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Le premier homme sur la Lune!

20 juillet 1969

Le 20 juillet 1969, la mission Apollo 11 accomplissait la promesse faite 8 ans auparavant par le président américain assassiné John Kennedy. Celui-ci, dans un discours, le 25 mai 1961, annonçait: "Je pense que la nation américaine devrait s'engager à réussir ce but, avant la fin de la décennie, de faire se poser un homme sur la Lune et de le ramener sain et sauf sur Terre". Le module lunaire "Eagle" avait atterri sans encombres dans la mer de la Tranquillité, sur la Lune, le 20 juillet 1969, à 16h 18 heure d'été de la côte est américaine. Et Neil Armstrong devint, à 22h 56, le premier homme à poser le pied sur un objet céleste autre que la Terre... En quittant l'échelle de descente et en posant le pied sur la Lune, l'astronaute proclama: ""C'est un petit pas pour un homme mais c'est un pas de géant pour l'humanité" ("That's one small step for man, one giant leap for mankind"). Les deux astronautes de la mission qui participaient à l'atterrissage séjournèrent 2½ h sur la Lune puis ils rejoignirent sans problème le module de commande. Ils prirent ensuite la direction du retour et l'amerrissage de la mission eut lieu dans l'océan Pacifique le 24 juillet. 6 autres missions Apollo suivirent, la dernière ayant lieu en décembre 1972, qui mit un terme au programme. Cette immense première spatiale fut diffusée en direct dans le monde entier. Un-demi million de personnes assistèrent à la marche lunaire! Seuls les Chinois et les Russes soviétiques vécurent l'évènement différemment: les Chinois, ainsi, ne vécurent rien du tout car les autorités chinoises interdirent purement et simplement même la diffusion de la nouvelle... Les autorités russes, elles, n'autorisèrent que la diffusion des images en différé. Lors d'une interview longtemps après l'ère Apollo, Armstrong rendit hommage au "centraines de milliers" de personnes qui avaient été derrière le projet: "Celui qui préparait les tests, celui qui maniait la clé dynamométrique, etc. se disait, qu'il ait été une homme ou une femme: "Si quelque chose se passe mal, ce ne sera pas de ma faute"". Et, lors d'une conférence de presse d'après vol, Armstrong dit qu'Apollo 11 "marquait le début d'un nouvel âge" alors que Collins évoquait de futurs voyages vers Mars

Lancement et voyage jusqu'à la Lune

Neil Armstrong descend l'échelle du LEM le 20 juillet 1969Neil Armstrong descend l'échelle du LEM le 20 juillet 1969. NASA

La mission Apollo 11

La mission Apollo 11 avait décollé le 16 juillet 1969, du pas de tir 39A du centre de lancement américain connu aujourd'hui sous le nom de Kennedy Space Center, en Floride, l'ancien Cape Canaveral. La fusée Saturn V, une fusée de trois étages, haute de 110 m, s'élança à 9h 32 heure d'été de la côte est américaine et elle plaça la mission Apollo 11 en orbite terrestre. On estime qu'un million de personnes s'était rassemblées sur les plages du centre de la Floride pour vivre en direct le lancement d'Apollo 11, alors que plus de 500 millions de personnes dans le monde entier regardait l'événement en direct à la télévision. La journée des astronautes, le 16 juillet 1969, avait commencé par un réveil à 4 heures par l'appel du chef du bureau des astronautes, Donald K. 'Deke' Slayton. Après le traditionnel petit-déjeuner d'avant lancement avec Slayton et le pilote de secours de la capsule Apollo, William A. Anders, les membres d'équipage enfilèrent leurs combinaisons spatiales prirent l'Astrovan qui les amena au pas de tir 39A du Kennedy Space Center. Les travailleurs de la salle blanche d'installation les aidèrent à s'installer sur leurs sièges dans le module de commande Columbia, Armstrong à gauche, Collins à droite, et enfin Aldrin au milieu. Après que l'écoutille à la capsule eut été fermée, on entra dans dans les deux dernières heures du compte à rebours, lesquelles se passèrent sans incident (Armstrong le nota juste avant le décollage: "C'a été un compte à rebours très fluide"). Après le lancement, les ingénieurs de la salle de tir 1 du KSC, qui avait pris en charge le compte à rebours passèrent, dès que la Saturn V eut passé la tour de lancement, le contrôle de vol au centre de contrôle du Manned Spacecraft Center (MCC, maintenant le centre Houston de la NASA). Au MCC, c'est l'équipe verte dirigée par le directeur de vol Clifford E. Charlesworth qui avait pris le contrôle. Les trois étages de la Saturne V fonctionnèrent parfaitement et placèrent Apollo 11 en orbite terrestre basse. Pendant les deux heures et demie suivantes, alors qu'Apollo 11 encore attaché au troisième étage, le S-IVB, orbitait, les astronautes et les contrôleurs vérifièrent le fonctionnement de tous les systèmes. Le contrôle annonça ensuite: "Apollo 11, vous êtes go pour la TLI [Trans Lunar Injection, injection translunaire]', cette mise à feu du troisième étage pour placer la mission sur sa trajectoire lunaire. Ainsi, 2h 44mn après la décollages, le troisième étage se ralluma pendant 6mn pour la TLI, portant Apollo 11 à une vitesse de plus de 38500km/h, vitesse suffisante pour quitter la gravité terrestre. Un peu plus de trois heures après le lancement, et déjà à plus de 4800km de la Terre, le module de commande et de service se sépara du troisième étape pour commencer la manœuvre de transposition et d'amarrage du LEM. Collins pilota la capsule Columbia à une distance de 30m et il l'orienta pour qu'elle fît face