La nature des aurores boréales -ce fait qu'elles sont de nature électromagnétique et répondent à l'activité solaire- n'a été compris que depuis 150 ans. La lumière visible de l'aurore est la dernière étape d'une suite de processus qui connectent le vent solaire à l'atmosphère terrestre. Après un voyage en direction de la Terre qui peut durer 3 jours, les particules énergétiques et les champs magnétiques du Soleil font que des particules déjà piégées près de la Terre sont relâchées lesquelles, à leur tour, déclenchent des réactions dans la haute atmosphère au cours desquelles les molécules d'oxygène et d'azote émettent des photons. De l'oxyde nitrique est créé pendant une aurore. Les aurores, aussi, échauffent les gaz de la haute atmosphère. Les aurores sur Terre sont liées à des éjections coronales de masse. La collision entre les particules solaires et la pression de la magnétosphère accélère les particules qui se trouvent dans l'espace autour de la Terre (comme, par exemple, dans les ceintures de Van Allen) celles-ci vont s'écraser dans la haute atmosphère terrestre à une altitude de 100 à 400 km (60 à 250 miles) où elles ionisent les molécules d'oxygène et d'azote et libèrent des photons. Les aurores boréales -on verra que le phénomène se retrouve aussi aux latitudes sud; on parle alors d'aurores australes- sont dues aux "tempêtes solaires". Une tempête solaire ou "tempête géomagnétique" est un évènement de la "météorologie" spatiale qui a lieu lorsqu'une éjection coronale de masse venant du Soleil vient compresser puis relâcher les champs magnétiques de la Terre. Lorsque le vent solaire passe du côté dans le Soleil de la Terre au côté dans la nuit, la queue de la magnétosphère s'étire sous cette force et elle oblige des champs magnétiques de polarité opposée et proches l'un de l'autre à se joindre -un processus qu'on appelle une reconnexion magnétique. Comme un élastique étiré qui se casse brutalement, les lignes des champs magnétiques, alors, reviennent brutalement en direction de la Terre emportant avec eux des particules chargées, lesquelles viennent heurter la haute atmosphère, la faisant émettre une lueur qui est l'aurore. L'aurore se produit, habituellement, sous une forme d'ovale, dure des heures et elle semble surtout verte, bleue et rouge. Les particules énergétiques venues de la magnétosphère viennent s'abîmer sur la ionosphère qui se trouve en-dessous laquelle fait passer les particules dans les couches encore plus basses. Ces champs magnétiques en mouvement forment un environnement instable qui fait se déplacer des particules ionisées et qui déclenche des courants électriques. Une tempête géomagnétique prend 24 heures pour passer à la Terre et elle libère des particules chargées qui sont déjà piégèes près de notre planète ce qui déclenche, alors, des réactions dans la haute atmosphère: les molécules d'oxygène et d'azote perdent des photon lumineux, ce qui déclenche une aurore. Le vent solaire, avec ses particules chargées électriquement -les ions- réussit à traverser le champ magnétique terrestre; le champ magnétique l'accélère et l'envoie en direction des pôles. Il y accélère, là, des particules piégées, électriquement chargées (des électrons, des protons). Les particules solaires et les particules accélérées viennent frapper les atomes neutres des couches hautes de l'atmosphère terrestre, faisant que celles-ci se mettent à faiblement s'illuminer. Différents évènements solaires peuvent déclencher des aurores boréales, ainsi des éjections coronales de masse ou des trous coronaux; les "éjections coronales de masse" sont des évènements énergétiques solaires qui propulsent de grandes quantités de matière solaire dans le vent solaire; les "trous coronaux" sont des endroits de la surface solaire où un champ magnétique plus faible permet à de la matière solaire de "glisser", là aussi, dans le vent solaire, mais de façon plus douce. Deux sortes d'ondes concernent l'aurore: les ondes Alfvén (de Hannes Alfvén, Suédois, prix Nobel qui avait théorisé leur existence en 1942) accélèrent les électrons (elles ont une longueur d'onde qui varie de dizaines à des centaines de kilomètres et elles se déplacent le long des lignes magnétiques de la magnétosphère); les ondes Langmuir, elles, sont générées par les électrons mêmes et qui ralentissent ceux-ci en captant une partie de leur énergie. Une façon plus technique -quoique habituelle- d'expliquer les aurores boréales est de dire que le champ magnétique solaire -ou "interplanétaire"- et le champ magnétique terrestre (la "magnétosphère") s'annulent l'un l'autre: les lignes magnétiques de la magnétosphère terrestre se retrouvent directement liées aux lignes magnétiques du vent solaire. Et, c'est le long de ces lignes magnétiques que les particules solaires atteignent la haute atmosphère de la Terre! Il y a connexion des lignes magnétiques terrestres et solaires quand le champ magnétique terrestre et le champ magnétique solaire ont des polarités opposées. La polarité de la magnétosphère terrestre est toujours "Nord" -positive; la polarité du champ magnétique solaire peut être "Nord" (positive) ou "Sud" (négative). Par ailleurs, des "paquets" emmêlés de vent solaire et de particules ont des polarités variées. La polarité, près de la Terre, du champ magnétique interplanétaire est désignée par "B
