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Liste des missions du programme Apollo

Neil Armstrong descend l'échelle du LEM, 21 juillet 1969le Lunar Rover Vehicle, mission Apollo 16
Neil Armstrong descend l'échelle du LEM, 21 juillet 1969le Lunar Rover Vehicle, mission Apollo 16
NASA

Le programme original de la NASA pour les missions lunaires à partir d'Apollo 15
En novembre 1967, la NASA rendit public son programme des missions Apollo qui devaient être lancées en 1968 et 1969, un mélange de vols-tests et de vols habités utilisant aussi bien la fusée Saturn 1B que la Saturn V. Ce programme dépendait fortement du vol Apollo 4 qui était encore à venir et du succès supposé des missions suivantes. Les vols de 1968 devait être:

Les cinq vols de 1969 devaient être des vols habités utilisant la Saturn V -les vols Apollo 11 à 15- les 4 premiers étant des missions testant les techniques des vols ou de l'alunissage (sans alunissage). On pensait alors qu'on ne pourrait tenter un alunissage avant la mission Apollo 15 ou l'une des missions suivantes. Les vols Apollo qui furent réellement effectués furent très différents de ce calendrier. Jusque tard -avril 1968, il était loin d'être certain que la course à la Lune allait être gagnée par les Etats-Unis ou si les Russes allaient les devancer. Le 27 avril 1968, James E. Webb, le directeur de la NASA, approuva le plan de placer un équipage dans le troisième vol de la fusée Saturn V et il se fonda sur le travail mené par les ingénieurs qui avaient rapidement compris -et réparé- les problèmes qu'avait rencontrés la mission Apoll 6 plus tôt dans le mois. Cette décision permit de rendre plus proche l'atterrissage sur la Lune

Sélection de 5 sites d'alunissage
Le 8 février 1968, après 2 années d'études, le "Apollo Site Selection Board" ("comité de sélection du site Apollo") de la NASA rendit publics les 5 sites potentiels retenus pour le premier alunissage. Des zones d'atterrissage de 4,8 par 8km, choisis dans une liste originelle de 30 sites, satisfaisaient à une série de critères (parmi lesquels la sécurité des astronautes était prépondérante). Les 5 sites faisaient partie de la "Apollo Zone of Interest" ("zone d'intérêt Apollo), une zone de la face visible de la Lune située entre 45° Est et Ouest de longitude et entre 5° Nord et Sud par rapport à l'équateur lunaire. Le comité, pour sélectionner les sites, avait utilisé des les photos à haute résolution renvoyées par les 5 Lunar Orbiters depuis l'orbite et les données et photos de surface des Surveyors qui avaient atterri dans les zones concernées. Le comité avait également considéré les critères suivants pour déterminer les sites: surface égale, trajectoire d'approche dégagée, moindre besoin en comburant, autorisant un délai lors d'un compte à rebours, restant dans le cadre de la "free-return trajectory" ("trajectoire de retour libre"), cette trajectoire permettant, en cas de problème sur la route de la Lune, d'orbiter autour de la Lune et de revenir sur la Terre sans allumage moteur, angle solaire suffisant pour illuminer le site (ce qui donnait une fenêtre de tir d'un jour par mois), une pente du terrain de moins de 2°. Les 5 sites se répartissaient en deux sites dans la mer de la Tranquillité, un dans le Sinus Medii et 2 dans l'océan des Tempêtes. Lorsqu'on s'approcha du premier atterrissage lunaire, la liste fut ramenée à 3 avant que l'un de ceux-ci fût désigné comme le site principal

->Abbréviations: C, commandant; KSC: Kennedy Space Center (nom actuel de Cap Canaveral); LMp: pilote du LEM; MCp: pilote du module de commande. Les heures sont données en heure de la côte est américaine, avec ou sans heure d'été ("EDT" ou "EST"). NB: ce sont les commandants d'une mission qui pilotaient réellement le LEM et pas le membre de l'équipage qui portait officiellement le titre de "pilote du LEM". Ainsi, alors que Edwin Aldrin Jr était le pilote du LEM de la mission Apollo 11, ce fut Neil Armstrong qui pilota le LEM

(données NASA)

MissionLancementAtterrissageEquipageObjetDurée
AS-20126/02/1966. Saturn 1B 11h 12 EST. KSC (complexe 34)26/02/1966 11h 49, Océan Atlantiqueaucunvol-test sub-orbital de la fusée Saturn et de chargements de lancement à bord de la 1ère Saturn IB construite par le centre NASA Marshall (MSFC) pour tester celle-ci ainsi que les modules de commandement et de service du programme Apollo. Les objectifs du vol étaient de vérifier, pour la Saturn 1B, l'intégrité structurelle, les poins de lancement, la préparation des étages et l'opération des sous-systèmes et, pour le vaisseau Apollo, les sous-systèmes, le bouclier thermique et les installations de support au sol. Ce fut le 1er vol des étages S-IB et S-IVB dont le 1er vol-test du moteur J-2 (hydrogène et oxygène liquides) de l'étage S-IVB. Pendant le vol de 37mn, la fusée a atteint 490km et volé 8470km à partir du pas de tir. Auparavant, un certain nombre de vols des premiers éléments de la fusée Saturn V avaient eu lieu. Le huitième vol Saturn -la Saturn I Block II- mit en orbite, en février 1965, le premier de trois satellites Pegasus de détection de météorites, qui visaient à comparer comment se comportait des panneaux solaires protégés ou pas, et qui fournirent des résultats utiles aux vols lunaires du programme Apollo. Le lanceur Saturn I puis le Saturn IB servirent de fusées de lancement test pour la Saturn V36 mn 59 s
AS-20305/07/1966. Saturn 1B 10h 53 EDT. KSC (complexe 37-B)pas de récupérationaucunvol-test orbital du second étage de la fusée Saturn. 4 orbites. Le second étage était l'étage S-IVB ainsi que l'unité instrumentale de la Saturn V (de façon à obtenir des informations de vol en conditions orbitales). La configuration de la Saturn IB fut conçue pour correspondre le plus possible à la Saturn V1h 28 mn 12s
AS-20225/08/1966 13h 15 EST. Saturn 1B. KSC (complexe 34)25/08/1966 14h 47 EST, Océan Pacifiquesans équipage3ème vol-test orbital de la fusée Saturn I, 2ème vol-test orbital du module de commande et du module de service (test du bouclier thermique du module de commande)1h 32 mn 54s
AS-204 (Apollo 1)--Virgil Grissom/Edward White/Roger Chaffeele vol AS-204 était un test de pas de tir (27/01/1967) et cette mission devait être la première mission Apollo habitée. Malheureusement, un incendie à propagation rapide se déclara et tua les trois membres d'équipage. Les veuves des astronautes demandèrent que la mission soit renommée Apollo 1 et les missions suivants reprirent la numérotation. La tragédie d'Apollo 1 a conduit à une interruption de 20 mois dans le programme et a amené les ingénieurs de la NASA à redessiner le vaisseau utilisé pour les futures missions Apollo. La leçon tirée fut que, pour la mission Apollo 7, l'atmosphère de la cabine, pendant le compte à rebours, fut maintenue à un mélange de 65% d'oxygène et 35% d'azote (pression du niveau de la mer) puis, pendant le lancement (allègement de la pression), le mélange passa à 100% d'oxygène; de nombreuses autres modifications furent mises en place dont un hublot en une seule pièce du module de commande s'ouvrant rapidement vers l'extérieur, une séduction significative des matériaux inflammables dans la capsule, des scaphandres améliorés, un système d'extinction d'incendie et un système de fourniture de secours d'oxygène au cas où les astronautes viendraient à être séparés de leurs scaphandres. La NASA mit en place également une formation améliorée pour le personnel d'urgence-
non-flight Facility Verification Vehicle Saturn 500F---en 1966, la première fusée Saturn V, un "non-flight Facility Verification Vehicle" ("fusée de vérification sans vol du pas de tir"), nommé "500F", fut assemblé dans le Vehicle Assembly Building ou VAB, cet énorme bâtiment destiné à l'assemblage de la fusée avant son transport au pas de tir. La 500F fut alors acheminée sur son pas de tir. Déjà, trois fusées Saturn 1B, plus petites, avaient accompli des vols-tests non habités dont deux avaient testé le module de commande et de service (CSM) sur des vols suborbitaux et le troisième ayant testé le comportement du réservoir d'hydrogène de l'étage supérieur (ce qui était critique pour comprendre comment se comportait en apesanteur le comburant réfrigéré à des températures très basses). Fin 1965, différents étages de la Saturn 500F commencèrent d'arriver au VAB: l'assemblage de la 500F positionnée sur la "Mobile Launch Platform" ("plate-forme mobile de lancement") commença mi-mars 1966 et c'était la première fois qu'une Saturn V était assemblée dans le bâtiment. On utilisa une simple maquette du module de commande et de service et, le 2 mai, il fut ajouté au lanceur avec l'adaptateur du LEM et le système de secours ("Launch Escape System", "système d'échappement au lancement" ou LES). La 500F était alors complète. L'ouragan Alma, le 8 juin, força la NASA à ramené la fusée au VAB depuis le pas de tir puis elle y fut ramenée deux jours plus tard. Dans le même temps, à la Cape Canaveral Air Force Station (CCAFS) voisine, deux Saturn 1B étaient préparées au lancement et ainsi, entre le 25 mai et le 5 juillet, trois fusées Saturn se trouvaient sur leurs pas de tir respectifs (mais malheureusement, on n'a retrouvé aucune image de l'évènement). Enfin, le 14 octobre 1966, la Saturn 500F fut ramenée au Vehicle Assembly Building pour y être démontée. Auparavant, les ingénieurs y effectuèrent un test improvisé de vibrations en poussant et en tirant sur la fusée, l'amenant à se balancer à sa fréquence naturelle et provoquant les vibrations voulues (mais le système de secours LES se décrocha et tomba sur une des plate-formes heureusement sans blesser quiconque ni provoquer de dommanges importants). Ce premier test de pas de tir s'avéra suffisant, on estima qu'aucun autre test n'était nécessaire et la fusée fut démontée. Les équipes du VAB passèrent alors à la Saturn 501 qui allait pour la première fois atteindre l'espace lors de la mission Apollo 4. En mars 1967, le test de l'AS-500D configuration I se termina avec un test vérifiant le système de contrôle de vol; le test inclut la mise en mouvement de l'étage sur 4 axes puisque ceci avait été vérifié plus tôt dans l'année. L'AS-500D faisait partie du test-
