âge de transition, âge du bronze entre 2800 et 1000 avt. J.-C, âge du fer ensuite). Ces sociétés agricoles seront supplantées définitivement, à partir du milieu du XIXème siècle, par les sociétés industrielles. L'ère industrielle, à son tour, depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, a laissé la place à l'âge de la technologie. Ces plus récentes étapes de l'histoire de l'homme semblent bien être, cependant, d'une nature essentiellement culturelle. Des études récentes, cependant, montrent que l'homme a continué de se modifier génétiquement depuis 5000 ans (soit 100 à 200 générations). Nous sommes plus différents des hommes qui vivaient à cette époque que ceux-ci ne l'étaient des Néandertals. La population mondiale, depuis, est passée de quelques millions d'individus il y a 10000 ans à 200 millions en l'an 0, 600 millions vers 1700 et 6,5 milliards aujourd'hui