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Lorsque les particules solaires atteignent la haute atmosphère au-dessus des pôles, cela donne naissance à un "ovale auroral", lequel est centré sur les pôles magnétiques. La Terre, en-dessous de l'ovale, tourne sur elle-même. L'ovale se situe vers 100 km (62 miles) -ou plus- d'altitude et aux alentours de 65 à 70° de latitude nord -ou sud (lorsque le champ magnétique interplanétaire pointe vers le Nord, les aurores peuvent se produire à des latitudes plus hautes qui, du fait de leur forme -comme la lettre grecque theta (un ovale barré en son centre)- sont appelées "aurores theta"; ces aurores pourraient être due à du plasma piégé dans la magnétosphère par le phénomène de la reconnexion et dirigé vers l'espace proche de la Terre). L'altitude des aurores varie de 100 à 500km d'altitude. Comme leur nom l'indique les aurores boréales sont des phénomènes des hautes latitudes nord. Le même phénomène, cependant, existe pour les hautes latitudes sud. On parle alors d'"aurores australes". Des évènements solaires particulièrement importants font que les aurores boréales, alors, apparaissent à des latitudes moins importantes, car de tels évènements augmentent l'intensité des aurores (un flare de classe X peut dynamiser les aurores et les faire apparaître, aux Etats-Unis, aussi au Sud que dans l'état de Washington, l'Idaho central, le Nord du Wyoming, les deux Dakotas ainsi qu'à l'Est de Chicago jusqu'à Détroit, New-York et Boston). On a constaté, récemment, une assymétrie concernant les ovales auroraux car celui du Sud se déplace vers le côté "aube" de la Terre, par rapport au pôle magnétique. Et pas l'ovale du Nord. On pense que cela est dû probablement au fait que le champ magnétique terrestre n'est pas un "dipôle" parfait, c'est-à-dire que les charges électriques de la magnétosphère de signe opposé (négative et positive) sont sans doute d'une force légèrement différente. Les deux ovales, par ailleurs, sont, les deux, cette fois, habituellement déviés en direction du côté de la Terre qui est dans la nuit, par rapport aux pôles magnétiques. Cela est dû au fait que la partie de la magnétosphère qui fait face au Soleil est compressée par le vent solaire alors que la partie opposée s'étend sous la forme de cette queue cométaire bien connue. Les aurores boréales se présentent sous des formes et des aspects divers alors qu'elles peuvent être immobiles ou affectées de divers mouvements. En terme de luminosité, elles s'étagent de la luminosité de la Voie Lactée à celle de nuages fortement éclairés par la Lune. Le plus l'aurore est lumineuse, le plus on distingue des couleurs en son sein. La plupart du temps les aurores boréales sont de couleur verte. Mais les aurores ayant lieu très haut peuvent être rouge ou rose du fait des atomes d'azote. Les aurores boréales de couleur rouge ne sont pas aussi habituelles que les aurores vertes; elles sont la conséquence d'une forte activité solaire et ont statistiquement lieu un peu plus aux latitudes basses; elles peuvent atteindre jusqu'à 400km (250 miles) d'altitude. Elles sont créées lorsque des électrons énergétiques échappent aux ceintures de Van Allen et tombent dans l'atmosphère de la Terre. Pour ce qui est de la gamme des couleurs des aurores (rouge, vert et de nombreuses nuances de pourpre), les couleurs correspondent à différentes transitions de type quantique qui affectent les atomes d'oxygène et d'azote, qui sont affectées par les particules solaires. La couleur précise, pour une altitude donnée, dépend de la température et de la densité de l'atmosphère locale. La plupart des aurores ont lieu entre 80 et 320 km d'altitude. Certains s'étendent dans le ciel sur des milliers de kilomètres. Lorsque les particules chargées frappent les atomes et les molécules de l'atmosphère de l'énergie est libérée et cette interaction, lorsqu'elle est accrue au moment des maximums solaires, produit des aurores extrêmement brillantes. La mission THEMIS, de 5 satellites, a récemment repéré que des "lignes directes" de flux magnétique joignent directement le Soleil à la haute atmosphère terrestre, probablement participant activement à l'activité des aurores. Vues dans l'ultraviolet par les satellites, les aurores ont lieu constamment au-dessus de chacun des pôles de la Terre. Le "chant" d'une aurore, par ailleurs, n'est pas une légende. A peine plus audible que le bruit ambiant et possédant un ton métallique, il a été enregistré en 2011 en Finlande. Il semble que la source se situait à 70m de hauteur mais on sait encore mal ce qui donne naissance aux sons et quel est le lien entre la haute atmosphère et l'altitude du son