au LEM qui était encore installé dans le haut du troisième étape. Il guida lentement la capsule jusqu'à l'amarrage, puis l'extrait, le dernier étage de la Saturn V étant envoyé sur une trajectoire l'emportant au-delà de la Lune et autour du Soleil. Apollo 11, pendant la manouvre avait encore parcouru 4800km. Pour le reste de leur première journée dans l'espace, le contrôle informa l'équipage que, le lancement et l'injection translunaire avait été si précis que la première correction de trajectoire prévue à mi-parcours ne serait pas nécessaire. Les astronautes purent enfin enlever les scaphandres qu'ils portaient depuis le lancement et au MCC, l'équipe blanche des contrôleurs, celle du directeur de vol Eugene F. Kranz, prit le relais, l'astronaute Charles M. Duke étant le nouveau Capcom. Les astronautes firent une agréable surprise avec une diffusion TV couleur non prévue de 16 minutes, offrant aux spectateurs sur Terre des vues spectaculaires de la planète. Puis ils placèrent l'ensemble du "train lunaire" en mode Passive Thermal Control (PTC, "contrôle thermqie passif") ou mode "barbecue": les vaisseaux faisaient une rotation sur eux-mêmes 3 fois en 1 heure de sorte à distribuer la chaleur solaire uniformément. Enfin, environ 13 heures après le lancement et une très longue journée, l'équipage put commencer sa première période de sommeil, Apollo 11 se trouvant à environ 101 000km de la Terre. Lorsqu'il se réveillèrent, ils en étaient à 177 000... On leur fit une mise à jour concernant la mission robotique soviétique Luna 15, qui avait été lancée trois jours plus tôt et se trouvait encore aussi sur son chemin à destination de la Lune. Puis les astronautes procèdèrent à la première correction de trajectoire nécessaire, une mise à feu de 3 secondes du moteur principal (moteur "Service Propulsion System", ou SPS du module de service), laquelle manoeuvre abaissait le passage au plus près de la Lune de 320 à 111km. On informa Apollo 11 que le Luna 15 était entré en orbite elliptique autour de la Lune mais qu'on ne connaissait pas encore les objectifs de cette mission. L'équipage émit une émission télévisée prévue, à 240 000km de la Terre montrant comment sa taille avait rapetissé et Armstrong en donnant une description détaillée. Puis la caméra fut orientée vers l'intérieur d'Apollo 11 et la diffusion dura 35mn. Peu de temps après, l'équipage s'installa dans sa deuxième nuit de sommeil dans l'espace et le contrôle accorda de nouveau une extension puisque la correction de trajectoire de mi-parcours prévue le lendemain matin n'était pas nécessaire -la trajectoire restant très précise. A Houston, l'astronaute Frank Borman et Christopher C. Kraft, le Director of Flight Crew Operations, tinrent une conférence de presse sur le Luna 15; les responsables de la NASA se préoccupaient que la mission soviétique, maintenant en orbite lunaire -et sans qu'on sache toujours ses objectifs- interférât avec Apollo 11. Borman avait visité Moscou plus tôt en juillet avait fait connaissance d'un académicien, Keldysh et il lui téléphona pour exprimer ces préocupations. Keldysh l'assura que Luna 15 n'interférerait pas avec Apollo 11 et -du jamais vu encore dans les relations spatiales soviéto-américaines- il télégraphia les paramètres orbitaux précis du Luna 15 à Borman. Les Russes, cependant, ne divulguèrent pas les véritables objectifs de la mission, se contentant de déclarer que la sonde resterait en orbite pendant 2 jours. L'activité majeure du troisième jour d'Apollo 11 dans l'espace fut la première activation et l'inspection du LEM Eagle, que l'équipage télédiffusa, à 323 000km de la Terre. Armstrong décrivit l'état du mécanisme d'amarrage, déclarant: "Mike [Collins] a dû faire un travail en douceur pour l'amarrage: aucune bosse ou marque sur le LEM", rendant ainsi hommage aux excellentes qualités de pilote de Collins. Après l'ouverture du hublot, les lumières s'allumèrent automatiquement dans le LEM et la diffusion dura 1h 36mn après quoi Aldrin et Armstrong retournèrent dans la capsule Apollo et refermèrent les écoutilles. Peu de temps après, Apollo 11 passait dans l'attraction gravitationnelle de la Lune (344 500km de la Terre, 62600km de la Lune). L'équipage se prépara pour sa troisième période de sommeil du vol. Pendant qu'il dormait, le contrôle de vol décida qu'une correction prévue à mi-parcours ce jour-là ne serait pas nécessaire et ils prolongèrent de nouveau le temps de repos de l'équipage. Peu de temps après que les astronautes se furent réveillés pour leur 4ème journée dans l'espace, Apollo passa dans l'ombre de la Lune et ils purent observer la couronne solaire, la surface lunaire éclairée par la lumière cendrée et, pour la première fois, ils purent voir nettement les étoiles et les constellations. Houston lut les nouvelles du matin aux astronautes; d'intérêt était que le journal soviétique La Pravda, en rapportant la mission américaine, appelait Neil Armstrong le "tsar du vaisseau". Par ailleurs, la presse soviétique indiquait que la mission Luna 15 accomplirait tout ce que leurs précédents Luna avait fait, premier indice public qu'elle pourrait peut-être essayer de rapporter des échantillons de la Lune. Armstrong décrivit ainsi la Lune, que les astronautes voyaient pour la première fois. La Lune remplissait alors environ les trois quarts de la fenêtre d'écoutille, une partie de la Lune se trouvant dans l'ombre complète et une partie dans la lumière cendrée

