Le programme Mercury (en anglais, le "project Mercury") fut le premier programme de vol habité des Etats-Unis. Il permit de mettre en orbite les premiers astronautes américains. Le centre névralgique de l'activité spatiale américaine, alors, était devenu la ville de Huntsville, en Alabama. Comme la marche à l'espace s'était accélérée du fait des progrès de l'URSS dans le cadre de la Guerre Froide, des études et des tests, menés, aux Etats-Unis par le gouvernement et l'industrie, avec une culmination en 1958, indiquèrent que les vols spatiaux habités étaient possibles. On décida alors de mettre en place un projet de vols habités, qui, le 7 octobre 1958, prit le nom de programme Mercury. Il était de la responsabilité du "Space Task Group" ("groupe consacré à l'espace"), installé à Langley Field (il n'y avait qu'une semaine que la NASA avait été créée). Le projet Mercure devient le premier programme important de la NASA. Les objectifs du programme étaient de placer un vaisseau capable d'emporter un homme en orbite terrestre, d'étudier les réactions de l'astronaute dans ces conditions et de ramener sans encombres le vaisseau et l'astronaute sur Terre. Les vols Mercury ont prouvé que l'homme pouvait vivre et travailler dans l'espace et ont préparé le programme Gemini et le programme Apollo ainsi que tous les vols habités qui ont suivi. La NASA acquit une grande expérience de ce programme: elle apprit à envoyer des hommes en orbite terrestre, comment les hommes pouvaient vivre et travailler dans l'espace, comment contrôler un vaisseau spatial. Leçons que l'agence américaine utilisa dans ses programmes spatiaux ultérieurs. Le programme Mercury, ainsi, avec le programme Gemini qui suivit (dont les capsules emportaient deux astronautes), prépara la NASA au programme Apollo à destination de la Lune. La NASA, ainsi, mit en place, en décembre 1961, le programme Gemini qui vint prendre la suite du programme Mercury. Il s'agirait alors de construire une capsule capable d'accueillir deux astronautes. Le programme prit officiellement son nom le 3 janvier 1962. Le projet Mercury, lui, tira son nom de Mercure, le dieu de la mythologie connu pour sa grande rapidité. Chaque astronaute eut le droit de choisir le nom de sa capsule et Alan Shepard, le premier astronaute du programme à s'envoler, ajouta un "7" au nom de la sienne car il s'agissait de la 7ème capsule construite. Les astronautes suivants conservèrent le 7 dans le nom de leurs capsules mais le chiffre 7 pourrait aussi avoir indiqué que les astronautes faisaient partie du groupe des "Original Seven", le premier groupe d'astronautes américains. Un total de 6 vols eut lieu dans le cadre du programme. Deux de ces vols furent des vols suborbitaux -la capsule atteignant l'espace puis revenant immédiatement sur Terre- et les 4 vols suivants furent de réels vols orbitaux. Le premier vol du programme Mercury eut lieu en 1961 et le dernier en 1963. Alan Shepard, le premier américain dans l'espace, vola sur sa capsule Freedom 7 en avril 1961. Gus Grissom, le second astronaute du programme, appela sa capsule Liberty Bell 7. John Glenn fut le troisième, devenant le premier astronaute américain à orbiter autour de la Terre, en 1962, à bord de la capsule Friendship 7. Le second astronaute à atteindre l'orbite fut Scott Carpenter (capsule Aurora 7). Le 5ème vol Mercury fut celui de la capsule Sigma 7, avec Wally Schirra. Le 6ème et dernier vol du programme fut celui de Gordon Cooper, à bord de Faith 7. Il passa 34 heures en orbite. Un problème de santé empêcha Deke Slayton, le dernier astronaute du programme, de voler (il devait voler en 1975 comme un des membres du Apollo-Soyouz Test Project). Les vols du programme Mercury représentent un total de 53 heures, 