->Les nuages "nocti-lumineux"
Les nuages "nocti-lumineux" -"noctilucent clouds, en anglais- sont des nuages d'extrêmement haute altitude, de couleur bleu électrique, qui sont vus principalement pendant les mois d'été, aux latitudes supérieures à 40°, après le coucher du Soleil. plus de détails
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Le meiller moment pour l'observation des aurores à l'oeil nu est une nuit claire, juste après minuit, aux alentours de l'équinoxe et pendant l'hiver. Mais des aurores calmes et faibles sont présentes tout le temps, nuit et jour. L'activité aurorale se produit habituellement vers 60° de latitude magnétique, vers minuit. Certaines sources donnent le créneau 17h-2h du matin comme une bonne fenêtre. L'aurore dure habituellement entre 15 et 30 minutes (quelques heures avec de la chance) puis elle se fond dans le ciel avant de réapparaître un peu plus tard. Le plus vous vivez à des latitudes nord ou sud, le plus vous avez de chance de voir une aurore (ou, plus précisément, le plus vous vivez à des latitudes magnétiques nord ou sud). Pour ce qui est de l'hémisphère nord, une zone comprenant le Nord immédiat d'Anchorage, l'Alaska, la partie supérieure de la James Bay -au Sud de la baie d'Hudson- le Canada, la Suède du Nord et la partie la plus septentrionale de la Finlande voit, sur une année, des aurores boréales pendant 50% des nuits. La plupart des Etats-Unis, le Sud des Grands Lacs ont, ainsi que le Nord de l'Europe (ainsi le Nord de la France ou le Nord de l'Allemagne), 1 à 5% de nuits avec aurores, dans les mêmes conditions. L'Europe du Sud ne connaît un pourcentage que de 0,05 à 1%. Une source donne le Svalbard (territoire norvégien) comme la Mecque des aurores boréales; certains lieux de la Norvège, la Laponie, le Canada, l'Alaska ou l'Islande sont également des lieux de choix. Les lieux favorables à l'observation des aurores, dans l'hémisphère sud, sont moins nombreux: les lieux les plus favorisés, l'Australie du sud-est et la Nouvelle-Zélande, ainsi, sont cependant à 10° de latitude magnétique plus "bas" que les lieux cités ci-dessus. Seules, dans l'hémisphère sud, les bases de l'Antactique sont les mieux placées ;-) Le soleil de minuit, par ailleurs, au Nord, commence, aux latitudes les plus au Nord, telles l'Alaska, à partir du mois d'avril. A ces époques intermédiaires, on voit les aurores boréales mélangées au crépuscule mais, plus avant dans l'été boréal, la lueur du jour, qui ne cesse jamais, empêche l'observation des aurores. Celle-ci ne peut reprendre qu'à partir du mois d'août. Les aurores boréales se voient au mieux au moment de l'automne et de l'hiver de l'hémisphère nord (la nuit est souvent présente -et les chances que le ciel soit dégagé sont les plus fortes à la fin de cette période). Les périodes dites, en anglais, "shoulder periods" (littéralement "périodes-épaules": fin août-fin septembre, fin mars-mi-avril) peuvent également être suffisamment favorables (mais les nuits sont plus courtes). On notera aussi que les ovales auroraux sont des ovales et qu'ils sont fixes, par rapport à la Terre qui tourne en-dessous d'eux (ils sont fixés par rapport aux pôles magnétiques). Cela, par exemple, pour l'hémisphère nord, aux Etats-Unis, signifie que là où pointe la "pointe" de l'ovale -vers la longitude géographique de St-Louis- l'Alaska, par exemple, chaque nuit, va entrer dans l'ovale puis en ressortir. L'un des avantages du fait qu'aujourd'hui le Soleil est bien surveillé par différents systèmes, est que des sites tels ceux de SOHO ou de la NOAA, l'agence météo américaine, avec la page "Space Weather Enthusiasts Dashboard" (en anglais) consacrée aux astronomes amateurs permettent de bien prédire la survenance des aurores. Un bon index utilisable pour déterminer la possibilité des aurores boréales et australes est l'index "Kp", un chiffre de 0 à 9, que l'on trouve sur les sites officiels qui traitent de l'activité solaire. L'index Kp donne l'intensité de l'activité gé-magnétique. Il faut un Kp de 4 pour que la frontière de l'aurore se situe vers 58,3° de latitude magnétique (la latitude qui se fonde sur les pôles magnétiques). L'autre index utile est la valeur "B