Injection en orbite lunaire

La première manoeuvre d'insertion en orbite lunaire eut lieu le 19 juillet alors qu'Apollo 11 était passé derrière la Lune et hors de contact avec la Terre. 76 heures après le décollage, une mise à feu du moteur Apollo, par une poussée rétrograde, plaça la mission sur une orbite lunaire initiale elliptique. Une seconde mise à feu plaça Apollo 11 en une orbite lunaire de 112km d'altitude. L'alunissage dans la mer de la Tranquillité aurait lieu le lendemain et la zone était encore dans la nuit lunaire (au moment de l'alunissage, le Soleil s'y serait levé, donnant un éclairage à angle faible ce qui donnerait un optimum pour le pilotage). Lors d'une interview, le 19 septembre 2001, Armstrong déclara: "J'étais bien conscient que ce moment était le sommet du travail de 300 à 400 000 personnes durant une décennie et les espoirs des Etats-Unis et ce que ceci donnerait reposaient sur comment seraient les résultats. Il semblait que la chose la plus importante à faire était de se concentrer sur notre travail du mieux que nous pouvions et d'essayer de faire que rien ne nous distraie de faire le meilleur travail possible"

Descente du LEM et alunissage

Aldrin et Armstrong réactivèrent le LEM Eagle, y compris le déploiement des jambes d'atterrissage et ils enfilèrent leurs scaphandres; ils se désarrimèrent de la capsule Apollo alors qu'Apollo 11 se trouvait derrière la Lune, au début de leur 13ème révolution. 3 sites d'alunissage avaient été prévus pour Apollo 11 fonction de la date et de l'heure du lancement; le site utilisé fut le "Landing Site 2", qui était prévu si Apollo 11 était lancé le 16 juillet 1969 comme prévu. Il se trouvait à 23° 42' 28" de longitude est et 0° 42' 50" de latitude nord, dans le sud-ouest de la mer de la Tranquillité. La mise à feu pour insertion en orbite de descente ("Descent Orbit Insertion"), une mise à feu de 30 secondes du moteur du LEM eut lieu derrière la Lune, qui abaissa l'orbite à 50000 pieds soit l'altitude qu'avait atteint la mission Apollo 10. Alors que les deux vaisseaux, sur la 14ème orbite, volaient désormais séparément, ils réapparurent de derrière notre satellite et l'engagement de la descente propulsée ("Powered Descent Initiation") commença, marquant le début de la manoeuvre d'atterrissage. L'antenne du LEM se désengagea plusieurs fois de la connexion avec la Terre mais on finit par rétablir une liaison stable. Le LEM volait le moteur en avant et les hublots dirigés vers la surface, à 480km à l'Est du site d'atterrissage dans la mer de la Tranquilité. Armstrong constata que les repères défilaient avec entre 2 et 3 secondes d'avance, pronostiquant qu'ils atterriraient près de 5km plus loin que prévu. A une altitude de 40000 pieds, Armstrong manoeuvra le LEM les hublots vers le haut et ils les réorienta pour qu'ils fissent face à la direction du vol; il positionna aussi le radar d'atterrissage pour que ce dernier pointât vers la surface. C'était l'ordinateur qui devait contrôler toute la séquence de l'atterrissage depuis la séparation d'avec le module de commande. Une autre des raisons qui fit qu'Armstrong reprit les commandes est que l'ordinateur menait le LEM dans une zone de chaos rocheux qui était en pente. Il orienta le LEM dans une attitude plus verticale, ce qui ralentit la descente. Pendant la descente, l'ordinateur de bord afficha plusieurs fois le code d'erreur 1202. Les contrôleurs, à Houston essayèrent de trouver dans leurs notes ce que cela signifiait alors que le temps s'écoulait! Une conversation tendue eut lieu entre Armstrong et Houston; le code annonçait que l'ordinateur allait s'éteindre et redémarrer ce qui, heureusement, n'eut pas lieu. La descente du LEM avait été autorisée bien que des problèmes aient eu lieu dans le lien radio avec la Terre. Le responsable de la navigation au centre de contrôle appela Jack Garman, qui pouvait le conseiller; ce dernier avait établi une liste de toutes les alarmes ordinateur qui pouvaient survenir pendant cette phase du vol et il sut immédiatement qu'une erreur 1202 n'était qu'une alarme prévenant que l'ordinateur de navigation était temporairement surchargé; d'où que l'atterrissage pouvait continuer. Ce fut ainsi à cette préparation et cette sûreté de la décision, malgré la pression, qu'on dut le succès de la première mission lunaire. L'alarme 1202 s'était déjà produite lors d'un entraînement. Le chef du contr&ocicrc;le de la mission, Gene Kranz, décida cependant de continuer car suffisamment d'informations lui arrivait; les communications continuèrent d'être intermittentes pendant toute la descente. Pour ce qui est de l'alarme de l'ordinateur de bord, elle était intermittente et cela signifiait qu'il était aussi dangereux d'annuler l'atterrissage que de le poursuivre et le contrôle considéra que l'atterrissage était "go" ("autorisé") concernant l'alarme. L'alarme 1202 permettait aussi de comprendre que l'ordinateur de guidage laissait de côté des tâches moins importantes -comme le radar de rendez-vous- pour se centrer sur le contrôle de direction du moteur de descente et fournir à l'équipage les informations d'atterrissage. Le système de guidance Apollo était en fait un système très fiable: aucune erreur de programmation ne fut jamais découverte au cours des missions suivantes et il fut ensuite adapté pour les missions Skylab et celles de la navette spatiale. Un autre code, quelques minutes plus tard, s'afficha, le 1201, qui était l'équivalent du précédent ou, du moins, qui signifiait que l'ordinateur ignoraient certaines tâches. C'est à ce moment qu'Armstrong décida de passer les ordinateurs en mode semi-automatique et le LEM en mode contrôle manuel. Aldrin continua d'énumérer les valeurs de l'altitude, de la vitesse et autres données de la descente et Armstrong prit manuellement les commandes pour atterrir. La gravité inégale de la Lune et un peu de vitesse en trop lors du désarrimage du LEM en orbite avaient fait que le vaisseau avait dépassé la zone prévue d'atterrissage... Les astronautes survolaient un champ avec cratère et rochers. Neil Armstrong se mit en vol en palier à 122m d'altitude et chercha un nouveau lieu d'atterrissage. De plus, le carburant s'épuisait et il était prévu que, si on atteignait les 60 secondes de carburant seulement, il faudrait annuler la mission. Mais le problème est que lancer le moteur de montée à cette altitude pouvait fort bien ne pas fonctionner! Alors qu'on avait prévu qu'il resterait 2 minutes de carburant une fois atterri, on finit par atteindre les 60 secondes, puis les 30. Le LEM était à une altitude de 3 mètres! Les indicateurs de carburant, par ailleurs, donnaient de fausses indications car le niveau bas oscillait, dans les réservoirs, au niveau des capteurs. Il ne restait plus que 30 secondes de carburant lorsque le module "Eagle" toucha la surface. Armstrong, alors, transmit à Houston: "Houston? Ici la base de la Tranquillité. Le module Eagle vient d'atterrir!". La salle de contrôle se remplit immédiatement d'une atmosphère de célébration, mettant fin à l'intense tension qui avait précédé; l'un des contrôleurs dit aux astronautes: "Beaucoup d'entre nous devenaient bleus! Nous respirons de nouveau". L'équipage finit par se poser dans un nuage de poussière soulevé par le moteur de descente; une ombre et quelques rochers encore visibles furent les seuls repères qui aidèrent Armstrong pour la manoeuvre. Quand les tiges sortant des pieds du LEM touchèrent le sol lunaire, une lumière bleue s'alluma au tableau de bord. Le chef du contrôle constata qu'un long silence s'était installé dans la salle de Houston puis les contrôleurs éclatèrent de joie. Armstrong confirma par la suite que l'atterissage était son plus gros souci, disant que "des paramètres inconnus" étaient nombreux et qu'"il fallait se soucier de milliers de choses". Aldrin, lui, déclara que la question de l'ordinateur de vol "s'était malencontreusement produite à un moment où nous ne voulions pas nous préoccuper de régler de tels problèmes".