Apollo 4 (or AS-501)09/11/1967. Saturn V 7h EST. KSC (complexe 39-A)09/11/1967 15h 37 EST, Océan Atlantiquesans équipagepremier vol-test orbital de la fusée Saturn V et de l'ensemble module de commande/module de service. La mission Apollo 4 fut le premier test complet de la Saturn V. La mission fut conçue pour tester tous les aspects du lanceur: intégrité structurelle, compatibilité entre la fusée et le vaisseau, bouclier et joints thermiques, opérations de ré-entrée, caractéristiques et dynamique des charges emportées, préparation des étages, sous-systèmes, système de détection de situations d'urgence et installations et fonctionnement du contrôle de mission. Sur tous ces points, Apollo 4 fut un test réussi. Les missions Apollo 4, 5 et 6 mirent en pratique quelques-unes des manoeuvres nécessaires pour mener à l'atterrissage sur la Lune ainsi le premier vol de la fusée Saturn V ou la rentrée à haute vitesse dans l'atmosphère (par respect pour l'équipage d'Apollo 1, il n'y a pas de mission Apollo 2 et 3). Ré-allumage du troisième étage (S-IVB), séparation S-IVB-module de commande/module de service, allumage du moteur du module de service, séparation module de commande et du module de service. La fusée Saturne de ce vol inhabité fut le premier lanceur assemblé dans le Vehicle Assembly Building, ou VAB, ce gigantesque bâtiment de Cap Canaveral, la première Saturn V opérationnelle et le premier lanceur du programme Apollo à être lancé du pas de tir 39-A du centre de lancement. La mission fut sortie du VAB pour rejoindre le pas de tir le 26 août 1967. Ce vol, pour la première fois, réunissait tous les éléments d'un vol Apollo. A partir d'une orbite à km, presque circulaire, le S-IVB plaça le vaisseau sur une orbite elliptique avec un apogée de km puis le système de propulsion du module de commande fut allumé pour atteindre une vitesse de km/h, simulant un retour de la Lune. Ce premier vol dura presque 9 heures. Atterrissage à 16 km du point prévu, dans l'océan Pacifique. L'ensemble de décollage subit une série de tests, l'un des plus importants étant le test de compte à rebours (en anglais 'Count Down Demonstration Test, CDDT), le véhicule de lancement alimenté et entièrement rempli de ses comburants.  Le test commença le 27 septembre et devait durer six jours mais de nombreux défis techniques imprévus portèrent le délai à 17 jours. Réussir que la mission Apollo 4 et la Saturn V soient prêt pour le vol fut une étape importante sur le chemin qui menait à l'atterrissage lunaire et ce fut le signe que les Etats-Unis étaient de retour, après l'incendie d'Apollo 1 plus tôt cette même année, sur le chemin qui menait à la Lune. Le compte à rebours dura 3 jours. On a calculé que le bruit du lancement fut un des sons les plus forts, naturels ou créés par l'homme et les vibrations se firent sentir jusqu'au site de presse plusieurs kilomètres plus loin. Le président américain Lyndon B. Johnson dit de ce vol: "Le monde entier a pu voir -frappant les imaginations- le premier lancement de ce qui est maintenant la plus grande fusée à avoir volé; ce lancement symbolise le pouvoir que notre nation met à l'oeuvre pour l'exploration pacifique de l'espace"8h 36mn 59s
Apollo 522/01/1968. Saturn 1B. 17h 48 EST. KSC (complexe 37-B)pas de récupérationsans équipage1er vol test du module lunaire et évaluation de l'étage S-IVB (lequel était le second étage de la Saturn IB, le véhicule de lancement d'Apollo 5. Tests orbitaux des moteurs des étages de descente et de remontée du module. La résistance générale de la structure du LEM fut également testée. Le moteur de remontée fut allumé avec succès lors d'une simulation d'une interruption de descente, ce qui impliquait un allumage concomitant à l'extinction du moteur de descente. Le Major-Général Samuel Philips, directeur du Apollo Program Office, déclara que le vol inaugural du LEM constituait le dernier test des éléments principaux du programme Apollo (tous les autres éléments avaient été testés au cours des deux années précédentes). La mission Apollo 5 fut lancée par une Saturn 1B. Le module lunaire, le LEM avait été construit par la société Grumman Corporation. Le LM-1, un véhicule-test n'était pas conçu pour un atterrissage et donc il n'était pas équipé de ses bras d'alunissage, ce qui permit d'économiser du poids. Au cours du test, qui dura 11 heures, un erreur se produisit car l'ordinateur de guidage mit fin à l'allumage du moteur de descente après 4 secondes seulement (au lieu des 39 secondes prévues) et l'équipage et Houston passèrent à un allumage manuel. Le LM-1 testa aussi un alunissage manqué (en anglais, "fire-in-the-hole", littéralement "allumage moteur dans la zone d'atterrissage") puis on alluma encore le moteur pendant plus de 6 minutes jusqu'à ce que le comburant soit épuisé. Comme le LEM n'était pas prévu pour revenir sur Terre, ses deux éléments (les parties descente et remontée) brûlèrent dans l'atmosphère lors de la rentrée. On décida que la prochaine fois qu'un LEM allait voler, il emporterait des astronautes car on estima que la Saturn 1B était suffisamment fiable pour que le prochain lancement emportât un équipage qui allait tester le module de commande et de service en orbite terrestre. Ceci constitua le premier changement significatif du plan du programme Apollo, annoncé en novembre 1967 par la NASA et qui amena l'agence encore plus près d'un alunissage. Par ailleurs, pour de nombreux Américians, la mission Apollo 5 fut occultée par deux évènements majeurs: le jour de la fin de la mission, la Corée du Nord mit la main sur le navire USS Pueblo et son équipage et les garda prisonniers pendant 11 mois et, une semaine après la mission, l'Amérique fut choquée, dans le cadre de la guerre du Vietnam, par l'offensive du Tet qui constitua une escalade du conflit11h 10 mn (temps en orbite seulement)
Apollo 604/04/1968. Saturn V. 7h EST. KSC (complexe 39-A)04/04/1968 17h 23 EST, Océan Atlantiquesans équipagecette mission était le second vol de la fusée Saturn V et elle portait le vaisseau Apollo. La mission n'emportait pas de LEM mais un "LM Test Article (LTA) 2R" -un faux module- pour simuler sa masse en partie de sorte à reproduire les charges structurelles pesant sur la fusée de lancement. Les objectifs de la mission étaient de tester l'intégrité structurelle et thermique de la Saturn V et sa compatibilité avec le vaisseau, de confirmer les charges et les caractéristiques dynamiques du lancement, de vérifier la séparation, la propulsion, le guidage et le contrôle des étages, les systèmes électriques, le système de détection des cas d'urgence, les installations de support des missions et les opérations, dont la récupération de la capsule Apollo. On prévoyait que les trois premiers étages placent le vaisseau -encore attaché au troisième étage- en orbite terrestre basse puis de simuler une injection translunaire (Translunar Injection, en anglais, ou TLI), le troisième étage étant rallumé pour envoyer le vaisseau dans une orbite terrestre hautement elliptique. Peu après le TLI, le module de service verrait son moteur allumé pour ralentir le bloc et simuler une interruption du vol et un retour direct (en anglais, "direct-return abort"), Apollo 6 atteignant une altitude de 22500km avant de redescendre vers la Terre, le moteur du module de service étant réallumé pour accroître la vitesse à 40000km/h de sorte à simuler un retour lunaire, ce qui ressemblait beaucoup au retour d'Apollo 4. Mais la mission connut des problèmes dès le début: deux minutes après le lancement, le premier étage connut 30 secondes d'oscillations verticales -l'"effet pogo"- qui, si elles ne causèrent pas de dommages sérieux pouvaient représenter beaucoup d'inconfort pour les équipages. Puis, pendant la combustion du second étage, deux des cinq moteurs s'arrêtèrent prématurément et les trois moteurs restant durent être utilisés plus longtemps pour compenser la réduction de poussée et idem pour le troisième étage qui propulsa le module de commande et de service en orbite. Au moment du réallumage du troisième étage, il ne le fit pas. Aussi le contrôle du vol décida d'un plan alternatif: séparer les modules du troisième étage et utiliser le moteur du module de service pour envoyer la mission en orbite à l'altitude de 22500km; mais ceci utilisa tant de comburant que le moteur ne put arriver au bout et module de commande et module de service durent rentrer dans l'amosphère à moins que la vitesse de retour lunaire. Apollo 6 atterrit dans l'océan Pacifique après ce vol troublé de 9h 57mn et la capsule Apollo fut récupérée, à 31km du point prévu, par le porte-avions Okinawa. En dehors des problèmes de la mission, par ailleurs, Apollo 6 produisit d'étonnants résultats photographiques: d'abord des appareils situés sur le second étage -qui furent largués et récupérés après le lancement- enregistrèrent des films de la séparation d'avec le premier étage, des images devenus iconiques des lancements des Saturn V (et souvent faussement attribuées à la mission Apollo 11); puis, en orbite, les appareils spéciaux de 70mm obtinrent de spectaculaires photo stéréo couleurs qui, par la suite, furent estimées excellentes pour l'étude cartographique, topographique et géographique des zones continentales, des régions côtières et des eaux peu profondes. La caméra, de plus, était équipée d'un film capable de pénétrer la brume et d'un ensemble de filtres qui donnaient un meilleur équilibre des couleurs et une plus grande résolution que tout ce qui avait été fait par les programmes Mercury et Gemini. Apollo 6, enfin, n'attira guère l'attention de la presse car des évènements importants eurent lieu aux Etats-Unis (renoncement du président Lyndon Johnson à s'engager dans la présidentielle, assassinat du pasteur Martin Luther King, militant des droits civiques). Après que les ingénieurs du Marshall Space Center eurent analysé de façon détaillée les données du vol de la Saturn V, les dirigeants de la NASA décidèrent qu'ils étaient capables de solutionner la question de l'effet pogo ainsi que les problèmes de fonctionnement des moteurs et donc qu'un autre vol-test non habité n'était pas nécessaire; le prochain vol de la Saturn V emporterait donc un équipage!10h 22mn 59s

->L'effet pogo et les autres problèmes de la mission Apollo 6