55 minutes et 27 secondes. John Glenn devint le seul astronaute du programme Mercury à avoir volé à bord de la navette spatiale, en 1998 (la navette était la navette Discovery). Pour garantir les communications avec les premiers astronautes du projet Mercury, la NASA mit en oeuvre le système global du "Spacecraft Tracking and Data Network" ("réseau de suivi des vaisseaux et des données"), un ensemble de stations de suivi autour du monde (qui était de la responsabilité du centre du Goddard Space Flight situé à Greenbelt dans le Maryland aux Etats-Unis). L'emplacement stratégique des îles Hawaï au milieu du Pacifique fit qu'elles reçurent une de ces stations, qui fut installée sur l'île de Kauai. Elle commença d'être opérationnelle en juin 1961 et fonctionna avec le projet Mercury jusqu'en mai 1963 puis elle fut re-configurée pour assurer le suivi du programme Gemini d'avril 1964 à novembre 1966 et ensuite aussi pour les vols Apollo. Depuis 1989 et la mise en oeuvre du système TDRS (système de relais par satellites), la station hawaïenne n'est plus utile au suivi des vols
Avant qu'on ne laisse voler des astronautes, la NASA mena plusieurs vols-tests -dont certains furent des échecs. Ces premiers vols étaient des vols inhabités; le premier test réussi d'une capsule inhabitée eut lieu en décembre 1960 (lancement par une fusée Redstone). Après;s le succès des deux premiers vols suborbitaux habités des Mercury 3 et 4, le premier vol orbital non-habité fut lancé en septembre 1961 par le lanceur de plus grande puissance, l'Atlas. Un signe rhésus, nommé Sam et deux chimpanzés, Ham et Enos, permirent aussi de s'assurer qu'un vol Mercury pouvait s'effectuer en sécurité. Sam et Ham firent des vols suborbitaux (Sam fut lancé par une fusée "Little Joe" et Ham sur la mission Mercury Redstone-2 le 31 janvier 1961 avec un vol de 16 minutes qui précéda de 4 mois le premier vol habité). Enos fut lancé, après le premier vol orbital non-habité, par une Atlas et il effectua deux orbites. Les trois singes revinrent sains et saufs sur Terre. On finit, par ailleurs, par retenir deux fusées pour le programme: les deux premiers vols emportant un astronaute furent lancés par une fusée Redstone. Les quatre suivants -ceux qui furent réellement des vols orbitaux- utilisèrent des Atlas. Ces deux lanceurs étaient, à l'origine, des missiles militaires. La première Atlas qu'on utilisa, en grandeur réelle, avec une capsule Mercury explosa au décollage et la première Redstone, elle, ne s'éleva que de 10 cm... La Redstone n'avait qu'un étage et 1 seul moteur, avec une poussée de 39t. A titre de comparaison, le système d'échappement de la Saturn V du programme Apollo, à elle seule, avait deux fois cette puissance. Pour ce qui est de l'équipe de lancement, celle du projet Mercury travaillait dans un blockhaus situé près du pas de tir. Pour le vol historique du major John Glenn, le lancement eut lieu depuis le "Complex 14" de la "Cape Canaveral Air Force Station" ou "CCAFS", située sur la côte atlantique
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Vol | Capsule | Date | Astronaute | Résumé du vol |
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Mercury-Redstone 3 | Freedom 7 | 05/05/1961 | Alan B. Shepard, Jr. | 15mn 28 s. Vol suborbital; ce fut le premier vol d'un Américain dans l'espace. Un vol Mercury Redstone 1 (MR 1) devait être le vol test sub-orbital, sans astronaute à bord, de la mission qui devait emporter le premier Américain dans l'espace |
Mercury-Redstone 4 | Liberty Bell 7 | 21/07/1961 | Virgil I. Grissom | 15mn 37 s. Vol suborbital; le vol fut réussi mais la capsule coula peu de temps après avoir amerri |