La marche sur la Lune

La marche sur la Lune fut également menacée: le froid lunaire avait bloqué une conduite de carburant quelques minutes après l'atterrissage mais la chaleur du moteur finit par régler la question (qui n'avait pas été dite aux deux astronautes). Enfin, un problème avec l'évacuation de la pression de la cabine causa des problèmes avec l'ouverture de la porte et le module postérieur du scaphandre d'Armstrong cassa le bouton d'armement du moteur de remontée; ce dernier, au moment du départ, fut actionné avec la pointe d'un stylo à bille. A précisément 15h 17mn 40s heure de Houston, le 20 juillet 1969, Aldrin avait annoncé "lumière contact", ce qui signifiait qu'au moins une des trois sondes (1,7m de longueur) en-dessous les trois jambes du LEM avait eu le contact avec la surface. Le LEM Eagle dériva sur la gauche et, trois secondes plus tard, Armstrong cria "coupure", suivi par Aldrin qui répondit "OK. Moteur arrêté", ce qui indiquait le moteur de descente avait été coupé. Apollo 11 était sur la Lune. A Houston, la télémétrie indiqua que le moteur avait été coupé et appelèrent Armstrong et Aldrin disant: "nous confirmons, Eagle". Ce à quoi Armstrong répondit par les mots, devenus historiques: "Houston, ici la base de la Tranquillité; le Eagle a aluni". L'alunissage d'Apollo 11 fut un évènement purement non-visuel et télémétrique car aucune radio-diffusion télévisée n'avait été prévue. Les deux astronautes décidèrent de ne pas utliser le temps de repos prévu avant la sortie et ils commencèrent les préparations pour leur marche historique sur la Lune; ils s'équipèrent de leur "Portable Life Support System" (PLSS), ces sortes de sacs à dos fournissant l'oxygène et les communications, ils reconfigurèrent le LEM en dépressurisation, enfilèrent leurs casque, viseur et gants puis ouvrirent la vavle de la cabine. Toutes ces préparations se firent sous la surveillance des contrôleurs de la Green team, qui avaient entamé leur tour dans la salle du contrôle. Aldrin aida Armstrong à passer sur la plateforme avant du LEM et, une fois sur l'échelle, il tira sur une lanière qui relâcha le "Modularized Equipment Stowage Assembly" ("assemblage de stockage d'équipement modulaire", MESA) situé sur le côté de l'étage du descente du LEM, sur lequel se trouvait un caméra TV noir et blanc qui allait permettre à des centaines de millions de personnes de le voir descendre et atteindre la surface lunaire. Armstrong devenait le premier homme à poser le pied sur la Lune, prononçant sa phrase célèbre: "C'est un petit pas pour l'homme mais un bond immense pour l'humanité". Un-demi million de personnes virent ensuite, sur leurs écrans de télévision -jamais, à l'époque, un tel chiffre n'avait été atteint- Neil Armstrong descendre l'échelle du module lunaire et poser le pied sur la Lune... La phrase d'Armstrong fut reçue par la station de la NASA Madrid Deep Space Communications Complex (MDSCC) de Robledo de Chavela, près de Madrid (cette station, comparée aux deux autres, en Australie et en Californie, était la mieux placée à ce moment). En descendant l'échelle, à titre de précaution, il était remonté, d'un bond, d'1 mètre sur le premier barreau de l'échelle, ce qui fut facilité par la gravité lunaire qui n'était que d'1/6ème de celle de la Terre. Armstrong commença immédiatement ses premières tâches puis fut suivi sur la surface par Aldrin

Les deux astronautes dévoilèrent la plaque commémorative d'Apollo 11 et placèrent la caméra de télévision de la MESA à environ 18m du LEM, montée sur un trépied de sorte que le public mondial pût suivre la suite de leurs activités. Ils déployèrent le Solar Wind Collector (expérience sur le vent solaire) et mrent en place le drapeau américain (la tige de métal de celui-ci ne s'étendit pas complètement, ce qui donna au drapeau l'apparence qu'il ondulait ans une brise lunaire). Puis les deux astronautes s'entretinrent avec le président Nixon, qui se trouvait dans le Bureau ovale de la Maison Blanche et qui leur fit part des félicitations de la nation pour leur exploit historique. Puis ils continuèrent leurs tâches, comme déployer les expériences du "Early Apollo Surface Experiment Package". A ce moment, ils avaient 30 minutes de retard sur le planning mais leurs équipements étaient dans les limites, de sorte que les contrôleurs les appelèrent pour leur dire qu'ils leur accordaient 15 minutes supplémentaires sur la Lune. Une fois les échantillons lunaires collectés, les astronautes récupérèrent les films des appareils et fermèrent les sacs d'échantillons. Aldrin fut le premier à remonter dans le LEM et il aida Armstrong à remonter tous ces éléments; il fit aussi redescendre un ensemble d'éléments commémoratifs qu'ils voulaient laisser sur la surface: disque de silicone contenant les salutations de 73 gouvernants du monde, un patch Apoll 1 en mémoire des astronautes Virgil Grissom, Edward White et Roger Chaffee qui étaient morts lors de l'incendie au sol de leur capsule en 1967, deux médailles soviétiques honorant le cosmonaute Vladimir Komarov tué dans l'accident du Soyouz 1 et Youri Gagarine, le premier homme dans l'espace, qui avait été tué, en 1968, dans un accident d'avion ainsi qu'une petite branche d'olivier en or (identique à celles que les astronautes d'Apollo 11 avaient emportées sur la Lune pour les offrir, de retour, à leurs épouses). Armstrong regagna aussi le LEM, ils fermèrent le hublot et repressurisèrent la cabine puis mangèrent un repas bien mérité. Aldrin se rendit compte que, probablement en enlevant son PLSS, il avait cassé le fusible qui permettait d'armer le moteur du moteur de remontée, élément critique du départ pour le jour suivant (heureusement, les astronautes purent utiliser la pointe d'un stylo-feutre pour enfoncer le bouton du fusible. Puis il re-dépressurisèrent le LEM et se débarassèrent de leurs PLSS ainsi qu'un sac contenant leurs bottes lunaires et autres objets qui ne leur étaient plus nécessaires (ce qui libérait de l'espace dans la cabine étroite et réduisait le poids du LEM au décollage). La caméra TV au sol continuait de transmettre. Enfin, ils re-pressurisèrent la cabine du LEM pour la dernière fois, éteignirent la caméra et se préparèrent à un sommeil mérité mais agitée alors qu'ils étaient éveillés depuis 21 heures. Aldrin se recroquevilla sur le sol du LEM tandis qu'Armstrong avait fabriqué un hamac et dormit sur le couvercle du moteur de l'étage d'ascension. Le seul enregistrement de l'alunissage historique d'Apollo 11 provient d'une caméra vidéo (16mm, 6 images/seconde) qui se trouvent sur le hublot du côté de Buzz Aldrin (côté droit du LEM); du fait de la petite taille du hublot et de l'angle auquel la caméra était installée, celle-ci n'enregistra pas ce Neil Armstrong vit en volant et en atterrissant. En ce moment historique, la Lune, vue de la Terre, approchait du Premier Quartier et la mer de la Tranquillité baignait déjà dans la lumière du Soleil. Dans la mer de la Tranquillité, le Soleil se levait, à l'Est et c'était le Dernier Quartier de Terre (la Terre était haut, à l'Ouest). Vénus se voyait dans le Taureau

Remontée du LEM en orbite

Après avoir pris un repos de 7 heures, Armstrong et Aldrin furent réveillés, le 21 juillet, par le "Base de la Tranquillité, base de la Tranquillité, ici Houston" du Capcom Ronald E. Evans. Armstrong répondit par un vif "Bonjour Houston, ici la base de la Tranquillité". Les deux astronautes avaient dormi avec leurs scaphandres, leurs casques et leurs gants car la température dans le LEM n'était que de 16°C. Aucun des deux n'avait pu dormir profondément, partie du fait de l'excitation de leurs activités sur la Lune, partie de leur organisation inhabituelle pour dormir. Finalement le Capcom dit: "Vous êtes prêts au décollage" et Aldrin répondit: "Compris; nous sommes n° 1 au décollage". Les astronautes déclenchèrent le moteur d'ascension du LEM aux fins d'atteindre une orbite initiale de 88km au-dessus de la surface lunaire et 21km, légèrement arrière d'Apollo. Puis des mises à feu du système de contrôle firent que le LEM atteigne une orbite de 116km et rattrape le module de commande. Le LEM s'arrima à celui-ci lors de la 27ème orbite de ce dernier, moins de 4 heures après le décollage de la Lune. Lorsque le LEM s'arrima à la capsule Columbia, l'astronaute Collins dit ensuite que "pour la première fois", il "avait vraiment eu le sentiment que nous allions mener ce truc à bien". Armstrong et Aldrim repassèrent dans la capsule Apollo, y transférant ce qu'ils rapportaient de la Lune (en prenant soin d'éviter autant qu'ils pouvaient la poussière lunaire) et le LEM fut largué 4 heures plus tard, restant en orbite lunaire jusqu'à ce qu'il s'écrasât sur la Lune plusieurs mois plus tard. A titre informatif, alors qu'Armstrong et Aldrin se préparaient à quitter la Lune, le Luna 15 des Russes alluma sa rétrofusée après avoir accompli 52 orbites mais 4mn plus tard, les signaux furent perdus avec le vaisseau et on pense qu'il s'écrasa dans la mer des Crises (soit 800km de la base de la Tranquillité) à une vitesse qu'on pense avoir été de 480km/h

