Les relations professionnels-amateurs

L'astronmie amateur est une vaste communauté. D'où que les centres d'intérêt et d'activité sont nombreux, de l'observation à la construction de télescopes ou à l'astrophotographie. Une caractéristique de cette communauté est qu'elle a aussi toujours compris des amateurs avancés qui s'efforcent de réaliser un travail de niveau scientifique et qui, par ailleurs, peuvent être amenés à travailler avec les astronomes professionnels. Les étoiles doubles, les variables sont de bons exemples de tels domaines. Une telle collaboration tient essentiellement au fait que les astronomes professionnels "externalisent" ces observations qui, sinon, monopoliseraient les temps d'observation de leurs instruments. Avec le temps, les domaines anciens de cette collaboration pourraient tendre à faiblir et de nouveaux apparaître. Les nouveaux outils, tels l'imagerie CCD, les logiciels informatiques de photométrie ou la spectroscopie amateur ouvrent de nouveaux champs à l'activité des astronomes amateurs. La photométrie semble être le point le plus avancé auquel peuvent prétendre les astronomes amateurs: les Centaures, les doubles à éclipse, les galaxies actives, le transit des exo-planètes sont les objets d'une telle étude. Peuvent également être d'intérêt l'étude du ciel entier dans telle ou telle ligne d'émission, ou la spectroscopie des étoiles, des nébuleuses planétaires ou des planètes. Un exemple d'équipement qui permet d'établir la courbe de luminosité d'une planète transitant sur son étoile est le suivant: un télescope Schimdt-Cassegrain de 350mm (14"), un appareil photographique CCD et un logiciel de courbe de luminosité. Plusieurs initiatives existent déjà pour encourager la collaboration entre professionnels et amateurs. Un bon point de départ pour rechercher de telles initiatives peut être Sky & Telescope/SkyTonight.com. Les techniques digitales, d'une façon générale, permettent aux astronomes amateurs d'accéder à des images qui, jusque là, étaient réservées aux instruments professionnels d'1 à 5m d'ouverture. Les objets du ciel profond, imagées par les amateurs par des images à longue pose, par exemple, peuvent aider à révéler des données qui, sinon, ne seraient pas observées par les grands télescopes qui prennent des images à courte pose, qui ont des programmes à respecter et qui sont souvent sur-réservés par les astronomes professionnels. De la "science citoyenne" ou encore "science se fondant sur le grand nombre" (en anglais "Citizen Science" et "crowd-sourced science") est permise par Internet ou tout autre médium: il s'agit de recherche scientifique conduite, en tout ou partie par des amateurs ou des scientifiques non-professionnels; ainsi, des astronomes professionnels demandent à des astronomes amateurs de parcourir des données brutes. Un exemple récent, par exemple, est celui d'amateurs qui ont parcouru les observations produites par le Spitzer Space Telescope, de la NASA, y cherchant les bulles créées dans les nuages interstellaires de la Galaxie par les étoiles jeunes ou d'amateurs qui analysent les bases de données concernant les exo-planètes rassemblées par la mission Kepler. Différents programmes ou agences spatiales -ainsi la NASA- enrôlent aussi souvent les astronomes amateurs pour venir en complément des objectifs d'une mission spatiale: l'un de ceux-ci, par exemple, consiste à rechercher des astéroïdes géo-croiseurs (ou NEO) et étudier leurs caractéristiques en lien avec la mission OSIRIS-Rex. Les astronomes amateurs, d'une façon générale, font des contributions importantes dans le domaine des précisions apportées à la connaissance des orbites des géo-croiseurs récemment découverts. Un autre aspect de la collaboration entre amateurs et professionnels consiste en le fait que les astronomes professionnels externalisent le traitement de grandes bases de données, ainsi, par exemple, l'étude de la forme des galaxies. Le plus récent champ de coopération entre les astronomes amateurs et professionnels est celui de la spectroscopie laquelle devraient permettre aux amateurs de faire des observations de routine qui viendront compléter les temps limités d'observation sur les grands télescopes qui sont octroyés aux professionnels