L'effet pogo s'était produit du fait qu'un vide partiel avait eu lieu dans les lignes d'alimentation de carburant et d'oxydant et avait atteint la chambre du moteur provoquant des sautillements. Ces oscillations avaient ensuite parcouru l'axe de la fusée Saturn, entraînant des vibrations intenses dans le module de commande et de service et causant quelques dommages structurels. Le problème pogo n'avait rien de nouveau dans le monde des fusées et les premiers véhicules de lancement tels que le Thor et même le Titan II du programme Gemini, l'avait connu ainsi que, dans une moindre mesure, la mission Apollo 4. Wernher von Braun, alors directeur centre Marshall de la NASA, admit que "le vol a clairement laissé beaucoup à désirer. Avec [ce problème], nous ne pouvons pas atteindre la Lune" et la perspective de placer un équipage sur la mission Apollo 8 faisait du problème de l'effet pogo un problème d'importance critique. La NASA forma un groupe de travail (le "Pogo Working Group") composé de plus de 1 000 ingénieurs gouvernementaux et de l'industrie pour trouver une solution qui pourrait être vérifiée par des essais au sol. Le groupe de travail mena une enquête rigoureuse qui détermina que la solution pour atténuer l'effet Pogo incluait de "désynchroniser" le moteur F-1 se sorte à modifier la fréquence de la vibration qu'il produisait et à remplir les cavités pré-valves chargées des lignes d'alimentation en oxygène liquide avec de l'hélium provenant du système de pressurisation du réservoir. D'injecter de l'hélium dans ces conduits avant la mise à feu pourrait effectivement avoir un effet d'absorption de choc en contenant les oscillations du moteur dans les conduits et la structure de la Saturn et les empêcherait de circuler dans les conduits du carburant et de l'oxydiseur. Des modèles mathématiques furent développés sur la base des vols précédents et vérifiés par une série de tests tandis qu'on vérifia sur les stands statiques les premiers étages des missions à venir munis du système de suppression de l'effet pogo et, le 15 juillet, le directeur du programme Apollo et l'administrateur associé de la NASA pour les vols spatiaux habités, allèrent dans le sens des solutions proposées. Les problèmes de l'oscillation Pogo affecta aussi l'assemblabe de la mission Apollo 8 dont les étages durent être démontés et réparés. Par contre, le problème de la panne des moteurs J-2 des second et troisième étages était plus compliqué. D'abord, l'équipe d'enquête découvrit, dans le moteur n° 2, une fuite d'hydrogène liquide à 70 secondes après l'allumage du premier étage. Cette fuite dans la section soufflet de la ligne d'alimentation du "Augmented Spark Ignitor" ("allumage par étincelle augmentée" ou ASI) commença comme une fuite de peu d'importance liée à un défaut, laquelle se transforma en panne catastrophique. L'enquête détermina que, malheureusement, la panne du moteur n°2 s'aggrava lorsqu'alors que la pression commençait de chuter, un capteur déclencha la fermeture du moteur 3. L'impossibilité de redémarrer le moteur J-2 du troisième étage fut également attribuée à ce même défaut de l'ASI. On se demanda pourquoi les ingénieurs n'avaient pas découvert un problème d'une telle importance au cours des tests. Il s'avéra qu'au cours des tests au sol, le gel sur les conduits, engendré par les basses températures du carburant, avait ajouté un degré de protection contre les vibrations dans la section soufflet et comme le processus ne se produit pas dans le vide de l'espace, des fissures apparurent. Les tests dans le vide de huit conduits ASI à l'usine Rocketdyne amenèrent la panne des huit et chaque fois dans la section du soufflet. Y remédier nécessitait de retirer les soufflets des conduits à venir et de tester encore dans le vide tous les conduits flexibles des moteurs des deux étages. Presque 2 ans de re-conception et de tests du vaisseau Apollo, eurent lieu, d'une manière générale, après l'incendie d'Apollo 1 qui tua les membres d'équipage en janvier 1967

->Les décisions de la NASA d'août 1968
En août 1968, le directeur du programme Apollo était confronté aux problèmes suivants: la fusée Saturn V s'était extrêmement bien comportée pour la mission Apollo 4, son premier vol d'essai en novembre 1967, mais, pendant l'Apollo 6, 5 mois plus tard, elle avait connu plusieurs anomalies importantes. Les ingénieurs trouvèrent des solutions à ces problèmes et la direction de la NASA décida que la Saturn V, pour son troisième vol, Apollo 8, qui devait avoir lieu avant la fin de l'année, emporterait des astronautes. Le module de commande et de service, le CSM, s'était bien comporté et était prêt pour sa première mission habitée en orbite terrestre, Apollo 7, en octobre et le module lunaire, le LEM, lui, s'était bien comporté sur l'Apollo 5, son premier vol (non habité) en janvier 1968. Le LEM devant emporter de premiers astronautes était arrivé au Kennedy Space Center en juin mais les tests avaient révélé de nombreux problèmes lesquels laissaient penser qu'il ne serait pas prêt à voler avant le début de 1969. Apollo 8, à la fin de 1967, était envisagée comme le troisième vol-test non habité de la fusée Saturne puis la NASA, en avril 1968, transforma la mission en la première Saturn V à emporter un équipage et un text du LEM et du module de commande et de service sur vol orbital terrestre. Mais les préparations du LEM prirent du retard et, en août, la NASA l'élimina du vol et commença d'envisager d'autres options y compris un vol orbital autour de la Lune; la décision dépendrait du succès d'Apollo 7 (la suppression du test du LEM entraîna aussi un changement d'équipage). Pour compliquer le tout, les rapports du renseignement américains indiquaient que les Soviétiques étaient proches d'envoyer des cosmonautes sur un voyage circumlunaire, peut-être avant la fin de l'année. Aussi le directeur du programme, lors d'une rencontre avec d'autres responsables, exposa son idée d'envoyer Apollo 8 vers la Lune et non plus de continuer à en faire une mission de test du LEM en orbite terrestre; son argumentation était que, comme le LEM ne serait pas prêt avant début 1969, un vol, pour maintenir le rythme du programme, était nécessaire pour combler le vide d'après Apollo 7 (et dans LEM, un autre vol en orbite terrestre n'apporterait rien de beaucou plus). Par contre, envoyer Apollo 8 à destination de l'orbite lunaire, la NASA acquérerait une expérience précieuse en termes de navigation et de communications sur les distances lunaires. Ces vues furent finalement approuvée par tous les centres concernés de la NASA et par la chaîne de décision de l'agence et l'équipage prévu pour Apollo 9 échangea avec celui pour Apollo 8; la mission Apollo 8 réaliserait un vol circumlunaire, sans LEM, en décembre 1968, et l'équipage originellement prévu pour Apollo 8 -le commandant A. McDivitt, David R. Scott et Russell L. Schweickart- voleraient sur la mission Apollo 9, le premier vol-test, en orbite terrestre, du LEM. Supposé que les plus hautes instances de la NASA et, finalement, le Président Lyndon Johnson, donneraient leur accord à ce plan, la NASA n'avait plus que 4 mois pour préparer le premier vol habité à destination d'un corps céleste autre que la Terre. Aucune décison officielle ne serait prise concernant le passage à une mission à destination de la Lune jusqu'à un vol réussi de la mission Apollo 7 en octobre, laquelle prouverait l'aptitude à l'espace du module de commande et de service en orbite. Jusque là, les plans de la mission lunaire ne sortirent pas de la NASA et seule une annonce officielle, le 19 août, fit seulement état de ce que le LEM ne faisait plus partie de la mission Apollo 8 et que la NASA envisageait différents objectifs pour celle-ci. A la suite de tests en 1968, les ingénieurs de la NASA modifièrent le vaisseau Apollo: nouveau hublot ouvrable plus léger et plus facile d'ouverture, installation de l'interface de connection avec le LEM, antenne dirigeable à haut gain pour les communications sur les distances lunaires; d'autres modifications concernant des équipements et procédures de moindre importance furent aussi réalisées. La préparation du lancement d'Apollo 7 fut également marquée par le fait que le directeur de la NASA, James E. Webb, annonça de façon inattendue qu'il démissionnerait le 7 octobre, jour de son 62ème anniversaire. En septembre 1968, la NASA avait aussi lancé la préparation des deux missions suivant Apollo 7 lesquelles allaient être lancée par la fusée Saturn V. La mission Apollo 8, prévue pour décembre 1968, était alors prévue comme un vol en orbite terrestre pour tester la Saturn V avec le module de commande et de service (même si l'agence américaine considérait aussi d'autres possibilités pour cette mission, y compris un vol circumlunaire mais les objectifs de la mission n'étaient pas encore bien définis et allaient dépendre des résultats d'Apollo 7). La mission Apollo 9, elle, était prévue pour début 1969 et devait voir le premier vol d'un module lunaire avec équipage en orbite terrestre et les autres composants Apollo seraient également testés. Enfin, la pression russe continua de s'accroître pendant l'automne: les Soviétiques firent voler deux missions inhabitées Zond en orbite circumlunaire alors que les satellites de reconnaissance américains montraient une grande fusée N-1, de taille de la Saturn V, en test sur son pas de tir du cosmodrome de Baïkonour. Le contexte, ainsi, était celui que la course à la Lune s'accentuait entre les Etats-Unis et l'URSS et les deux grandes puissances se remettaient aussi d'accidents graves: les trois astronautes d'Apollo 1 avaient péri dans un incendie au pas de tir en janvier 1967 et, en avril de la même année, un cosmonaute, unique passager du Soyouz 1, était mort lors du crash du vaisseau (la Russie avait aussi avancé à grands pas sur cette question et le vol réussi du cosmonaute Georgi T. Beregovoy ajouta aussi de la pression sur la NASA. Au milieu de tous ces travaux de préparation de vols représentant des défis, on prit un peu de temps à la NASA pour fêter, le 1er octobre, les 10 ans de l'agence et plusieurs centres organisèrent des journées portes ouvertes. Le 8 octobre 1968, les missions Apollo 7 et 8 se trouvaient sur leur pas de tir du Kennedy Space Center, respectivement au Complex 34 (sur la côte du Cap Canaveral) et au 39-A (l'un des deux grands pas de tirs du Kennedy Space Center encore utilisés de nos jours) et la préparation d'Apollo 8 continua ensuite au pas de tir jusqu'au lancement. Ce fut le 12 novembre 1968 que la NASA annonça que la mission Apollo 8 serait un vol orbital autour de la Lune. Plutôt que de retarder Apollo 8 du fait que le LEM ne serait pas prêt à temps, la NASA utiliserait la mission pour acqérir une expérience importante en termes de navigation et de communications sur des distances lunaires. Le plan de vol était une mission à but ouvert avec des points d'où on passerait aux suivants. L'équipage, Frank Borman, James A. Lovell et William A. Anders tinrent une conférence de presse le 16 novembre à l'auditorium du Manned Spacecraft Center -maintenant le Johnson Space Center- de Houston