Voyage retour à la Terre

Apollo 11 orbita encore 5h après le rendez-vous avec le LEM puis, passé derrière la face cachée de la Lune, les astronautes, à la fin de la 30ème orbite lunaire de la mission, mirent à feu le moteur du module de service, "le Service Propulsion System", pendant 2mn et demi et ce "Trans Earth Injection burn" (mise à feu d'injection trans-Terre, (TEI)) plaçaient les astronautes sur le chemin du retour. L'équipage prit une série de photos de la Lune qui s'éloignaient et placèrent de nouveau les vaisseaux en mode barbecue ("Passive Thermal Control") puis ils furent autorisés pour leur première période de repos de leur voyage de retour vers la Terre. Peu après que les astronautes se furent réveillés de leur période de repos de 10h, ils passèrent de la gravitation de la Lune à celle de la Terre, commençant d'accélérer vers celle-ci. A 313 000km de la Terre, ils pratiquèrent une manoeuvre de correction de trajectoire de 11 en utilisant les thrusters RCS du module de service, de sorte à affiner leur trajectoire de rentrée dans l'atmosphère terrestre. Ils pratiquèrent aussi une diffusion TV de 15mn, qui commençait par une vue de la Lune qui s'éloignait puis, à 262 000km de la Terre, ils commencèrent une nouvelle période de repos de 10h. Lorsqu'ils s'éveillèrent pour leur dernier jour dans l'espace, la distance à la Terre n'était plus que de 211 000km et ils continuaient d'accélérer puis, sans qu'une correction de trajectoire à mi-course eût été nécessaire, ils arrivèrent bientôt à mi-chemin, à 190 500km. Au cours d'une télédiffusion de 12mn, l'équipage fournit ses réflexions sur la mission et, comme vue finale, ils pratiquèrent un zoom sur la Terre qui se trouvait à 169 000km. Peu de temps avant qu'ils ne commencent leur dernière période de repos, le Capcom les informa qu'un système météo approchant de la zone prévue pour leur amerrissage, ils atterrirraient à 400km au nord-est et qu'aucune manoeuvre ne serait cependant nécessaire, le module de commande utilisant sa capacité de portance de sorte à allonger la trajectoire de ré-entrée. Le USS Hornet avait déjà pris la direction de cette nouvelle zone. A ce moment, le président Nixon avait commencé son voyage pour venir à la rencontre des astronautes d'Apollo 11 sur le Hornet

la Lune vue depuis l'orbite lunairela Lune vue depuis l'orbite lunaire. NASA

Rentrée atmosphérique et amerrissage

Le 24 juillet 1969, à 76000km de la Terre et leur capsule accélérant rapidement, les astronautes Neil Armstrong, Edwin 'Buzz' Aldrin et Michael Collins se réveillèrent pour leur dernier jour dans l'espace, se préparant à leur amerrissage dans l'océan Pacifique, 1530km au sud-ouest d'Hawaï. Un ciel couvert avait rendu la navigation aux étoiles impossible pour le navire de récupération USS Hornet, de sorte que ce dernier utilisa l'ancienne technique de navigation à l'estime des marins pour rejoindre le point de récupération à l'heure et à la bonne position. Le président Richard M. Nixon avait volé à bord du Air Force One de San Francisco, via Hawaii, à Johnston Island, un atoll situé à 1300km à l'ouest-sud-ouest d'Honolulu; il était accompagné par Thomas Paine, administrateur de la NASA, Frank Borman, astronaute d'Apollo 8, et d'autres hauts officiels. De l'île Johnston, ils empruntèrent des hélicoptères de l'U.S. Navy jusqu'au navire relais de communications, le USS Arlington, où ils passèrent la nuit avant que des hélicoptères les transportent au USS Hornet tôt le jour de l'amerrissage. À une altitude d'environ 7240km, Apollo 11 passa dans l'ombre de la Terre et, 12 minutes plus tard, le module de commande se sépara du module de service qui effectua une manœuvre d'évitement pour éviter d'interférer avec le processus de rentrée. Le Hornet était encore en route vers le point d'amerrissage mais il avait déjà lancé les hélicoptères de récupération qui, déjà, s'approchaient de leurs positions opérationnelles. Le module de commande manoeuvra pour orienter son bouclier thermique dans le sens du vol et sa vitesse s'accrut à plus de 39700km/h. À une altitude de 400 000 pieds, le point appelé interface d'entrée (en anglais "Entry Interface"), la capsule Apollo 11 rencontra les premiers linéamentsde l'atmosphère terrestre. 4 minutes d'interruption des communications radio suivirent, les gaz ionisés engendrés par la chaleur de la ré-entrée entourant le vaisseau spatial. Aldrin filma la traversée de l'atmosphère par le hublot droit de la capsule Columbia avec une caméra de 16 mm. L'ordinateur de la capsule, comme prévu pour atteindre le nouveau point d'amerrissage, fit que celle-ci exécuta une maneouvre entraînant un léger saut permettant d'augmenter la trajectoire de ré-entrée. Les astronautes subirent une décélération maximale d'environ 6,5G. L'un des avions déployés dans la zone eut le contact visuel avec la capsule alors qu'elle était à environ 65 000 pieds d'altitude. 3mn plus, ce fut le Hornet qui eut un contact visuel passager à travers un ciel couvert. A 24 000 pieds, le couvercle de sommet de la capsule Apollo fut larguée, suivi moins de deux secondes plus tard par les deux parachutes extracteurs qui ralentirent et stabilisèrent la descente. À 10 000 pieds, les trois parachutes principaux, orange et blanc, de 25m de diamètre se déployèrent et le Hornet établit un contact radio avec Apollo 11, qui descendait dans le ciel avant l'aube. À 195 heures et 18 minutes précisément après son décollage de Floride, Apollo 11 amerrissait dans le Pacifique! Le USS Hornet se trouvait encore à 21km mais il parcourut rapidement la distance; les hélicoptères de récupération se trouvaient soit sur zone, ou approchait rapidement