Mercury-Atlas 6 | Friendship 7 | 20/02/1962 | John H. Glenn, Jr. | 4h 55mn 23 s. Le vol dura trois orbites; il s'agit du premier vol d'un Américain dans l'espace. La mission fut lancée du pas de tir 14 de Cap Canaveral. La capsule atteignit un apogée de 261km et une vitesse de 28150 km/h; elle atterrit à 1287km au sud-ouest de Cap Canaveral, dans les environs de la Grand Turk Island. La mission avait emporté un grand drapeau américain lequel fut ensuite de nouveau emporté dans l'espace par une navette spatiale en 1998 pour célébrer la 100ème mission habitée des programmes spatiaux du pays. Des problèmes eurent lieu pendant le vol: d'abord le système de contrôle automatique tomba en panne; le major passa en manuel et utilisa les commandes de vol électriques (en anglais "fly-by-wire system"); il continua ainsi pour les 2ème et 3ème orbites puis la rentrée dans l'atmosphères selon l'entraînement qui avait eu lieu sur Terre avant le vol; ensuite la télémétrie indiqua que le bouclier thermique de la capsule n'était plus solidement arrimé ce qui força l'astronaute à ne pas abandonner les rétrofusées de sorte à stabiliser le bouclier (ce qui n'empêcha pas que des morceaux de grande taille se détachent pendant la ré-entrée. John Glenn devint instantanément un héros: le président Kennedy lui remit la "Space Congressional Medal of Honor", on renomma en son honneur des écoles et des rues partout aux Etats-Unis et une parade new-yorkaise classique -une "ticker tape parade" avec les pluies de serpentins improvisés- eut lieu |
Mercury-Atlas 7 | Aurora 7 | 24/05/1962 | Scott M. Carpenter | 4h 56mn 5s. Ce vol confirma le vol précédent, étant un vol quasi identique (il accomplit aussi 3 orbites) |
Mercury-Atlas 8 | Sigma 7 | 03/10/1962 | Walter M. Schirra | 9h 13mn 11 s. Ce vol, qui comprit 6 orbites fut un vol-test des systèmes. Une valve défectueuse amena à reporter le lancement du 29/09 au 03/10 |
Mercury-Atlas 9 | Faith 7 | 15-16/05/1963 | L. Gordon Cooper, Jr. | 34h 19mn 49s. Ce fut le dernier vol Mercury; 22 orbites furent accomplies de façon à évaluer les effets sur un astronaute d'une journée entière passée dans l'espace. Ce vol porta les possibilités des capsules Mercury à leurs limites. Avec 34 heures, le vol avait duré plus de trois fois le plus long vol effectué jusqu'alors et il dépassait de beaucoup les possibilités qu'avaient prévues les ingénieurs pour la capsule. Cooper réalisa 11 expériences (dont surveiller les niveaux de radiation, déployer une lumière stroboscopique d'aviation pour voir comment il pouvait la suivre, observer la lumière zodiacale et prendre des photographies de la Terre). Au cours de la 17ème orbite, Cooper retransmit les premières images TV depuis un vaisseau habité américain, des images à balayage lent, en noir-et-blanc qui furent reçues par le Mercury Control Center (MCC) au Cape Canaveral. Bien que le planning prévoyait que Cooper dormît 8 heures au cours de la mission, il ne dormit, en fait, que de façon intermittente pendant des portions du vol. La capsule Faith 7 se comporta sans problèmes jusqu'à la 19ème orbite lorsqu'un capteur défaillant indiqua, de façon erronée, que le vaisseau commençait sa réentrée dans l'atmosphère. Deux orbites plus tard, un court-circuit mis hors service la stabilisation automatique et le système de contrôle et, lorsque les niveaux de CO2 commencèrent de s'élever dans la capsule -et dans son scaphandre, Cooper en fit état au centre de contrôle de la façon sobre qu'il avait de s'exprimer: "les choses commencent à s'accumuler un peu". Malgré ces problèmes, l'astronaute réussit à faire une réentrée manuelle parfaite et Faith 7 amerrit à 130km au sud-est des îles Midway dans l'océan Pacifique, à seulement 7km de l'USS Kearsarge, le vaisseau de récupération |
->Plus de détails sur le vol suborbital d'Alan Shepard!