Apollo 711/10/1968. Saturn 1B. 11h 02 EDT. KSC (complexe 34)22/10/1968 19h 11 EDT, Océan AtlantiqueDonn Eisele, Walt Cunningham, Walter Schira (C)mission-test habitée du module de commande et du module de service (avec test du moteur du module de service). Le vol Apollo 7 était le premier vol habité américain depuis la mission Gemini 12 de novembre 1966 et marquait la reprise des vols habités de la NASA qui avaient été interrompus par l'incendie d'une capsule Apollo en janvier 1967. Les hauts responsables de la NASA, du Kennedy Space Center, du Marshall Space Flight Center et du Manned Spacecraft Center (de nos jours, le Johnson Space Center), se réunirent au Kennedy Space Center le 3 octobre pour la "Flight Readiness Review" ("revue de l'état de préparation au vol) d'Apollo 7 et donnèrent le feu vert au lancement. Ce premier vol habité Apollo était un vol-test, ses objectifs étant de tester, au cours d'une mission habitée le module de commande et de service, l'aptitude de ce dernier aux rendez-vous spatiaux, l'effet d'un vol sur l'équipage et de tester également les équipes au sol. Il s'agissait de la première fois que des astronautes allaient voler à bord d'une Saturn V dans sa version Saturn IB. Il s'agissait aussi du premier vol américain avec trois astronautes et la première fois que des astronautes étaient lancés par une fusée alimentée par de l'hydrogène liquide. Donn Eisele et Walt Cunningham appartenaient à la troisième classe d'astronautes de la NASA et c'était leur premier vol spatial. La mission Apollo 7 fut surnommée, en anglais, "The Walt, Wally and Donn Show" ("le show Walt, Wally et Donn") du nom des astronautes. Le vol avait été conçu sans durée définie, celle-ci pouvait dépendre de ce qui allait se passer en orbite; le vol devait cependant durer 10,8 jours soit suffisamment longtemps pour démontrer l'aptitude du vaisseau Apollo à accomplir une mission lunaire. Le vol fut précédé d'une série de tests et le module de commande et de service fut assujetti à la fusée Saturn IB seulement sur le pas de tir. Un des tests pour permettre à Apollo 7 d'emporter le premier équipage d'une mission habitée fut que les trois astronautes participèrent dans un test de 48h de récupération en mer de la capsule, ce qui eut lieu dans le Golfe du Mexique. Le test vérifia aussi comment la capsule allait se comporter dans le cas où la récupération serait retardée de deux jours. Les astronautes déclarèrent que, s'ils "ne recommandait pas la capsule Apollo pour tout voyage maritime prolongé", ils n'avaient pas rencontré de sérieux problèmes d'habitabilité pendant ces deux jours de test. La capsule Apollo utilisée, la CM-OO7A, servit principalement de module de text pour les opérations d'après atterrissage et son panneau d'instruments n'était pas équipé. Les astronautes pratiquèrent des exercises d'évacuation d'urgence. Un test de compte à rebours ("Countdown Demonstration Test" (CDDT)) de 6 jours eut aussi lieu, une répétition complète qui visait à exercer l'équipe de lancement au Kennedy Space Center mais aussi le personnel du contrôle de mission du Manned Spacecraft Center (les contrôleurs suivirent le compte à rebours depuis la salle de mise à feu du pas de tir 34, dans le blockhaus de béton renforcé, à 320m du pas de tir). Schirra fit état de ce que la montée vers l'orbite fut sans vibrations et plus calme encore que celles qu'il avait effectuées avec des fusées Atlas et Titan. 15 heures après le lancement, Schirra signala qu'il avait un rhume de cerveau lequel se propagea rapidement aux deux autres membres de l'équipage et, comme l'apesanteur fait refluer les fluides vers la têtre et aggrava la congestion, qui dura toute la mission (et contribua vraisemblablement aux tensions qui eurent lieu entre la capsule et le centre de contrôle; à la fin de la mission, la situation amena à ce que les astronautes réentrèrent dans l'atmosphère terrestre sans porter le casque de leur scaphandre de sorte à pouvoir rééquilibrer l'augmentation de pression ce à quoi le contrôle de la mission donna un accord réticent). L'équipage accomplit 163 orbites (la durée totale du vol fut de 260 heures et 9 minutes) et participa à des retransmissions télévisées. L'équipage pratiqua un arrimage simulé au LEM, le module lunaire, en utilisant l'étage S-IVB. Le moteur SPS du module de commande et de service fut utilisé pour ralentir le vaisseau sur son orbite terrestre en vue de sa rentrée dans l'atmosphère et 8 mises à feu du moteur eurent lieu sans aucun problème (chacune faisant ressentir une nette poussée aux astronautes). La retransmission télévisée en direct depuis Apollo -la première transmission en direct depuis l'intérieur d'un vaisseau américain- consista en ce que, 3 jours après le lancement, la caméra d'Apollo 7 fut allumée, ce qui permit aux membres du contrôle de la mission et aux téléspectateurs du monde entier de voir l'équipage en direct. Eisele tint un panneau sur lequel était écrit: "Depuis la charmante chambre Apollo, haut au-dessus de tout" ou "Continuez de nous envoyer cartes et lettres!" Sept retransmissions télévisées eurent lieu au total et ils durent être synchronisés avec le passage d'Apollo 7 au-dessus des Etats-Unis car seules les stations au sol de Corpus Christi, au Texas et Merritt Island, en Floride, possédaient l'équipement nécessaire pour recevoir les signaux et les convertir dans le format adapté à la diffusion. En 1969, l'équipage reçut un Emmy Award spécial pour leurs retransmissions télé depuis l'espace. Evènement notable pendant le vol, Jacqueline Kennedy, la veuve du président assassiné John F. Kennedy, se remaria au magnat grec Aristote Onassis. Pour la première fois, l'équipage avait de l'eau chaude pour réhydrater sa nourriture et le café ce qui représentait une amélioration nette par rapport aux programmes précédents. Pour se maintenir en forme, les astronautes faisaient de l'exercice sur une machine portable, le "Exer-Genie". Schirra, après le vol, décrivit le module de commande et de service comme "une magnifique machine volante". Le vol, d'une façon générale, fut un tel succès que le Lieutenant-général Samuel C. Phillips, directeur du Apollo Program Office de la NASA, déclara qu'Apolla 7 avait "rempli à 101%" ses objectifs et considéra qu'il avait "entière confiance en ce que le progrès apporté par cette mission va nous permettre d'accomplir [un atterrissage lunaire] à la fin de l'an prochain", et que beaucoup de travail restait avant que la NASA pût envoyer Apollo 8 sur une orbite lunaire. La mission atterrit au sud-est des Bermudes, à moins d'1,9 km du point prévu. Pour préparer la mission Apollo 7, la première mission habitée du programme prévue pour octobre 1968 ainsi que les autres missions, les ingénieurs avaient besoin de certifier le module de commande et de service pouvait emporter un équipage. Une partie du processus inclut de mener des tests de structure de sorte que le véhicule ne fût pas handicapé par les environnements sévères du lancement ou par le bruit aérodynamique et le stress des vibrations à quoi on s'attendait pendant le vol. Les critères liés aux vibrations pendant la partie lunaire du vol furent également vérifiés. Eut lieu, le 10 février 1968, un test habité avec, à bord, l'astronaute Gordon Cooper et deux mannequins; ce test visait à déterminer si l'équipage pouvait avoir des problèmes visuels lors des vibrations de basse fréquence induites par le lancement. Finalement, le seul problème découvert fut la courbure d'une poutre dans le vaisseau et les procédures d'installation de cette poutre furent modifées pour empêcher que le problème ne se reproduisît pendant le vol réel. Le vol Apollo 7 devint le second vol spatial américain en durée, titre qu'il conserva jusqu'à la mission Apollo 15; le vol, par ailleurs, dépassa aussi la durée prévue d'une mission lunaire avec alunissage, prouvant qu'une mission Apollo pouvait tenir cette durée de temps10j 20h 9mn
Apollo 821/12/1968. Saturn V. 7h 51 EST. KSC (complexe 39-A)27/12/1968 10h 51 EST, Océan PacifiqueFrank Borman, James Lovell Jr., William Anders
la Terre au-dessus de l'horizon lunaire pendant la mission Apollo 8
NASA
La mission fut le premier vol-test jusqu'à la Lune et le premier vol habité de la fusée Saturn V. Le 28 octobre 1968 la NASA n'avait toujours pas décidé entre trois possibilités pour la mission -une orbite terrestre plus haute, un survol circumlunaire, ou une mission avec orbites lunaires- et une décision devait être annoncée à la mi-novembre. Par ailleurs, les préparations des missions suivantes, Apollo 9 et 10, étaient déjà bien avancées; Apollo 9 devait être le premier vol habité du LEM en orbite terrestre et avoir lieu en février 1969 et Apollo 10 serait très vraisemblablement un vol en orbite lunaire et aurait lieu trois mois plus tard. L'astronaute Michael Collins, qui devait être le pilote du module de commande d'Apollo 8, dût subir une opération pour cause d'une excroissance osseuse dans le cou et, en août 1968, il fut remplacé par la NASA par l'astronaute James Lovell, membre de l'équipage de secours; Collins fut ensuite le pilote du module de commande de la mission Apollo 11. La mission, originellement, devait n'être qu'un vol en orbite basse terrestre mais les succès récents des sondes lunaires inhabitées soviétiques et des retards avec le module lunaire amenèrent la NASA à décider, 4 mois seulement avant le lancement, qu'Apollo 8 viserait en fait la Lune (Les Zond 5 et 6, en septembre et novembre 1968, avaient réussi le but de pratiquer un vol circumlunaire et contribuèrent vraisemblablement à la décision de la NASA). La mission, ainsi, se transforma en mission de reconnaissance pour les alunissages à venir en même temps qu'elle était une mission historique. Le module lunaire n'était qu'une réplique car le LEM