Le JPL, le "Jet Propulsion Laboratory", est l'un des principaux centres de la NASA. Il gère la plupart des missions interplanétaires de l'agence américaine. Le JPL est une division du California Institute of Technology, le célèbre "Caltech". Le JPL trouve ses origines, dans les années 1930, dans un groupe d'étudiants du Caltech, mené par Theodore von Kármán -le chef du Guggenheim Aeronautical Laboratory et conseiller de l'U.S. Army Air Corps, le corps aérien de l'armée de terre américaine. Le groupe travaillait sur la propulsion par fusée. Dans le delta d'un canyon asséché des collines des San Gabriel Mountains, 5 étudiants du Caltech et deux amateurs de fusées lancèrent l'âge de l'espace: à Halloween 1936, ils allumèrent un moteur de fusée à carburant liquide (il leur fallut 4 essais pour que le moteur brûlàt 3 secondes). Après 1936, ce groupe devint un groupe, financé par l'Armée de Terre, travaillant sur des fusées auxiliaires destinées à aider au décollage des avions à cargaison importante sur des pistes courtes. L'équipe travaillait sur un terrain, dans l'Arroyo Seco, à Pasadena, près de Los Angeles, en Californie. Le terrain avait été financé par l'armée. C'est là que l'on demanda au groupe de travailler sur les données recueillies sur le programme des V-2 allemands par les services de renseignements alliés. Von Kármán proposa alors que l'Amérique développe son propre programme de missiles guidés et c'est dans ce cadre que l'équipe du Caltech se désigna sous le nom de "Jet Propulsion Laboratory". Le JPL fut nommé officiellement comme tel en 1944 et fut parrainé par l'U.S. Army pour développer la technologie des fusées ainsi que les systèmes de missiles Corporal et Sergeant. De 100 ingénieurs en propulsion par fusées, le groupe atteignit 300 à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, développant un programme de missiles et finissant par en maîtriser tous les aspects: systèmes de propulsion, technologie de communications et de contrôle, conception et tests, analyse des données de performance. Ce sera le JPL qui, en trois mois, fin 1957 et début 1958, mènera à bien la construction et le lancement du premier satellite américain, Explorer 1 (31 janvier 1958) en réponse au lancement du Spoutnik russe
NASA/JPL | .
Lorsque la NASA fut créée en octobre 1958, le JPL passa de l'U.S. Army à l'agence et ses intérêts des fusées mêmes aux missions. On conserva cependant le nom de "Jet Propulsion Laboratory". Le JPL fut alors à l'origine d'une longue série de premières spatiales en termes d'exploration planétaire au cours des 50 premières années de la conquête spatiale. Le JPL constitue le seul "Federally Funded Research and Development Center" ("centre de recherche et développement financé sur le plan fédéral", FFRDC) et il travaille avec les 9 centres de la NASA; ceux-ci fonctionnent avec des fonctionnaires mais le JPL est géré pour la NASA par le prestigieux Caltech américain sur la base d'un accord qui a commencé en 1958 et qui est reconduit, depuis, tous les 5 ans; les personnes qui travaillent au JPL sont, ainsi, des employés du Caltech. Le JPL est un bon exemple de lieu où la politique gouvernementale américaine rencontre une université privée. Des années 1970 au début des années 1990, la NASA a orienté le savoir-faire du JPL sur des missions importantes et spécifiques: les Voyagers (vers les planèes extérieures), les Vikings (Mars), Galileo (le système jupitérien), Cassini-Huygens (le système saturnien). Un demi-siècle plus tard, le Jet Propulsion Laboratory se trouve toujours près du site où von Kármán et son équipe travaillaient. Le JPL occupe maintenant 72 hectares à Pasadena, en Californie. Les sciences de la Terre, l'imagerie radar de la Terre, l'astronomie et la physique sont d'autres centres d'intérêt du JPL. Le Spitzer Space Telescope, le télescope de la NASA qui travaille dans l'infrarouge, est, par exemple, un produit du JPL. Le JPL gère également le Deep Space Network de la NASA, ces antennes géantes qui suivent les missions planétaires et communiquent avec elles
en anglais seulement: une liste des missions spatiales dues au JPL
Le JPL se trouve au 4800 Oak Grove Drive, Pasadena, Californie. Il employait, en 2005, 5425 personnes. Le campus compte également les personnels des sous-traitants du centre. Le JPL est dirigé par un directeur. Charles Elachi est le directeur actuel. Ses prédécesseurs furent: Theodore von Kármán (1944), Frank Malina (1944-1946), Louis Dunn (1946-54), William H. Pickering (1954-1976), Bruce Murray (1976-1982), Lew Allen Jr. (1982-1990) et Edward C. Stone (1991-2001). Le JPL tient chaque année, en mai, deux journées portes ouvertes
Le Caltech
Le California Institute of Technology (Caltech) est, au départ, une école de sciences humaines et de techniques qui a été créée en 1891 à Pasadena, en Californie, par Amos G. Throop, un homme d'affaires et homme politique local. C'est George E. Hale, le premier directeur de l'observatoire du Mont Wilson, qui, aux alentours de la Première Guerre Mondiale, développa l'institution en un lieu de formation consacré à la recherche scientifique et à la formation en ingénierie et sciences naturelles, à une époque où la recherche, aux Etats-Unis, n'en était qu'à son enfance. Le physicien Robert A. Millikan, l'un des dirigeants du Caltech, reçut le prix Nobel de physique dès 1923. Surfant sur le développement de la Californie du Sud dans les années 1920, le Caltech continua de croître, attirant les scientifiques les plus renommés ou commençant, par exemple, la construction de l'observatoire du Mont Palomar. Après 1945, le Caltech reçut les plus grands physiciens des particules de l'époque, Murray Gell-Mann et Richard Feynman, dont le rôle fut fondamental dans la construction du fameux "modèle standard" de la physique moderne des particules. Le Caltech, aujourd'hui, compte 2100 étudiants et 915 enseignants. C'est toujours une institution privée, gouvernée par un conseil d'administrateurs