Une météo défavorable le 2 mai 1961 retarda le vol jusqu'au 5. L'astronaute Alan Shepard embarqua dans la capsule Freedom 7 à 5h 15 pour un décollage à 7h 20 depuis le pas de tir Launch Complex 5 de la Cape Canaveral Air Force Station. Mais on fut encore obligé de retarder le lancement d'1 heure pour attendre que la couverture nuageuse se lève. Puis un invertisseur du système électrique dut être réparé. Et, enfin, une fois le compte-à-rebours repris, une autre interruption fut nécessaire: il fallut re-vérifier un ordinateur du Goddard Space Flight Center (le centre, situé à Greenbelt dans le Maryland, était responsable de la gestion et des opérations des réseaux de communications du programme Mercury). Finalement, ce ne fut qu'à 9h 34 que la fusée Mercury Redstone s'alluma (39000 tonnes de poussée). "Roger, décollage et l'horloge commence de compter" dit Shepard à la radio pour le contrôle Mercury du Cap Canaveral. 45 millions d'Américains regardaient à la télévision la fusée de lancement, aux lignes pures, de 25m de haut s'élever dans le ciel bleu de Floride. Des milliers d'"observateurs d'oiseaux", par ailleurs, s'étaient rassemblés sur la Cocoa Beach et à Port Canaveral pour être présent pour cet évènement historique. Après le vol, Shepard rapporta que la phase de lancement s'était déroulée sans problèmes et que le cockpit n'avait subi aucune vibration et qu'[il n'avait] même pas eu à augmenter à fond le volume de la radio pour entendre les transmissions radio". Il subit une force de 6,3 G juste avant l'extinction du moteur de la Redstone, 2 minutes 22 secondes après le décollage. Encore 10 secondes et la capsule se sépara du lanceur et bientôt le premier voyageur spatial américain eut la vue de la Terre. "Quelle belle vue", dit Shepard. Il put alors prendre le contrôle du vaisseau via un contrôleur manuel (Gagarine n'avait pas eu cette possibilité sur son Vostok); il fit des mouvements en attitude, en palonnier et en inclinaison. Enfin, après un court vol suborbital, les rétro-fusées de la Freedom 7 furent allumés -5 minutes 15 secondes s'étaient écoulées depuis le lancement- pour permettre le retour sur Terre. L'ensemble des rétro-fusées, situés au-dessus du bouclier thermique, fut largué avec succès avant la rentrée dans l'atmosphère; au cours de cette rentrée, Shepard subit 11 G. Pilote de l'Aéronavale, Shepad raconta que l'atterrissage dans l'Atlantique "ne fut pas plus dur qu'un lancement par catapulte d'un porte-avions". Une fois les boulons explosifs du hublot activé par l'équipe de récupération, Shepard fut treuillé dans un hélicoptère de l'U.S. Navy et l'astronaute comme la capsule furent transportés jusqu'au pont du Lake Champlain o` les marins saluèrent l'arrivée. Au total, le vol Mercury Redstone-3 avait duré 15 minutes et 22 secondes, la capsule atteignant une altitude de 187km, retombant à 486km de Cap Canaveral
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Les 7 astronautes étaient les survivants d'un processus de sélection long et ardu. Le président Eisenhower étant d'accord, la NASA avait décidé que les meilleurs candidats devaient se trouver au sein des pilotes d'essai de l'armée;. Sur un premier ensemble de 508 personnes d'élite, les sélections sur dossier faites en janvier 1959 aux bureaux des personnels militaires, à Washington, 110 hommes furent retenus comme correspondant aux critères qui avaient été établis. La liste comprenait 5 Marines, 47 membres de la Navy et 58 pilotes de l'Air Force. Sur la base de leur efficacité et de leur dossier médical on les réunit pour une rencontre top-secret pour leur poser des questions sur ce qu'on attendait d'eux en tant qu'astronautes ainsi que des examens préliminaires médicaux, physiques et psychiatriques. 