véritable n'avait pas pu être préparé à temps (le LEM avait été testé dans le vide à Houston à l'automne 1968 en termes de son aptitude à être utilisé sur des distances lunaires; des tests précédents, en mai 1968 l'avaient certifié pour les missions en orbite terrestre). Dans l'atmosphère troublée, aux Etats-Unis, du milieu des années 1960, les ingénieurs de la NASA travaillaient dans des bâtiments de parpaings isolés et conçus pour être facilement évacués et ils se concentrèrent sur leurs efforts. L'Union Soviétique avait lancé ses sondes lunaires Zond 5 et 6, amenant les Américains à faire avancer le programme Apollo pour continuer d'être les premiers dans la course à la Lune. C'est ainsi que les astronautes d'Apollo 8 furent prévenus qu'ils partaient pour une trajectoire lunaire. Aucun humain ne serait jamais allé aussi loin de la gravité terrestre ni ne se serait jamais déplacé aussi vite. Le jour du lancemnet, des milliers de personnes se rassemblèrent sur les plages voisines du Kennedy Space Center pour assister à l'évènement historique, cette première fois que des êtres humains allaient quitter l'orbite terrestre. Au lancement, les astronautes éprouvèrent 3,9 G. Un panel sélectionné de politiciens, célébrités, membres des familles et amis des astronautes avait été invité par la NASA. Les objectifs officiels de la mission étaient l'action coordonnée de l'équipage, des modules de commande et de service ainsi que des équipes au sol. Apollo 8 testait aussi l'injection translunaire qui lui permettrait d'atteindre la Lune. Tous ces objectifs furent atteints. Apollo 8 permit aussi de vérifier comment un équipage pouvait rentrer dans l'atmosphère de la Terre à partir d'une trajectoire à haute vitesse le ramenant de la Lune (la vitesse atteignant 39700km/h et les températures du bouclier thermique 2800°). Lors de leur vol non propulsé à destination de la Lune, la capsule et le module de service étaient orientés à l'inverse de notre satellite de sorte que les astronautes pouvaient voir la Terre s'éloigner mais pas la Lune et ce n'est que quelques minutes avant l'insertion en orbite lunaire qu'ils purent entrapercevoir celle-ci pour la première fois du voyage. 69 heures, 8 minutes et 16 secondes après le lancement, l'équipage atteignit la face cachée de la Lune. La mise à feu de 4mn du moteur du service de service plaça Apollo 8 sur une orbite elliptique de 112 par 313km laquelle fut ensuite circularisée à 112km d'altitude. Une orbite lunaire était parcourue en 2 heures. Apollo 8 fut la première mission américaine au cours de laquelles les astronautes souffrirent d'un léger mal de l'espace (les symptômes en durèrent peu et n'affectèrent pas la mission). Frank Borman (du deuxième groupe d'astronautes de la NASA), Jim Lovell (idem) et Bill Anders (troisième groupe) devinrent ainsi les premiers hommes à orbiter autour d'un corps céleste autre que la Terre. En préparation du lancement les astronautes étaient arrivés au Kennedy Space Center le 10 décembre, le lendemain du jour où ils avaient participé à un dîner d'Etat à la Maison Blanche offert par le président Lyndon B. Johnson pour honorer les nombreuses réussites de la NASA. Le compte à rebours commença dès le 15 décembre. L'injection translunaire (en anglais "translunar injection", TLI) eut lieu 2 heures et 50 minutes après le décollage, le moteur du troisième étage propulsant Apollo à une vitesse de 39000km/h, vitesse jamais atteinte par un être humain. La mise à feu du moteur du module de service visant à placer Apollo en orbite lunaire eut lieu derrière la Lune, vu de la Terre, et le contact était inopérant avec le contrôle de la mission. On dut attendre 37 minutes et 32 secondes -un temps qui sembla long- jusqu'à recevoir la confirmation qu'Apollo 8 était entré sur orbite lunaire. La mission parcourut 10 orbites à une altitude de 96km et les astronautes firent état de ce comment ils voyaient la Lune: la surface ressemble "à du sable de plage sale avec beaucoup d'empreintes de pas", "quelque chose de vaste, solitaire, inhospitalier ou une étendue de rien, qui ressemble plus à des nuages -des nuages de pierre ponce" ou aussi: "la vaste solitude d'ici -de la Lune- frappe les imaginations et vous fait réaliser ce qu'on a sur Terre [...], une grande oasis dans la grande immensité de l'espace". La mission entra en orbite lunaire la veille de Noël, le 24 décembre 1968 et orbita 10 fois autour de notre satellite. Le soir de Noël, la mission diffusa des images télévisées en direct et le pilote du LEM lut les premières phrases de la Genèse. La NASA avait dit aux astronautes que, la veille de Noël, ils auraient la plus grande audience -des millions de personnes- ayant jamais entendu ou assisté à une diffusion et donc de trouver quelque chose en fonction. La lecture fut faite par chacun des astronautes en référence aux diverses religions se fondant sur la Bible. L'émission inclut aussi les premières images de la surface lunaire et de la Terre et Apollo 8 renvoya aussi la vue historique de la Terre se levant sur l'horizon lunaire, prise par Anders, laquelle allait donner à l'humanité une perspective nouvelle sur sa planète (la photo fut tournée de 90° sur la droite par rapport à la prise de vue originale qui est donnée ici; l'horizon lunaire se trouve à 780km (421 miles nautiques) du vaisseau et le terrain lunaire qu'on voit se trouve près du limb est de la Lune vu de la Terre). Plusieurs diffusions télévisées eurent lieu (la diffusion télévisée au niveau international était un concept relativement nouveau à l'époque). Le matin de Noël, les contrôleurs attendirent avec anxiété le message de l'équipage annonçant que l'allumage du moteur d'Apollo 8 aux fins de quitter l'orbite lunaire (pendant 3 mn et 23 s) avait eu lieu avec succès (il avait lieu aussi du côté de la face cachée). Ils en eurent vite confirmation: Lovell annonça: "Roger, et sachez que le Père Noël existe bien!" Pour la première fois, des hommes de la planète Terre avait survolé la Lune et étaient revenus sains et saufs. Le vol Apollo 8 fut audacieux (il ne s'agissait que du troisième vol de la fusée Saturn V) mais la date limite de la promesse du président Kennedy approchait et les services de renseignement s'inquiétait de l'avance du programme lunaire N1 des Soviétiques. L'injection trans-Terre (en anglais "Trans Earth Injection") fut très précise et seule une correction à mi-parcours fut nécessaire. A 15mn avant la "Entry Interface" ("interface d'entrée dans l'atmosphère terrestre"), là, à 120 kilomètres d'altitude, où la capsule devait commencer de rencontrer les extrêmités de l'atmosphère terrestre, l'équipage sépara le module de service du module de commande et tourna ce dernier pour que son bouclier thermique soit dans la direction du vol (la capsule avait alors une vitesse de 15300km/h, la vitesse la plus élevée alors jamais atteinte par l'homme. L'entrée dans l'atmosphère fit subit 7 G à l'équipage et les températures extérieures atteignirent 2800 degrés. Un cocon de gaz ionisés se forma autour de la capsule, empêchant les communications entre Apollo 8 et le centre de contrôle et produisant une absence de communications pendant 3 minutes. Vers 56km d'altitude, le vaisseau, pour minimiser l'échauffement, utilisant ses propriétés aérodynamiques de portance, remonta jusqu'à une altitude de 64km puis reprit sa descente. Les deux parachutes extracteurs s'ouvrirent à 6900m et réduisirent la vitesse à 320km/h puis, à 3000m, les trois parachutes principaux s'ouvrirent et la capsule ralentit à 34km/h. L'amerissage suivit. Sur le porte-avions qui les avait récupéré, les trois astronautes furent appelés par le Président Lyndon Johnson, qui les félicita pour cette mission remarquable et leur transmit un message venant de Moscou lequel se félicitait "de la bonne santé des astronautes". Le jour suivant, ils furent transportés par hélicoptère à la Hickam Air Force Base d'Hawaï puis, de là, un avion de transport les emporta jusqu'à la Ellington Air Force Base de Houston. Le magazine TIME désigna les trois astronautes "Hommes de l'année 1968". La capsule Apollo 8 se trouve désormaus au Museum of Science and Industry de Chicago. En cette année troublée, partout dans le monde, de 1968, la réussite de la mission Apollo 8 redonnait de l'espoir dans le futur au monde. L'amerrissage eut lieu de nuit. L'administrateur par intérim de la NASA déclara que la mission était "un véritable effort pionnier" et que les Etats-Unis étaient "au début d'un programme de vols spatiaux qui allait s'étendre sur plusieurs générations" et, qu'un jour ils "placeraient des équipages dans des stations spatiales, mèneraient des explorations lunaires et ouvriraient la voie vers les planètes". Les postes américaines fabriquèrent un timbre commémorant Apollo 8 lequel montrait la vue du "lever de Terre" sur la Lune et le "Working Group for Planetary System Nomenclature" de l'Union Astronomique Internationale (UAI) a approuvé, en 2018, de nommer deux cratères qu'on voit sur la célèbre vue de la Terre prise par la mission Apollo 8 de sorte à célébrer le 50ème anniversaire de la mission et, plus spécialement, de la célèbre photographie
6j 3h 0mn 42s