->Des détails sur les prévisions météo pour l'amerrissage d'Apollo 11
La météo pour l'amerrissage d'Apollo avait été calculée par le U.S. Weather Bureau (de nos jours le National Weather Service), dont le Spaceflight Meteorology Group (SMG) avait fourni les prévisions météo spécialisés pour aider aux décisions depuis le programme Mercury. La tempête tropicale Claudia se dissipait dans la zone prévue et les contrôleurs décidèrent finalement de modifier le point à viser du fait d'orages épars qui pouvaient menacer la descente en parachutes. Le service météo de la marine américaine à Hawaï, le "Fleet Weather Central Pearl Harbor" avait la charge des prévisions pour la météo au moment de la récupération de l'équipage et son directeur avait une autorisation top-secret pour accéder à de l'imagerie classifiée d'un programme satellite météo militaire (qui allait devenir le Defense Meteorological Satellite Program, DMSP). Le satellite "Applications Technology Satellite" de la NASA fournit aussi des images de la zone de récupération. Au moment de l'amerrissage, les conditions météo étaient excellentes: visibilité 20km, vent de 17 noeuds (31km/h) et des vagues de 0,9 à 1,1m et couverture nuageuse 6/10ème à 1500ft (mais sans précipitations)

Initialement, Columbia a pris la "position 2 stable" (en anglais, "Stable 2 position") dans l'eau, le sommet de la capsule pointant vers le bas. En l'espace de quelques minutes, trois sacs de flottaison se gonflèrent à droite de l'engin spatial. A la différence des récupérations précédents, celle d'Apollo 11 fut compliquée du fait des mesures concernant une possible contamination biologique rapportée de la Lune. Les hommes-grenouilles de la U.S. Navy's Underwater Demolition Team ("équipe de démolition sous-marine de l'U.S. Navy"), portant des équipements de plongée pour éviter toute contamination par de possibles micro-organismes lunaires, entrèrent en action. Une fois que la capsule se fût redressée, le premier plongeur arrivé dans l'eau y attacha une ancre flottante par la stabiliser dans une mer forte. Deux autres plongeurs le suivirent et les trois attachèrent un collier de flottaison autour de la capsule Apollo 11. Un hélicoptère largua un premier radeau que les trois hommes gonflèrent et attachèrent au collier. Une deuxième radeau suivit et fut gonflé contre le vent de la capsule pour protéger les flotteurs de quelconques germes lunaires. Un officier de décontamination plongea à son tour et monta à bord de ce second radeau. Un hélicoptère fit descendre les Biological Isolation Garments ("vêtements d'isolement biologique", BIGs) ainsi que des bidons contenant des solutions de décontamination pour le l'équipage et la capsule. Les opérations de décontamination furent effectuées sur la capsule et on fit passer des BIG à l'équipage. Les trois astronautes sortirent alors de la capsule et embarquèrent sur un radeau (d'abord Armstrong puis Collins et, enfin, Aldrin). Les opérations de décontamination de la capsule et des astronautes continuèrent. Puis l'hélicoptère, un par un, remonta les astronautes en utilisant un filet de repêchage de secours. Un médecin aéronautique de la NASA pratiqua une rapide évaluation et l'hélicoptère prit la route du USS Hornet, y atterrissant 63 mn après l'amerrissage. De là, les marins placèrent la machine sur l'un des ascenseurs, qui apporta l'hélicoptère au pont inférieur puis il fut remorqué jusqu'à l'aire de débarquement située près du système de quarantaine MQF (un deuxième MQF était prêt dans le cas de problèmes avec le premier ou en cas où un membre d'équipage du Hornet eût été exposé involontairement aux astronautes ou à la capsule Apollo). Les trois astronautes et le médecin pénétrèrent dans le MQF où ils restèrent jusqu'à leur arrivée, deux jours plus tard, au Lunar Receiving Laboratory (LRL) au Manned Spacecraft Center (aujourd'hui le centre Johnson de la NASA). Un ingénieur de la NASA était à l'intérieur du LRL pour filmer l'entrée des astronautes et il dut aussi demeurer en quarantaine. Au contrôle, à Houston, une fois que l'équipe de récupération eut apporté les astronautes à bord du Hornet, tout le monde alluma des cigares et agita des drapeaux américains dans une cacophonie d'acclamations; un écran affichait les mots du discours de mai 1961 du président Kennedy au Congrès qui engageait l'Amérique dans la conquête de la Lune et un autre écran affichant le patch de la mission et ces mots: "tâche accomplie -- juillet 1969". Dans un bref discours aux astronautes qui se trouvaient dans le MQF, le président Nixon reconnût l'énorme accomplissement que réprésentait l'atterrissage sur la Lune et invita les astronautes et leurs épouses à un dîner d'état à Los Angeles le 13 août, une fois que leur quarantaine serait passée. L'aumônier du USS Hornet dit une prière et la communion se termina par l'hymne américain. En ce qui concerne la capsule Apollo 11, elle avait été transportée à bord du Hornet et transférée sur le pont inférieur à côté du MQF. Après tout ceci, le Hornet pris le chemin de Pearl Harbor, à Hawaï. Sans que la la barrière biologique ne fût brisée, l'ingénieur de la NASA confiné dans le MQF utilisa un tunnel en plastique flexible qui reliait ce dernier à la capsule pour récupérer les échantillons, les films et les combinaisons spatiales et ainsi de suite puis il transféra les échantillons et les films à l'extérieur du MQF par l'intermédiaire d'un sas de transfert, qui comprenait un lavage de décontamination. Tout fut transporté par avion à Houston où tout fut examiné et traité dans l'installation du Lunar Receiving Laboratory (LRL) dans les 48 heures suivant l'amerrissage