32 survécurent à cette étape et continuèrent par des examens plus rigoureux et plus complets: une semaine d'examens médicaux intenfis à la Lovelace Clinic dans l'état du Nouveau-Mexique; puis une semaine de durs tests d'aptitude physiques et psychologiques au Wright Aeromedical Laboratory dans l'Ohio. Le but était de trouver les personnes absolument les plus aptes à devenir les premiers astronautes américains. Le comité d'évaluation à l'état-major de la NASA avait décidé de diviser arbitrairement la liste de 110 sélectionnés en trois groupes qui furent finalement autorisés à entrer dans le processus de tests et on tomba aussi d'accord sur le nombre de 6 finalistes. Finalement, on en arriva à retenir 7 astronautes, qui devinrent donc les 7 premiers astronautes américains (on parle, en anglais, des "Original Seven"). Le lieutenant-colonel John Hersschel Glenn Jr. venait du corps des Marines; venaient de l'U.S. Navy, les lieutenants de vaisseaux ("lieutenant commanders") Walter Marty Schirra Jr et Alan Bartlette Shepard Jr. ainsi que le lieutenant Malcolm Scott Carpenter. L'U.S. Air Force avait fourni les trois capitaines Donald Kent Slayton, Leroy Gordon Cooper Jr. et Virgil I. Grissom. Les 7 astronautes du programme Mercury devaient connaître des carrières "stellaires" au long du programme spatial américain. La NASA avait également signé des accords exclusifs avec le magazine LIFE pour couvrir l'entraînement des 7 astronautes jusqu'à leur vol réel dans l'espace et l'accord couvrait aussi leurs épouses. Ces astronautes étaient tous, avant tout, des pilotes d'essai et ils se comportaient typiquement comme des pilotes. Le déroulement de leur entraînement les fit connaître du public ce qui, en même temps qu'il s'apprêtaient à conquérir l'espace, en fit des célébrités. Les sept astronautes du programme Mercury furent présentés au public, lors d'une conférence de presse à Washington, le 9 avril 1959. La présentation des astronautes eut lieu dans la salle de bal de la Dolley Madison House, qui était alors le siège provisoire de la NASA. Ils prirent le nom d'"astronautes", par référence au fait que les premiers à voler à bord de ballons, aux Etats-Unis, avaient été appelés des "Argonautes". Comme Argos ayant mené sa célèbre expédition maritime, les "astronautes" allait partir explorer un océan nouveau, inexploré
Le groupe commença sa préparation aux vols spatiaux au centre Langley de la NASA, à Hampton, en Virginie, où se forma le "Space Task Group", qui resta au centre jusqu'en juin 1962. Les septs astronautes, sauf Glenn, installèrent leur famille à Hampton Roads. Le major John Glenn resta dans ses quartiers militaires de la Langley Air Force Base et il ne rejoignait ses camarades que pendant les week-ends. La préparation des astronautes à Langley comprit un régime rigoureux d'exercices physiques, dont des exercices de plongée qui visaient à simuler l'apesanteur ainsi que le type de désorientation sensorielle qui pourrait affecter les astronautes pendant leur retour sur Terre. John Glenn, lui, était un ancien pilote de combat de la Seconde Guerre Mondiale ainsi qu'un pilote des Marines pendant la Guerre de Corée; avant de devenir astronaute, il était un pilote d'essai qui avait établi des records. Scott Carpenter fut le "CapCom" (principal responsable des communications avec l'orbite) pendant le vol historique de Glenn. La capsule Friendship 7 fut lancée du pas de tir 14 de la Cape Canaveral Air Force Station, à Cap Canaveral, en Floride. Le vol historique de Glenn devait durer plus longtemps mais le directeur des vols, Chris Kraft, interrompit la mission peu de temps après qu'une lumière d'alarme se fût allumée, indiquant que le bouclier thermique de la capsule pourrait avoir été endommagé. Cela n'était pas le cas et Friendship 7 finit par amerrir sans encombres dans l'océan Atlantique où elle fut récupérée par le destroyer Noa, de l'U.S. Navy. La capsule, cependant, avait dépasse le point prévu d'amerrissage. Le major Glenn quitta le corps des astronautes peu de temps après son vol et il commença une carrière politique; il devint sénateur de son état, l'Ohio et il se présenta à une élection présidentielle américaine. Il vola de nouveau dans l'espace en 1998, à bord de la navette spatiale Discovery (il était alors âgé de 77 ans)
->Les premiers cosmonautes soviétiques