Apollo 903/03/1969. Saturn V. 11h 00 EST. KSC (complexe 39-A)13/03/1969 12h 00 EST, Océan AtlantiqueJames McDivitt, David Scott, Russell Schweickartvol-test en orbite terrestre d'un module lunaire habité (rendez-vous, arrimage, désarrimage). L'assemblage de la Saturn V d'Apollo 9 fut terminé en octobre 1968 et la capsule y fut ajoutée début décembre. La mission Apollo 8 allait être la première mission habitée à tester le LEM, cette pièce importante du programme Apollo. Les trois membres d'équipage eurent un mal de gorge et une congestion nasale, ce qui amena à ce que compte-à-rebours fût arrêté. Les tâches les plus critiques de la mission devaient être réalisées au cours des 5 premiers jours de la mission de sorte à maximiser les chances qu'elles le fussent dans le cas où une anomalie obligerait à interrompre le vol précocemment. L'équipage devait mener la première sortie dans l'espace du programme Apollo, la seule prévue avant la marche sur la Lune; cette sortie devait permettre de tester la fiabilité du scaphandre Apollo A-7L et du Portable Life Support System (PLSS), système installé dans une sorte de sac à dos. Les astronautes allaient également tester la capacité des équipages à se déplacer d'un vaisseau à l'autre dans le cas où un problème surviendrait avec les systèmes de communication entre la capsule et le LEM (ce qui constituait le seul test de ce type des scaphandres avant la mission d'alunissage). Deux versions du scaphandre Apollo A7L avaient été construites, l'une pour les activités au sein d'un vaisseau (en anglais, "intravehicular activity" ou IVA) -un raccord au vaisseau fournissant les éléments vitaux, l'autre pour les activités extra-véhiculaires (en anglais, "extravehicular activity" ou EVA), qui était équipée du "Portable Life Support System" (PLSS), une sorte de sac à dos fournissant ces éléments. Lors de son premier vol (sans équipage) avec la mission Apollo 5 en janvier 2018, le LEM s'était si bien comporté que la NASA avait jugé superflu un second vol sans équipage. La mission fut conçue pour répéter toutes les étapes et reproduire tous les évènements de la future mission Apollo 11 à l'exception de l'alunissage, du séjour lunaire et du re-décollage. La mission devait accomplir un test du module lunaire et une vérification générale des systèmes de la Saturn V et du vaisseau Apollo, de l'équipage et des procédures et tous ces objectifs furent accomplis avec succès. La mission Apollo 9 fut la seconde mission habitée du programme à être lancée sur une Saturn V. Les objectifs principaux de la mission étaient un test en orbite terrestre du premier LM (dont une période où des astronautes seraient à bord) ainsi qu'une vérification générale de la fusée de lancement et des systèmes vaisseaux, de l'équipage et des procédures (tous ces objectifs furent atteints et tous les systèmes majeurs des vaisseaux démontrèrent leur fonctionnement avec succès). La capsule Apollo 9, encore attachée à l'étage S-IVB, fut placée précisément en orbite 11 minutes après le lancement et devint le vaisseau habité le plus lourd placé en orbite à l'époque (47,6 t). Après le lancement, le contrôle passa du Launch Control Center (LCC) au Mission Control du Manned Spacecraft Center à Houston (aujourd'hui le Johnson Space Center); 3 équipes de contrôleurs y travaillèrent jusqu'au retour sur Terre, chacune se succédant au bout de 8 heures. Trois "communicateurs capsule" (en anglais "capsule communicators" ou Capcoms), des astronautes du Mission Control qui parlaient directement à l'équipage se succèdèrent au cours de la mission. 2h 41mn après le lancement la capsule Apollo (le module de commande et de service) se sépara du troisième étage S-IVB et s'éloignèrent à une distance de sécurité; les 4 panneaux du "Spacecraft LM Adapter" ("adaptateur du LEM", ou SLA) furent largués (ils protégeaient le LEM pendant le lancement). Les astronautes retournèrent la capsule pour qu'elle fît face au LEM encore stocké dans le troisième étage puis la rapprochèrent et finalement arrimèrent la capsule au LEM. Une heure après, des ressorts éjectèrent le LEM du troisième étage. Les contrôleurs au sol profitèrent également du vol pour relancer deux fois le moteur de l'étage S-IVB et simuler une injection translunaire (en anglais "Trans Lunar Injection") et ils finirent par envoyer l'étage sur une orbite solaire. Ensuite, plusieurs allumages moteur permirent de vérifier que la capsule arrimée au LEM étaient contrôlables. Puis les astronautes pénétrèrent dans le LEM où ils activèrent divers systèmes dont le moteur du Descent Propulsion System (DPS). L'astronaute Schweickart présenta des symptômes de mal de l'espace. Le but principal du test du moteur du LEM était paradoxalement d'évaluer s'il pourrait servir de moteur de secours en cas de problème avec le moteur du Service Propulsion System (SPS) du module de service (!). Lors du 4ème jour de vol, une sortie dans l'espace simultanée eut lieu à la fois depuis la capsule Apollo et depuis le LEM, le premier avec un système ombilical relié à la capsule, le second avec le système du LEM. Le 5ème jour de vol, l'équipage procéda à des tests de vol relatives à la manoeuvrabilité du LEM et aux possibilités de rendez-vous avec le module de commande et de service; le LEM s'éloigna à une distance de 160km. Pour le rendez-vous, on se débarassa de la partie inférieure du LEM (le "Descent Stage", "étage de descente"). Après que la manoeuvre d'amarrage eût été réussie, les astronautes larguèrent le LEM. Ensuite, l'équipage fit fonctionner la Experiment S065 Multispectral Terrain Photography, un ensemble de quatre appareils-photo Hasselblad 70mm depuis le hublot de la capsule, qui prenaient les vues simultanément dans 4 portions du spectre visible et proche infrarouge (ces essais furent un précurseur pour le Earth Resources Technology Satellite ou ERTS, le Landsat ainsi que pour la photographie multispectrale utilisée à bord du Skylab au début des années 1970. Le contrôle de mission décida de retarder le retour sur Terre d'un jour pour cause de mauvais temps annoncé. Une mise à feu du moteur de 11 secondes, au-dessus de Hawaï, fit quitter l'orbite à l'équipage puis la capsule se sépara de son module de service et pointa son bouclier thermique dans la direction de la ré-entrée. Il y eut black-out radio pendant 4 minutes lors de la ré-entrée. La capsule amerrit à 4,8km de l'USS Guadalcanal, le navire principal de récupération. La capsule Apollo fut finalement transportée jusque chez North American Rockwell pour y être inspectée. La NASA profita aussi du retour pour mener une simulation complète de toutes les opérations de récupération d'un vol dont la Mobile Quarantine Facility ou le Lunar Receiving Laboratory. L'un des astronautes d'Apollo 9 déclara: "Nous avons testé tout ce qu'il était possible de tester [en orbite terrestre]"10j 1h
Apollo 1018/05/1969. Saturn V. 12h 49 EDT. KSC (complexe 39-B)29/05/1969 12h 52 EDT, Océan PacifiqueEugene Cernan, John Young, Thomas Staffordl'équipage de la mission Apollo 1O, prévue pour le printemps 1969, fut annoncé le 13/11/1968. Les scénarios possibles d'Apollo allaient d'un vol orbital terrestre à une mission en orbite lunaire (le scénario choisi dépendrait des résultats des deux missions précédentes). Le 11 mars 1969, la NASA sortit l'ensemble de la mission Apollo 10 pour lui faire rejoindre le pas de tir 39B, ce qui marqua la première utilisation de ce second pas de tir du Launch Complex 39. L'assemblage avait eu lieu dans la High Bay 2 du Vehicle Assembly Building ce qui nécessita que le mouvement jusqu'au pas de tir se fît depuis l'arrière du bâtiment et tournât autour de ce dernier. La mission prévue pour durer 10 jours avec un décollage à la mi-mai, serait une répétition de l'atterrissage sur la Lune: le LEM descendrait jusqu'à une altitude 50000ft et photographierait le site principal prévu pour Apollo 11 dans la mer de la Tranquillité et, sauf la descente complète et l'alunissage, Apollo 8 effectuerait toutes les étapes d'Apollo 11. L'astronaute Stafford déclara avant la mission qu'Apollo 10 allait "trier toutes les inconnues et en fait préparer la voie pour la mission d'alunissage". Le module de commande d'Apollo 1O fut équipé d'un système TV couleur en plus des appareils standards noir-et-blanc de prise de vue (les retransmissions couleurs tout au long du vol amenèrent les vols spatiaux chez monsieur tout-le-monde). Un "Flight Readiness Test" ("test de prêt au vol", FRT) fut réalisé entre les 7 et 10 avril 1969 et fut suivi du Countdown Demonstration Test début mai. L'équipage participa aussi à des simulations des différents phases de la mission, y compris, dans le golfe du Mexique, une sortie de la capsule après l'amerrissage. Apollo 10 fut finalement un vol de répétition générale (première qualification complète du vol en orbite et du vol lunaire et test de vérification du module lunaire; la répétition concerna aussi les contrôleurs de vol et le réseau du contrôle). Toutes les opérations d'une mission lunaire furent accomplies sauf un alunissage réel (le 22/05 Stafford et Cernan entrèrent dans le LEM et firent des passes orbitales basses au-dessus de la surface lunaire alors que Young continuait d'orbiter à une altitude de 96km. Ils descendirent jusqu'à une altitude de 14km au cours d'un vol de 8 heures; l'équipage affina aussi la connaissance de la gravité de la Lune dont on avait besoin pour calibrer le système automatisé de guidage et d'atterrissage). 31 orbites lunaires en 61 heures et 37 minutes. Des images de télévision furent transmises et des images furent prises du site d'atterrissage prévu pour la mission Apollo 11. Ce vol fut le premier à utiliser le pas de tir 39B et Apollo 10 établit le record de la plus grande vitesse atteinte par un vaisseau habité lors de la ré-entrée (39900 km/h), record qui tient toujours, alors la capsule descendait vers la Entry Interface ("interface d'entrée"). Apollo 11 avait d'abord été placé sur une orbite lunaire elliptique de 43 par 122km qui fut ensuite circularisée à 43km d'altitude et l'astronaute Stafford communiqua avec le centre de contrôle: "Vous pouvez dire au monde que nous sommes arrivés" alors que Cernan, résumant les vues de la Lune que l'équipage voyait défiler sous lui: "Ca peut sembler galvaudé, mais ces vues sont vraiment hors de ce monde". Les astronautes virent aussi comment le "clair de Terre" éclairait de nombreux éléments de relief sur la face cachée. Lors de son vol solo de 8 heures et 10 minutes, le LEM remplit tous les objectifs. Lors du désarrimage, de la pression d'air résiduelle dans le tunnel d'aération fit que le LEM partit à une plus grande vitesse que prévu et, après le réarrimage, une mise à feu du moteur le plaça sur une orbite solaire. Au cours de leur dernier jour en orbite lunaire, l'équipage prit des images stéréo du site prévu pour l'alunissage d'Apollo 11 et diffusèrent 24 minutes de vues TV couleurs du sol lunaire qui montraient également ce site. Une mise à feu réussie, de 165 secondes du moteur du module de service plaça la mission sur le chemin du retour via la Trans Earth Injection ("injection trans-Terre", TEI); la mise à feu eut lieu alors que le vaisseau était du côté de la face cachée et ne pouvait communiquer avec la Terre. La TEI fut si précise qu'on put se passer de la première correction de trajectoire à mi-course prévue. L'équipage réalisé une petite correction de trajectoire à proximité de la Terre de sorte à affiner la trajectoire de réentrée et Apollo 1O atterrit à l'Est des Samoa américaines peu avant le lever du Soleil8j 0h 3mn 23s