Le gouvernement américain, en 1969, s'était préparé à la possibilité d'un échec d'Apollo 11 et la Maison Blanche avait fait préparer un discours. Celui-ci fit préparé par William Safire, le rédacteur des discours du Président Nixon et il s'adressaient aux veuves de Neil Armstrong et de Buzz Aldrin personnellement et au reste des Etats-Unis en général. Si le LEM avait échoué à ramener les deux astronauts à la capsule Apollo en orbite lunaire, ceux-ci auraient été condamnés à mourir de faim et de soif et leur seule option, déclara Safire en 1969 par ailleurs, aurait été le suicide; Michael Collins, le pilote du module de commande aurait dû rentrer seul sur Terre. Le Président Nixon n'eut jamais à utiliser ce discours et, au contraire, il put féliciter les trois astronautes d'Apollo 11 ajoutant que "à cause de ce vous avez fait, les cieux sont devenus une part du monde des humains". Suit le texte du discours: "DANS LE CAS D'UN DESASTRE LUNAIRE: Le destin a voulu que les hommes qui étaient allés sur la Lune pour explorer en paix resteront sur la Lune pour y reposer en paix. Ces hommes courageux, Neil Armstrong et Edwin Aldrin, savent qu'on ne peut espérer les sauver. Mais ils savent également que leur sacrifice est un espoir pour l'humanité. Ces deux hommes offrent leur vie pour le but le plus noble de l'humanité: la recherche de la vérité et de la compréhension. Ils seront pleurés par leurs familles et leurs amis; ils seront pleurés par leur nation; ils seront pleurés par les peuples du monde; ils seront pleurés par une Mère Terre qui a pris le risque d'envoyer deux de ses enfants vers l'inconnu. Par leur exploration, ils ont fait que les peuples de la Terre se sont sentis un; par leur sacrifice, ils rendent plus forte la fraternité des hommes. Dans les temps anciens, les hommes regardaient les étoiles et y voyaient leurs héros dans les constellations. Aujourd'hui nous faisons beaucoup de même mais nos héros sont des hommes héroïques de chair et de sang. D'autres suivront et pourront sûrement revenir sur Terre. L'humanité ne se verra pas dénier sa recherche. Mais ces hommes étaient les premiers et ce sont eux qui resteront avant tout dans nos coeurs. Tout être humain qui, dans les nuits qui viendront, regardera la Lune, saura qu'il existe un coin d'un autre monde qui est pour jamais humain AVANT LA DECLARATION DU PRESIDENT: Le Président devrait téléphoner à chacune des veuves APRES LA DECLARATION DU PRESIDENT, LORSQUE LA NASA COUPERA LES COMMUNICATIONS AVEC LES ASTRONAUTES: Un ecclésiastique devra adopter la procédure d'un enterrement en mer, recommandant les âmes des astronautes "au plus profond des profondeurs" et conclure par le Notre Père

Dans l'intallation de quarantaine de Houston, le Lunar Receiving Laboratory (LRL)

De retour à l'intallation de quarantaine de Houston, le Lunar Receiving Laboratory (LRL), les astronautes continuèrent une quarantaine de 21 jours dans de nouveaux quartiers. 6 employés vinrent les rejoindre du fait que, lors du traitement des échantillons lunaires, l'isolement biologique ne put être respecté. Deux représentants de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) inspectèrent le LRL et la déclarèrent bien gérée et organisée. La routine des astronautes fut interrompue le 5 août: les travailleurs du LRL organisèrent un évènement d'anniversaire pour le 39ème anniversaire de Neil Armstrong. Le 25 juillet, arrivèrent les premiers échantillons de roche lunaire et des équipes de scientifiques et de techniciens commencèrent de les étudier. Les premières études des roches lunaires montrèrent que nombreuses étaient celle qui contenaient des bulles et des cavités, qui avait été vraisemblablement créées par des gaz piégés dans les roches lorsqu'elles s'étaient refroidies lors de leur formation; la poussière lunaire contenait une grande proportion de minuscules sphères de verre (ce qui avait vraisemblablement contribué à la nature glissante du sol notée par les astronautes lors de leur marche sur la Lune); les analyses chimiques montrèrent que certains des échantillons contenaient une forte concentration de titane -jusqu'à 6% pour un des échantillons- un élément relativement rare sur Terre. Les scientifiques, par ailleurs, utilisèrent les instruments que la mission Apollo 11 avait laissés sur la surface de la Lune, particulièrement le réflecteur laser permettant de mesurer la distance de notre satellite (on continue encore d'utiliser ce LRRR ainsi que deux autres instruments laissés par les missions suivantes, ainsi qu'un instrument similaire se trouvant sur le rover lunaire soviétique Lunokhod). La quarantaine se termina le soir du 10 août 1969. Les astronautes tinrent ensuite une conférence de presse puis participèrent au dîner d'Etat auquel le président américain Nixon les avaient invités à Los Angeles, lorsqu'il était à bord de l'USS Hornet. Auparavant, le 13 août, ils s'envolèrent de Houston à New York et un hélicoptère les apporta à l'héliport de Wall Street. De là, les astronautes d'Apollo 11 participèrent à la plus grande, plus longue et plus bruyante parade de l'histoire de la ville; on estime à 4 millions le nombre de personnes qui se trouvaient au long du parcours. Une autre parade eut lieu, le même jour, à Chicago (cette fois 2 millions de personnes y assistaient). En septembre, les astronautes participèrent à la cérémonie de présentation d'un nouveau timbre postal qui honorait la mission (ils avaient emporté la matrice jusqu'à la Lune dans le LEM). Enfin, le 16 septembre, les astronautes d'Apollo 11 firent un discours devant une session jointe du Congrès américain, là où le Président Kennedy, en mai 1961, avait engagé les Etats-Unis dans la course à la Lune. Les astronautes d'Apollo 11, ensuite, entreprirent une tournée de visites à travers le monde. Ils visitèrent 6 continents, traversèrent l'équateur 6 fois, rencontrèrent des présidents, des premiers ministres, des rois et des reines et des ambassadeurs, reçurent de nombreuses médailles, accolades et cadeaux, ils circulèrent dans d'innombrables convois escortés et donnèrent 22 conférences de presse

Epilogue

La mission Apollo 11, en juillet 1969, mit un terme à la course à l'espace entre l'URSS et les Etats-Unis, telle qu'elle avait été entamée à la fin des années 1950 par le lancement du Spoutnik par les Russes. Même si les Soviétiques avaient accompli les premiers toutes les grandes premières spatiales (premier satellite artificiel, premier homme dans l'espace, première sortie dans l'espace, etc.) l'atterrissage d'Apollo 11 sur la surface lunaire consacra les Etats-Unis comme les vainqueurs définitif de cette course. Les Etats-Unis avaient vaincu grâce à leur avance technologique! pour plus de détails sur l'ensemble du programme Apollo, voir le tutoriel "Le programme Apollo". En juillet 1969, dans le cadre d'un épisode inhabituel de réchauffement entre les deux super-puissances -lesquelles étaient encore en compétition pour la domination de l'espace- l'astronaute Frank Borman, d'Apollo 8, fut invités par les "Sociétés de l'Union soviétique d'amitié" et l'"Institut des relations soviéto-américaines" pour un voyage en Russie. Borman fut ainsi le premier astronaute américain à visiter la Cité des étoiles le 5 juillet. Il rencontra aussi l'académicien Mstislav V. Keldysh, président de l'Académie soviétique des sciences et l'un des fondateurs du programme spatial russe. A l'époque, les soviétiques étaient encore très présents dans la course à la Lune avec leur fusée lunaire N-1 mais, le 3 juillet, une mission lunaire orbitale non pilotée vit la N-1 exploser peu après le décollage (l'accident suivait un premier échec, en février 1969 et il fit prendre au programme deux ans de retard). Pas découragés par l'échec, les Russes firent encore un essai pour souffler la vedette à la Lune aux Américains -une mission robotique lunaire de retour d'échantillons- en lançant leur Luna 15 le 13 juillet sur une fusée Proton (un précédent essai avait échoué en juin). 4 jours plus tard, alors qu'Apollo 11 était sur le chemin de la Lune, le Luna 15 se mit en orbite elliptique autour de notre satellites. L'alunissage de Luna 15 était prévu pour le 20 juillet mais les contrôleurs russes, concernés par la rugosité du site prévu dans la mer des Crises le maintinrent un jour supplémentaire en orbite. Finalement, le 21, après 52 orbites, le Luna 15 commença sa descente vers la surface lunaire (alors qu'Armstrong et Aldrin avaient déjà effectué leur marche sur la Lune et se préparaient à redécoller). Cependant, les Russes perdirent les transmissions avec leur sonde et on pense qu'elle s'écrase à la surface à une vitesse importante et son attitude décalée de quelques degrés. Il fallut attendre septembre 1970 pour que l'URSS réussît à poser un lander non habité, le Luna 16 rapportant des échantillons de la mer de la Fécondité