En Union soviétique, un processus similaire à la sélection des 7 astronautes américains du programme Mercury eut lieu avec le premier groupe de cosmonautes russes à partir de la fin de 1959. Après avoir examiné les dossiers des pilotes de l'Armée de l'air soviétique qui répondaient aux critères d'âge, de poids et de taille et ayant fait passé ces pilotes par des entretiens épuisants, l'Hôpital central de l'aviation scientifique militaire de Moscou effectua des évaluations médicales de 154 candidats prometteurs par groupes de 20. De ceux-ci, 29 réussirent tous les tests mais le comité de sélection décida de sélectionner les seuls 20 meilleurs candidats pour former le premier groupe de cosmonautes de l'Union soviétique. Contrairement à l'annonce très publique des astronautes sélectionnés aux Etats-Unis pour le programme Mercury, les Soviétiques choisirent de garder leur sélection -du 25 février 1960- secrète. Ils n'identifieraient aucun cosmonaute jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'orbite et le les noms des cosmonautes qui ne volèrent pas, restèrent inconnus jusqu'à la politique de Glasnost dans dans les années 1980. Le 30 mai 1960, les responsables soviétiques sélectionnèrent 6 de ces 20 cosmonautes pour des préparatifs en profondeur pour les prochaines missions Vostok. Le groupe incluait Gagarine, Kartashov, Nikolayev, Popovich, Titov et Varlamov. En juillet Kartashov et Varlamov furent blessés lors de l'entraînement, ce qui conduit à leur disqualification de l'équipe de cosmonautes pour raisons médicales et Nelyubov et Bykovsky les remplacèrent dans le groupe d'élite connu sous le nom de "Vanguard Six". Un ordre officiel du commandant de l'Armée de l'air soviétique approuva officiellement ce "groupe au sein d'un groupe" le 11 octobre 1960. Après d'autres formations et examens, le 18 janvier 1961, les responsables russes sélectionnèrent les trois premiers parmi ce groupe d'élite soit Gagarine, Titov et Nelyubov. Chacun des trois hommes espérait qu'il effectuerait le premier vol habité russe -et probablement le premier vol habité mondial. L'Armée de l'air soviétique créa le Centre d'entraînement des cosmonautes, aujourd'hui nommé le centre Gagarine, dans la banlieue de Moscou le 11 janvier 1960 sous la direction de Evgeni A. Karpov, lui-même candidat infructueux à l'équipe des cosmonautes. La formation de ceux-ci commença le 15 mars 1960 à l'aérodrome voisin Frunze. Sur les 20 cosmonautes sélectionnés en 1960, seulement 12 effectuèrent des vols spatiaux.
Le Ames Research Center de la NASA joua un rôle important pour ce qui est de la première mission du programme Mercury. Ces recherches, d'ailleurs, avaient commencé dès mai 1952 lorsque le "Main Committee" du NACA (l'agence américaine pour l'aéronautique, le "National Advisory Committee for Aeronautics', créé en 1913), à la demande de l'U.S. Air Force, avait demandé aux laboratoires de cette agence commencent d'étudier comment trouver une solution aux divers problèmes qui étaient liés aux vols habités et, particulièrement, les problèmes que les vaisseaux allaient rencontrer durant leur ré-entrée à haute vitesse dans l'atmosphère terrestre: il fallait empêcher le vaisseau d'y brûler. A partir du début des années 1950, sous la direction de H. Julian "Harvey" Allen, un ingénieur légendaire, le laboratoire d'Ames finit par trouver ces solutions liés à la ré-entrée, dont l'essentiel des recherches de base concernant le design de la capsule Mercury, en particulier sa forme spécifique avec son extrêmité basse, courbe et tronquée (ou, aussi, la théorie dite "du blunt body hypersonics", "vol hypersonique des corps tronqués"). Un autre pionnier du program Mercury du centre Ames fut Alfred J. Eggers, qui dirigeait la section des souffleries aérodynamiques du centre et qui fut aussi un membre-clé du "Research Steering Committee on Manned Space Flight" de la NASA ("comité d'orientation des recherches sur le vol spatial habité") lequel était dirigé par Harry Goett, chef de la "Full Scale and Flight Research Division" de Ames. Un autre pionnier du Ames en termes de vaisseaux hypersoniques fut Clarence "Sy" Syvertson qui participa aussi au projet en mettant au point un ensemble unique de simulateurs de recherche ainsi que de champ de tir pour les vols ballistiques en vol libre qui permirent de déterminer des capsules aérodynamiquement stables. Le centre Ames réalisa aussi les tests fondamentaux concernant le système d'extraction de secours des capsules du programme Mercury en cas de problème au lancement. Le centre Ames continua des tests des capsules en soufflerie jusqu'à ce que la NASA désigne, en 1959, la firme privée, McDonnell Aircraft Co., qui allait les construire. Ces tests passèrent alors du Ames Center à des tests grandeur nature de capsules qui étaient construites par la NASA dans ces centres Langley et Lewis (ce dernier est devenu le Glenn Center)