Apollo 1116/07/1969. Saturn V. 9h 32 EDT KSC (complexe 39-A)24/07/1969 12h 50 EDT, Océan PacifiqueNeil Armstrong (C), Michael Collins (MCp), Edwin Aldrin Jr (LMp)1ère mission avec atterrissage. Le 5 mars 1969, le président américain Richard Nixon avait nommé Thomas O. Paine administrateur de la NASA (le troisième de l'agence, il était administrateur en acte depuis octobre 1968) et le 28, on apprit la mort de l'ancien président Dwight D. Eisenhower qui avait joué un rôle fondamental dans la création de la NASA. Le but premier de la première mission à tenter un réel atterrissage sur la Lune restait de faire avancer les techniques des vols lunaires: on allait démontrer que les systèmes des vaisseaux Apollo pouvaient faire atterrir en sécurité deux astronautes sur la Lune et les ramener en sécurité sur Terre. L'équipage d'Apollo 11 fut annoncé officiellement le 9 janvier 1969 alors que le vol était prévu pour juillet. Armstrong, Collins and Aldrin étaient tous les trois des astronautes confirmés: tous avaient volé à bord d'une mission Gemini. Arrivèrent aussi en janvier, au Kennedy Space Center des éléments du vol ainsi le LEM, le module de commande et de service ou le 3ème étage S-IVB de la fusée Saturn V. Un document NASA officiel daté du 26 juin 1969 et signé par le directeur du programme Apollo, le lieutenant-général Sam C. Philipps et par l'administrateur associé pour les vols habités, George E. Mueller exprima l'objectif principal de la mission Apollo 11 en ces termes: "réaliser un atterrissage lunaire habité et repartir". Dans le cas où Apollo 11 n'aurait pas pu accomplir sa mission, la NASA s'était préparée à une série d'autres essais: Apollo 12 en septembre, Apollo 13 en décembre. Le 11 juin, le directeur du programme Apollo annonça dans les quartiers généraux de la NASA que l'intention de l'agence était d'alunier en juillet fonction du succès de toutes les activités pré-vol requises; la décision se basait sur le succès d'Apollo 10 et les préparations en cours pour Apollo 11 qui étaient en attente. Les ingénieurs, au Kennedy Space Center, accomplirent le Flight Readiness Test (test de la préparation du vol; FRT) le 6 juin qui fut suivi du Countdown Demonstration Test (test du compte à rebours; CDDT) début juillet. Du fait de la disponibilité limitée des véhicules, seuls les commandants des missions utilisèrent le LLTV alors que les pilotes du LEM et les commandants utilisèrent les LLRF. 3 équipes de contrôleurs de vol, dans le centre de contrôle des missions ("Mission Control Center", MCC) se relayèrent toutes les huit heures pour suivre la mission; chacune était dirigée par des directeurs de vol expérimentés. La Green Team (équipe verte; Clifford E. Charlesworth) prenait le premier relais (et contrôlait le lancement et les premières heures du vol); la White Team (équipe blanche, dirigée par Eugene F. Kranz) serait aux commandes lors de l'alunissage et la Black Team (équipe noire; Glynn S. Lunney) était la troisième équipe. Les directeurs de vol Milton L. Windler et Gerald D. Griffin fournissait une assistance sur demande et une équipe d'astronautes connaissant très bien tous les aspects de la mission servaient de "Capsule Communicators" (Capcoms) et parlaient directement avec l'équipage. Le module lunaire "Eagle" atterrit dans la mer de la Tranquillité le 20 juillet à 16h 18 EDT. L'assemblage des éléments de la mission eut lieu à partir d'avril 1969 et le 14 avril, George M. Low, le Apollo Spacecraft Program Manager, annonça dans une conférence de presse que ce serait vraisemblablement Neil Armstrong, le commandant de la mission, qui serait le premier à sortir du LEM sur la surface lunaire puis que ce serait Buzz Aldrin (le pilote du LEM) qui suivrait 20 minutes plus tard; la première explication de ce choix était une question de logistique interne au LEM: comme le hublot s'ouvrait vers l'intérieur, il était difficile que ce fût Aldrin qui sortît le premier car il aurait fallu qu'il passât au-dessus d'Armstrong dans l'espace exigu de la cabine, sans compter que les deux astronautes porteraient leurs scaphandres encombrants. Les astronautes qui allaient marcher sur la Lune s'entraînèrent aussi en avril et le Lunar Lunar Receiving Laboratory put résoudre certains problèmes juste à temps pour le lancement. Si un problème était survenu au cours des premières heures de la mission, Apollo 11 aurait dû atterrir d'urgence dans l'océan Pacifique, quelque 2600km au sud-ouest d'Hawaï; le porte-avions Hornet s'y trouvait dès 5 heures avant le lancement. Neil Armstrong fut le premier homme à poser le pied sur la Lune le même jour à 22h 56 EDT (21 juillet TU). Neil Armstrong a sans doute été choisi pour être le premier homme à marcher sur la Lune du fait qu'il réussit à reprendre le contrôle de la capsule Gemini VIII. Il prononça ces paroles: "C'est un petit pas pour un homme mais c'est un pas de géant pour l'humanité" ("That's one small step for a man, one giant leap for mankind"). Les travaux à la surface de la Lune durèrent 2h et demi et 234 kg de roches lunaires furent collectées. Les expériences scientifiques prévues pour Apollo 11, à déployer sur la surface lunaire, furent annoncées en novembre 1968: un séismomètre passif, un rétro-réflecteur laser mesureur de distance et une expérience d'analyse de la composition du vent solaire. Seuls les résultats de la dernière expérience seraient rapportés sur Terre par les astronautes de la mission alors que les deux autres soit pourraient transmetttre automatiquement soit travailler de façon passive. Au cours du voyage vers la Lune, les expériences étaient stockées dans la baie d'équipements scientifiques ("Scientific Equipment Bay") de l'étage de descente du LEM et, une fois sur la Lune, l'équipage les utilisaient en les déployant à moins de 20 mètres du LEM. Ce furent l'antenne et la station de suivi DSS-1 de la NASA qui suivirent les opérations de surface d'Apollo 11. Le LEM redécolla le 21 juillet à 13h 54 EDT. L'atterrisage dans l'Océan Pacifique eut lieu par 13° 30' de latitude nord et 169° 15' de longitude est. Les astronautes d'Apollo 11 avaient laissé sur la Lune le drapeau américain et une plaque, fixée sur l'étage inférieur du LEM, qui portait l'inscription: "Ici des hommes de la planète Terre ont marché pour la première fois sur la Lune. Juillet 1969. Nous sommes venus pacifiquement, au nom de toute l'humanité" ("Here men from the planet Earth first set foot upon the moon. July 1969 A.D. We came in peace for all mankind"). L'expérience de pilote d'essai de Neil Armstrong lui permit de débrancher le pilote automatique du LEM et de reprendre le contrôle pour éviter un champ de rochers lunaires; au moment de l'atterrissage, il ne restait plus que 30 secondes de carburant... Les trois astronautes d'Apollo 11 firent une tournée mondiale à la suite de la mission. plus de détails sur la mission Apollo 118j 3h 18mn
Apollo 1214/11/1969. Saturn V. 11h 22 a.m. EST KSC (complexe 39-A)24/11/1969 15h 58 EST, Océan PacifiqueCharles Conrad Jr (C), Richard Gordon Jr (MCp), Alan Bean (LMp)
Charles Conrad près de la mission Surveyor 3
NASA
Dans le cas où Apollo 11 n'aurait pas une mission réussie, Apollo 12 devait à son tour essayer d'atterrir en septembre 1969 puis Apollo 13 en novembre en cas d'un autre échec. Une fois réussi Apollo 11, Apollo 12 passa à novembre (et Apollo 13 à mars 1970); les entraînements visèrent un programme plus important. Bien qu'Apollo 11 n'ait pas trouvé de microorganismes lunaires dangereux, la NASA décida de maintenir sa politique de quarantaine pour Apollo 12. Les astronautes d'Apollo 12 devaient rester 35 heures sur la Lune (Apollo 11 y était resté 21h) et procéder à deux marches lunaires (un total de 5h). Le 29 juillet 1969, le directeur du programme Apollo, au QG de la NASA, annonça qu'Apollo 12 viserait un alunissage précis dans l'océan des Tempêtes près d'où avait aluni le Surveyor 3 depuis 2 ans et demi et, lors de la première de leur sortie, les astronautes déploieraient le package d'instruments scientifiques ALSEP ("Apollo Lunar Surface Experiments Package") et collecteraient des échantillons. Lors de la seconde marche lunaire, ils inspecteraient le Surveyor, en retireraient des pièces d'équipements pour les rapporter sur Terre tout en collectant d'autres échantillons. La sortie du stack Apollo 11 eut lieu début septembre 1969. Le porte-avions USS Hornet serait encore le vaisseau qui récupérerait Apollo 12 en mer. La NASA annonça officiellement, le 10 avril 1969, quel serait l'équipage de la mission Apollo 12 et les éléments matériels avaient commencé d'arriver au Kennedy Space Center en mars. L'atterrisage de la mission eut lieu dans l'Océan des Tempêtes à 117 km au sud-est du cratère Lansberg. Les opérations durèrent 7h 45mn (en deux sorties). La mission avait pour but d'atterrir juste à côté de la mission Surveyor 3. Des morceaux de Surveyor 3 furent ramenés et des échantillons d'intérêt scientifique furent collectés du terrain correspondant à l'un des rayons du cratère Copernic. Une feuille d'aluminium collecta des particules de vent solaire. A partir du deuxième alunissage, les astronautes déployèrent à la surface des expériences scientifiques plus sophistiquées qui faisaient partie de l'ALSEP ("Apollo Lunar Surface Experiments Package", "ensembe d'expériences de surface lunaire Apollo") et ils menèrent des études géologiques plus approfondies autour des sites d'alunissage. Comme la fusée Saturn V avait décollé alors que des nuages de pluie couvraient la zone, elle avait déclenché un éclair qui avait fait s'arrêter l'ordinateur de bord. Un membre de l'équipe de lancement trouva finalement la solution: rebrancher les batteries. Un petit groupe d'artistes de l'époque -dont Andy Warhol- réussirent à faire cacher dans les couvertures thermiques du LEM d'Apollo 12 une petite plaque de céramique connue sous le nom de "musée lunaire". Les astronautes d'Apollo 12, comme l'avaient fait ceux d'Apollo 11, effectuèrent aussi une tournée mondiale (surnommée le "Bullseye Presidential Goodwill World Tour" en référence à l'atterrissage précis qu'avait effectué la mission) laquelle visita 21 pays voyez un récit détaillé de la mission Apollo 12 (texte en anglais seulement -utilisez le traducteur de votre browser pour avoir un texte en français; compilé de plusieurs textes NASA 2019)