La Lune aujourd'hui

Un projet, supporté financièrement par la NASA, mené par l'Université du Nouveau-Mexique vise à faire du site d'alunissage d'Apollo 11 un site historique officiel américain. La mission Lunar Reconnaissance Orbiter va être utilisée pour prendre des photos des sites des missions robotiques lunaires et de celles du programme Apollo. Le projet estime que le site d'atterrissage de la mer de la Tranquillité doit être préservé une fois que le LRO aura pris la mesure de son état de conservation. La Lune, aujourd'hui, en 2009, sur un autre plan, est redevenue une cible des programmes spatiaux: de nombreuses nations, nouvelles venues dans l'espace, entendent y faire se poser de leurs astronautes. Ainsi l'Inde ou la Chine. Les Etats-Unis, eux, depuis 2004, se sont engagés, à la suite du président Bush, dans un programme spatial renouvelé de forte envergure: un nouveau véhicule spatial, qui va remplacer la navette, de nouveaux lanceurs -qui, ensemble, font partie du "programme Constellation"- vont être construits pour permettre aux Etats-Unis de retourner sur la Lune vers 2015 -et, en tout cas, pas plus tard que 2020. Les astronautes américains feront alors de longs séjours (du style des séjours à la Station Spatiale Internationale) sur la Lune dans le cadre d'une base lunaire. Les Américains, ensuite, partiront pour un voyage habité en direction de Mars... Pour ce qui est des théories du complot, dont il est fait état de temps à autre, elles trouvent leur origine essentiellement en Russie, où l'on n'a toujours du mal à admettre que l'URSS avait perdu, en 1969, la course à l'espace, qu'elle avait entamée en 1957

->Les sites des missions Apollo vus par l'orbiter Lunar Reconnaissance Orbiter!
les sites des missions Apollo vus par la mission Lunar Reconnaissance Orbiter en 2009 (légendes en anglais; le site de la mission Apollo 12 nles sites des missions Apollo vus par la mission Lunar Reconnaissance Orbiter en 2009 (légendes en anglais; le site de la mission Apollo 12 n'a pas été imagé et la mission Apollo 13 n'a pas pu alunir). NASA/Goddard Space Flight Center/Arizona State University

La mission Lunar Reconnaissance Orbiter ("LRO"), qui a atteint la Lune le 23 juin et qui avait été lancée le 18 juin est une mission de reconnaissance en vue du retour d'astronautes américains sur la Lune en 2015. Sa période de rodage a permis de prendre cette série intéressante d'images qui montrent les sites d'alunissage des missions Apollo. Les images montrent l'étage inférieur du LEM, le module lunaire, qui restait sur la Lune car il servait de support de lancement à la partie supérieure qui ramenait les astronautes en orbite lunaire. Un Soleil bas et de longues ombres ont rendu évidents les LEM. Le LEM, dans son ensemble, était le véhicule de descente que deux astronautes d'une mission Apollo utilisaient pour atteindre la surface lunaire. D'autres images des sites Apollo suivront par le LRO et elles auront une résolution 2 à 3 fois plus grandes que celles-ci du fait que la mission aura alors atteint son orbite de travail. Les présentes images ont une résolution de 1,20 m (4 pieds)/pixel. L'image du site Apollo 14 a bénéficié de tellement bonnes conditions d'éclairage qu'elle permet de voir encore plus de détails, tel le rack instrumental laissé par la mission sur le site ainsi que les traces de pas (en haut à gauche de l'image) des astronautes entre le LEM et le rack

Les 40ème, 50ème anniversaires d'Apollo 11 sur le site de la NASA

La NASA, pour le 40ème anniversaire de la mission Apollo 11 avait organisé une série d'évènements. Ainsi la sortie d'une version rénovée des vidéos de la mission. Aussi, sur le site Internet de la NASA, une diffusion audio diffusa toutes les communications radio de la mission en temps et heure auxquels elles eurent lieu lors de la mission Apollo 11! tous les détails sur le site de la NASA

A l'occasion du 40ème anniversaire de la mission Apollo 11 -une mission qui fera date dans l'histoire- la NASA a commencé de restaurer les vidéos qui avaient été transmises à l'époque du séjour lunaire. Les images ci-dessous montrent la comparaison entre ce que l'on a pu voir en 1969 (à gauche) et les vidéos restaurées (à droite). plus de détails sur les vidéos retransmises depuis la Lune en juillet 1969 et sur la restauration menée par la NASA. Les données d'Apollo 11 étaient envoyées à trois stations au sol -une en Californie et deux en Australie- qui les retransmettaient au centre des vols habités de Houston. Les stations au sol enregistraient aussi les données sur des bandes spéciales d'1 pouce et 14 pistes dont l'une pour la vidéo. Les vidéos étaient enregistrés en "slow scan" ("balayage lent" de 10 images/s) ce qui permttaient qu'elles fussent diffusés directement par les chaînes de télévision. Les vidéos étaient converties pour diffusion et téléchargées vers un satellite puis retransmises à Houston d'où elles étaient diffusées. Début 2005, à la demande de retraités de la NASA et d'autres personnes, la NASA commença de chercher les bandes 14 pistes et finalement elle ne put le retrouver, concluant qu'elles avaient été vraisemblablement effacées et réutilisées, pratique standard à l'époque. Cependant on retrouve des vidées qui avaient été converties pour diffusion TV et dont la qualité était de beaucoup de meilleure qualité que ce que l'équipe de recherche avait visionné. Des portions des vidéos furent restaurées et améliorées pour un rendu en haute définition puis, en juillet 1969, elles furent rendues publiques

comparaison entre la qualité d'image des images transmises en 1969 et les vidéos restaurées de la mission Apollo 11comparaison entre a qualité d'image des images transmises en 1969 et les vidéos restaurées de la mission Apollo 11 en 2009. NASA

Le 50ème anniversaire d'Apollo 11 aura surtout été illustré par deux sites: l'un permettant le suivi de la mission dans son entier, l'autre montrant une série de vues panoramiques construites à partir de photographies prises par les astronautes sur la Lune

Website Manager: G. Guichard, site 'Amateur Astronomy,' http://stars5.6te.net. Page Editor: G. Guichard. last edited: 8/5/2019. contact us at ggwebsites@outlook.com
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