-> Plus de détails sur les corps tronqués ("blunt bodies")
Les premiers tests de ré-entrée atmosphérique se fondaient sur des missiles ballistiques, lesquels avaient des pointes longues et fines; cela n'entraˆnait qu'une traînée atmosphérique faible lorsqu'il ré-entrait à haute vitesse dans l'atmosphère car ils fendaient l'air facilement (même si cela générait de la chaleur qui, habituellement, faisait fondre la surface du missile). La théorie des corps tronqués ("blunt bodies") fait que l'air qui appuie sur une surface de ce type ne peut s'évacuer suffisamment rapidement et qu'il agit comme un coussin, qui poussent la couche de choc chauffée hors du véhicule spatial. De plus, comme la majeure partie des gaz chauds ne sont plus en contact direct avec la capsule, l'énergie thermique reste dans l'onde de choc du gaz et se contente de se déplacer sur la surface et de se dissiper dans l'atmosphère. Le design des corps tronqués a servi pour les capsules Mercury, Gemini et Apollo
Les objectifs du programme Mercury, tels que définis lors de sa création, étaient les suivants: placer un vaisseau habité en orbite autour de la Terre, étudier les performances humaines et l'aptitude d'humains à fonctionner dans l'environnement spatial. Récupérer le pilote et la capsule. On définit aussi un certain nombre de lignes générales pour s'assurer que l'approche la plus rapide et la plus sûre pour atteindre ces objectifs serait suivie. Ces lignes générales furent les suivantes: on devait utiliser des technologies déjà existantes ou des éléments déjà construits chaque fois qu'on le pourrait; on devait, en terme de conception des systèmes, suivre l'approche la plus simple et la plus fiable. On emploierait une fusée de lancement déjà construite pour placer la capsule en orbite. On mettrait en place en programme de tests progressifs et logiques. On précisa, en plus, des requis plus détaillés pour la capsule: elle devait être équipée d'un système de détachement rapide fiable entre elle et le lanceur pour le cas d'un problème quelconque survenant au lancement; le pilote devait pouvoir contrôler manuellement la capsule; la capsule devait être équipée d'un système de rétro-fusées fiable permettant de quitter l'orbite. La ré-entrée dans l'atmosphère serait assuré par une surface non-portante et procurant un freinage par traînée. La capsule devait pouvoir atterrir dans l'océan. Ainsi, la capsule Mercury finit-elle par être pourvue d'un système de séparation de secours, un système de rétro-fusées sur la surface arrière et on adopta sa forme, caractéristique des premiers vaisseaux américains, sans ailes et avec une forme simple, dont une surface de freinage de ré-entrée; les astronautes pouvaient contrôler le vaisseau pour les manoeuvres orbitales, l'action des rétro-fusées et pendant la ré-entrée dans l'atmosphère. La récupération de la capsule et de l'astronaute étaient assurées, pour chaque mission, par des équipes spéciales qui comprenaient porte-avions et destroyers. Comme l'avaient exigé les lignes générales définies au début du projet, les ingénieurs avaient utilisé des équipements ou des technologies déjà existants mais on avait fait des exceptions quand la fiabilité ou la sécurité l'exigeaient: système de mesure en vol de la pression artérielle de l'astronaute, instruments à mesurer les pressions respectives de l'oxygène et du CO2 dans le scaphandre et dans l'atmosphère -d'oxygène- de la capsule. La complexité des systèmes venait surtout des doubles: comme la capsule devait n'être testée qu'en vol -sans homme à bord- et comme on ne connaissait pas encore