10j 4h 36mn
Apollo 1311/04/1970. Saturn V. 14h 13 EST KSC (complexe 39-A)17/04/1970 13h 07 EST, Océan PacifiqueJames Lovell Jr, John Swigert Jr, Fred Haise JrWith NASA announcement in January 1970 of the cancellation of the final Moon landing mission, Apollo 20 schedule for the remaining Moon landing missions were stretched out, lengthening the interval between flights from four to six months Avec l'annonce de la NASA, en janvier 1970, de l'annulation d'Apollo 20, la mission qui devait être la dernière du programme Apollo, le planning pour les missions restantes fut modifié -on allongea l'intervalle entre les vols de 4 à 6 mois. La mission avait pour but le cratère Fra Mauro. Apollo 13, en octobre 1969, s'était vue assigner un lancement pour le 12 mars 1970 et les hautes terres de Fra Mauro pour une mission aux buts géologiques affirmés. La région de Fra Mauro se trouvait à 176km à l'Est d'où Apollo 12 s'était posé. Les géologues avait donné la préférence à cette région car elle forme une vaste unité géologique autour de la mer des Pluies, la plus grande mer de lave de la Lune. Alors que les sites visités par Apollo 11 et Apollo 12 se trouvaient dans des mers, des zones plates, Fra Mauro se trouvait dans les hautes terres de la Lune, relativement plus accidentées. L'alunissage de précision qu'Apollo 12 avait accompli et leur couverture photographique approfondie de la région de Fra Mauro depuis l'orbite avait donné confiance à la NASA pour tenter un alunissage là. Deux jours avant le lancement, les directeurs de mission décidèrent de remplacer le pilote principal du module de commandement (CMP) Thomas K. 'Ken' Mattingly par son remplaçant John L. 'Jack' Swigert parce que Mattingly avait été exposé à la rougeole (ou rubéole allemande) à laquelle il n'avait pas d'immunité naturelle. Le pilote de module lunaire de sauvegarde (LMP) Charles M. Duke avait contracté le virus de la rubéole lors d'une visite chez des amis du fait du fils de 3 ans de ceux-ci et il avait exposé le reste de l'équipage. Le commandant d'équipage principal James A. Lovell et le pilote du module lunaire, Fred W. Haise ainsi que le commandant de secours John W. Young et le pilote du module principal Swigert avaient tous une immunité naturelle contre la maladie. Swigert accomplit plusieurs jours de formation de dernière minute et s'intégra bien avec Lovell et Haise. La mission fut interrompue par l'explosion d'un réservoir d'oxygène du module de service (13/04) pendant le trajet lunaire (c'est la fameuse phrase: "Hé! Houston! Nous avons un problème...", "Hey Houston, we've had a problem here"). L'équipage dut se réfugier dans le module lunaire jusqu'au retour en orbite terrestre. La mission dut aller jusqu'à la Lune et revenir! La mission Apollo 13 fut finalement appelée un "échec réussi" du fait de l'expérience qui avait été acquise pendant les opérations de sauvetage appliquées à la mission. plus de détails sur la catastrophe Apollo 135j 22h 54mn
Apollo 1431/01/1971. Saturn V. 16h 03 EST KSC (complexe 39)09/02/1971 16h 05 EST, Océan PacifiqueAlan Shepard (C), Stuart Roosa (MCp), Edgar Mitchell (LMp)comme le cratère Fra Mauro qui était le but de la mission Apollo 13 présentait un intérêt scientifique, la mission Apollo 14 prit à peu près le même chemin. Comme le site d'atterrissage prévu à l'origine pour Apollo 14 à Littrow nécessitait une formation pour un site volcanique, l'envoi de l'équipage sur le site de Fra Mauro nécessita des séances d'entraînement ultérieures. Apollo 14 aussi devait réaliser des observations scientifiques depuis l'orbite lunaire. Apollo 14 fut, après l'échec d'Apollo 13, un retour sur la Lune durement gagné pour la NASA. Pour honorer les frères Wright - des inventeurs américains qu'on considère aux Etats-Unis comme les inventeurs du vol, les astronautes d'Apollo 14 nommèrent le LEM de la mission "Kitty Hawk", du nom du lieu, en Caroline du Nord, où ils réalisèrent leur premier vol. Stuart Roosa (pilote de l'U.S. Air Force) et Edgar Mitchell (aviateur de l'Aéronavale) faisaient partie du 5ème groupe d'astronautes de la NASA. La descente vers la Lune fut affectée de deux problèmes (on dut faire une reprogrammation hâtive de l'ordinateur du LEM ou un cycle des fusibles du radar d'atterrissage). Les possibilités de travail des astronautes furent améliorées par l'utilisation d'un chariot traîné à la main (le "Modularized Equipment Transporter"). Pendant la mission, le scaphandre du commandant fut équipé de bandes rouges (bras, jambes et le sommet de l'écran solaire du casque) pour que le commandant soit mieux distingué du pilote du LEM (cette technique fut employée pour toutes les missions suivantes ainsi, qu'ensuite, pour les missions de la navette et jusqu'à aujourd'hui à bord de la Station Spatiale Internationale. Alan Shepard se singularisa en frappant une balle de golf sur la Lune. L'arrimage du module de commande au LEM demanda 6 essais pendant plus d'une heure et demi avant que les verrous ne s'activent et le système de guidage à l'atterrissage fut défectueux. Les astronautes, en 2 sorties lunaires totalisant 9h 21mn, explorèrent une région de collines située à 180 km du bord de Mare Imbrium ainsi que les collines de Fra Mauro qu'on pensait faites d'éjectas de l'impact qui avait créé la mer. Ils ne purent, du fait d'un terrain plus accidenté, atteindre le bord du Cone Crater, un cratère d'impact récent de 300m, situé à un peu plus d'1,6km du site. L'équipage ont déploé sur la surface les éléments de l'"Apollo Lunar Surface Experiments Package" ou ALSEP, un ensemble d'expériences. Roosa, resté en orbite, photographia la Lune y compris les sites d'atterrissage à venir. Apollo 14 atterrit à 1200km au Sud des Samoa américaines. La mission rapporta 50 kg de roches et de sol et elle détient le record de la sortie lunaire la plus longue en termes de distance, avec 2,7km. Le pilote de la mission, sur son allocation bagage personnelle, emporta autour de la Lune des graines de diverses variétés d'arbres et, au retour, des centaines d'"arbres de la Lune" furent distribués9j 1mn 58s
Apollo 1526/07/1971. Saturn V. 9h 34 EDT KSC (complexe 39)07/08/1971 16h 45 EDT, Océan PacifiqueDavid Scott (C), James Irwin (LMp), Alfred WordenApollo 15 fut la première de trois missions Apollo centrées sur la science. La mission Apollo 15 fut la mission qui inaugura l'emploi du "Lunar Rover Vehicle", un véhicule lunaire qui était déployé du côté du module lunaire. Il atteignait 16 km/h et accroissait les capacités d'exploration des astronautes. Ce fut le centre Marshall de la NASA qui conçit, construisit et dirigea la production du Lunar Roving Vehicle. La mission se déroula dans la région Hadley/Apennins. Trois sorties lunaires totalisèrent 18h 33 mn. Les astronautes d'Apollo 15 utilisèrent le nouveau rover pour accomplir trois excursions au-delà de leur site d'atterrissage de Hadley-Apennine. Le rover souffrit d'une brève panne du mécanisme de direction avant mais l'équipage continua, n'utilisant que le mécanisme arrière. Le LRV avait été conçu et construit par le centre Marshall de la NASA. Le décollage de la partie supérieure du module lunaire depuis la Lune fut télévisé. Les planificateurs de la mission avaient choisi un site assez dangereux pour Apollo 15: il se trouvait dans une zone relativement petite d'une mer lunaire, situé entre les Apennins à l'Est et la Hadley Rille à l'Ouest. L'expérience qu'avaient acquise les précédentes missions permit qu'on se permît de faire descendre le LEM au-dessus d'une chaîne montagneuse (le LEM, cependant, finit par se retrouver dans une position penchée sur la surface). Le site de Hadley Rille permettait aussi les meilleures conditions pour tester le nouveau rover lunaire. Le module de commande d'Apollo 15 a été le premier à disposer de son propre module d'instruments scientifiques. Pendant le vol de retour de la Lune, un astronaute effectua trois sorties dans l'espace pour récupérer les films des caméras du module12j 7h 12mn
Apollo 1616/04/1972. Saturn V. 12h 54 EST KSC (complexe 39-A)27/04/1972 14h 45 EST, Océan PacifiqueJohn Young (C), Thomas Mattingly II (MCp), Charles Duke Jr (LMp)la mission avait pour but Descartes alors qu'Apollo 16 était la deuxième des trois missions scientifiques prévues du programme Apollo. Trois sorties lunaires totalisèrent 20h 17mn. Les astronautes restèrent près de 71 heures sur la surface de la Lune. La mission avait également été dotée du Lunar Roving Vehicle. Une défaillance du moteur du module du commande causa des problèmes pour l'insertion de retour sur la trajectoire à direction de la Terre, mais la mission finit par y être insérée. Les astronautes d'Apollo 16 effectuaient leurs travaux sur la surface lunaire lorsque les contrôleurs les informèrent que le Congrès américain venait d'autoriser le lancement du programme de la navette spatiale; les deux astronautes répondirent avec enthousiasme à cette nouvelle: "Beau, merveilleux, beau!" et l'astronaute Young ajouta, avec un certain sens de la prédiction: "Les Etats-Unis ont absolument besoin de cette navette, vous verrez!" Et 9 ans plus tard, d'ailleurs, il serait le commandant de la première navette, Columbia, lors du premier vol de celle-ci. Les astronautes avaient un télescope, le "Far Ultraviolet Camera/Spectrograph" ("caméra/spectrographe dans l'extrême ultraviolet") à leur disposition et ils observèrent à la fois des objets célestes et la haute atmosphère terrestre; l'instrument est resté sur la Lune dans la région des hautes terres de Descartes11j 1h 51mn
Apollo 1707/12/1972. Saturn V. 0h 33 EST KSC (complexe 39)19/12/1972 14h 24 EST, Océan PacifiqueEugene Cernan (C), Ronald Evans, Harrison Schmitt (LMp)cette mission fut la dernière du programme Apollo. Trois sorties lunaires totalisèrent 22h 2mn dans une région de contact entre le bord d'une mer et une chaîne de montagnes dans la région de Taurus-Littrow. La caméra du Lunar Rover Vehicle -le véhicule laissé sur la Lune, filma le décollage de l'étage de montée du module lunaire et Cernan, le commandant de la mission, prononça ces mots en quittant la surface: "Nous quittons la Lune comme nous y sommes arrivés et -si Dieu le veut- comme nous y reviendrons: pacifiquement et porteurs d'espoir pour toute l'humanité"12j 13h 52mn
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