comment un astronaute allait réagir ou agir dans l'espace, le vol, dans ses fonctions critiques, était entièrement automatisé et, donc, tout un ensemble de systèmes redondants étaient prévus. La capsule Mercury était de petite taille et ne pouvait accueillir qu'un seul astronaute; celui-ci restait assis pendant toute la mission. Les vaisseaux Mercury étaient fabriqués dans la ville de St-Louis et les astronautes s'y rendaient souvent pour s'y exercer sur des simulateurs. Pour ce qui était de la fusée de lancement, on opta pour l'adaptation d'un missile, l'Atlas. Les modifications qui lui furent apportées pour le programme Mercury consistèrent en l'ajout d'un système capable de détecter tout problème pouvant amener la destruction de la fusée avant sa survenance ainsi qu'une structure de transition entre la partie supérieure du missile et la capsule. On doit cependant rappeler qu'en 1950, des altitudes de type spatial n'avait été atteintes aux Etats-Unis ou en URSS que via des fusées-sondes. Certaines des expériences avaient bien emporté des organismes vivants (de champignons à des singes pour les Etats-Unis, des chiens pour l'URSS), les données recueillies par télémétrie ou à partir de cônes de fusées occasionnellement récupérés n'avaient jamais permis des conclusions sûres concernant la durée durant laquelle des organismes pouvaient survivre à l'espace voire si un homme pourrait survivre au-delà de la couche protectrice de l'atmosphère. Les scientifiques, ainsi, restaient hésitants quant à dire comment un homme se comporterait dans les conditions d'un vol spatial et si le vol spatial était devenu possible, en termes de technique, il restait une énigme en termes de physiologie et de psychologie. Au début des années 1950, on assista, en lien avec le rythme, en accélération, des recherches concernant les fusées tant aux Etats-Unis qu'en Union Soviétique, à un développement, accéléré lui aussi, des efforts concernant les recherches médicales sur la haute-atmosphère et l'espace. Pendant les années qui suivirent, des médecins mirent à profit les progrès substantiels en matière de télémétrie des données cliniques pour acquérir de nombreuses connaissances sur ce que l'homme allait rencontrer lorsqu'il atteindrait l'espace. Ce sont ces données acquises via des centaines d'études concernant les facteurs humains par rapport à l'espace qui permirent aux ingénieurs du programme Mercury, en 1958, d'aborder avec confiance l'entreprise de placer un homme en orbite et de le récupérer sain et sauf. Comme le NACA (l'agence américaine chargée, avant la NASA, des recherches en matière aéronautique puis spatiale) ne s'était intéressé qu'à l'aspect technologique des choses, ce fut les diverses branches de l'armée américaine qui, comme cela avait déjà été le cas pour la médecine appliquée à l'aviation dans les décennies précédentes, prit en charge l'aspect médical des vols spatiaux (ainsi que des organismes de recherche privés financés par l'armée). Des trois branches de l'armée, ce fut l'U.S. Air Force, l'armée de l'air, qui avait une forte expérience dans le domaine aéro-médical et qui considérait que la médecine spatiale n'était finalement qu'une extension de la médecine aéronautique, qui prit en charge l'essentiel des premières recherches sur les problèmes psycho-physiologiques du vol spatial
De façon plus anecdotique, les astronautes du programme Mercury ont presque tous possédé des voitures Corvette, de chez Chevrolet. Cela est dû au fait qu'Alan Shepard possédait déjà une telle voiture et, de retour de sa mission, le président de chez General Motors lui offrit le dernier modèle de celle-ci. Cela se transforma, finalement, en ce que 6 des 7 astronautes du programme finirent par conduire aussi des Corvette (en partie car un concessionnaire de la marque leur avait fait un prêt spécial). Seul John Glenn, à cette voiture de sport, préféra une Chevy Station Wagon. Des corvettes furent également les voitures des membres d'équipage des missions Apollo 12 et 15 et, par ailleurs, le Lunar Rover Vehicle lui-même fut fabriqué par General Motors
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