L'observation des comètes peut se pratiquer soit par l'observation des comètes proprement dit, soit en cherchant à en découvrir de nouvelles. Pour l'approche théorique des comètes, voir le tutoriel "Les comètes" dans la section Théorie
Observer les comètes | Découvrir des comètes |
La plupart des personnes intéressées par les comètes sont, en général, des personnes qui observent celles-ci. Le passage des comètes les plus importantes est généralement annoncé par les médias spécialisés. On peut prolonger le plaisir de l'observation en s'intéressant à des comètes plus faibles (qui peuvent être les précédentes lorsqu'elles retournent vers les lointains du système solaire)
Les comètes brillantes | Les comètes faibles |
Les comètes importantes ornent nos cieux, en général, tous les 5 à 10 ans; chaque année, en moyenne, une comète de magnitude 3-4 apparaît dans nos cieux. La plupart de ces passages sont annoncés par les médias spécialisés en astronomie amateur, ainsi, par exemple, Spaceweather.Com, Sky & Telescope/SkyTonight.com ou notre site. Des cartes, des données relatives à la magnitude et autres aident à l'observation. Le principal obstacle à l'observation de ces comètes relativement brillante est la trop grande luminosité des cieux urbains; il faudra, le plus souvent, utiliser des jumelles ou de petits instruments pour l'observation. Des cieux de campagne bien noirs, par contre, permettront d'accéder à l'oeil nu à ces objets. Une comète est, en soi, un objet céleste minuscule: 10 km (6 miles) de diamètre. Il est composé de glace et il est entouré, par contre, d'une atmosphère diffuse qui a la taille de Jupiter! Cette atmosphère s'appelle la "coma" de la comète; le corps minucule proprement dit de la comète, de type astéroïde, s'appelle le "noyau" de la comète. Lorsqu'un tel objet céleste s'approche du Soleil, la chaleur vaporise la glace du noyau. De plus, des jets de poussière et de gaz sont éjectés dans l'espace, augmentant le matériau de la coma et fournissant, en même temps, des éléments pour la "queue" de la comète. La "queue" d'une comète est cet autre élément constitutif, caractéristique, d'une comète: des atomes et des molécules chargées électriquement sont poussées en éloignement de la comète, dans une direction opposée à celle du Soleil (et donc pas forcément sur l'axe de l'orbite de la comète). Cette queue est très précisément appelée une queue "ionique". Elle peut présenter une variété de tailles et de formes; ainsi, de la poussière plus lourde, par exemple, peut être poussée moins loin par la chaleur du Soleil, ou la gradation de poussière de différentes tailles peut engendrer une queue en forme d'éventail. Un autre type de queue peut se former: il s'agit, dans ce cas, de la poussière la plus lourde émanant de la comète, qui peut même résister à l'action du Soleil et s'installer, derrière le noyau, sur la direction générale de l'orbite. On appelle une telle queue une "queue de poussière" ou une "anti-queue". Quand une comète possède ce type de queue, elle peut se combiner dans une grande variété de possibilités avec la queue ionique. L'observation des comètes est intéressant, allant du suivi de la position et du déplacement de la comète au détails de celles-ci, ainsi la coma (la tête) et la (les) queue(s). L'astrophotographie des comètes est intéressante également et amène facilement de beaux résultats. Les comètes encore plus lumineuses, celles que l'on peut observer à l'oeil nu sans efforts -du type, par exemple de la comète Hyakutake de 1996- sont des spectacles encore plus remarquables: la queue de la comète s'étend sur une portion importante du ciel. Pour ce qui est de la comète de Halley elle ne se voit de la Terre que tous les 76 ans. Elle porte aussi le nom de 1P/Halley et elle a été observable le plus récemment en 1986; son prochain passage, aussi, n'aura pas lieu avant mi-2061
Les comètes facilement observables, que nous avons évoquées précédemment, finissent par faiblir en luminosité et reprendre le chemin des lointains du système solaire. A ce moment-là, une façon de continuer à les observer -et d'aller plus loin dans l'observation des comètes- est d'utiliser un site tel la Comet Observation Home Page, de la NASA (en anglais seulement) (note: ce site n'est plus disponible). Ces sites sont intéressants car ils fournissent des données observationnelles pour les comètes plus faibles et ce sont des sites sur lesquels les passionnés participent activement avec leurs propres données d'observation. Cela permet de faire de l'observation cométaire un champ spécialisé d'observation. Pour les comètes faibles -comme pour les brillantes- le préfixe "P/" désigne les périodes dites "périodiques" (qui sont habituellement des comètes à courte période, qui orbitent en moins de 200 ans, et dont l'orbite se situe généralement dans le plan de l'écliptique; ces comètes, pense-t'on, viennent majoritairement de la Kuiper Belt; le préfixe s'applique aussi à toute comète que l'on a vue deux fois à son périhélie). Un préfixe "C/", par contre, désigne les comètes "non-périodiques" (qui sont habituellement des comètes à longue période, qui orbitent sur des durées énormes -jusqu'à 30 millions d'années- et dont les inclinaisons des orbites sur l'écliptique sont plus variables); on pense que la majorité de ces comètes viennent du Nuage de Oort. On utilise aussi le préfixe "C/" pour les comètes avec une orbite hyperbolique ou parabolique, qui ne passent qu'une seule fois dans le système solaire intérieur
Passer soi-même à la recherche et à la découverte de comètes représente l'étape suivante en matière d'intérêt pour les comètes. Malgré un effet indésirable sur ce champ que les programmes de surveillance automatisée du ciel, à la recherches des astéroïdes géo-croiseurs, tels LINEAR ou NEAT, tendent à trouver de nombreuses comètes et donc à court-circuiter parfois les efforts des amateurs, la recherche des comètes continue d'exister et de nombreux chercheurs de comètes continuent de découvrir de nouvelles comètes (et a fortiori dans l'hémisphère sud ou ces programmes n'ont pas été installés). La chasse aux comètes est facile: il faut d'abord un instrument adapté. Le plus l'instrument sera lumineux, le plus son champ sera grand, le mieux ce sera. On peut également utiliser des jumelles. Un bon atlas ou un bon software d'astronomie sont utiles et, généralement, une bonne connaissance du ciel l'est aussi (cela permet de faire rapidement la différence entre un objet trouvé et une nébuleuse ou galaxie). Enfin, il faut un ciel sombre et un ciel sans Lune. Les chasseurs de comètes balayent l'horizon ouest ou est quelques heures après ou avant le coucher ou le lever du Soleil, avec un grossissement faible. Un grossissement de 35 est, par exemple, suffisant pour permettre la découverte d'objets jusqu'à la magnitude 11. Une étude statistique montre que plus de comètes ont été découvertes dans le ciel du matin. Si, au cours de votre recherche, vous trouvez un objet qui n'est pas reporté sur les cartes, il est probable que ce soit une comète. L'étape suivante, alors, consiste à vérifier qu'il ne s'agit pas d'une comète déjà découverte et/ou connue. Les sites consacrés aux comètes et/ou qui donnent les éphémérides pour un grand nombre de comètes sont utiles pour cela. Lorsque l'on est certain d'avoir découvert une nouvelle comète, il faut alors signaler celle-ci au site du CBAT de l'Union Astronomique Internationale. Cet organisme de l'UAI peut éventuellement émettre une demande d'observations de confirmation, qui amèneront une certitude définitive qu'il s'agit de la découverte d'une nouvelle comète. Les comètes se voient généralement attribuer le nom de leur découvreur. Un bon site consacré à la découverte de comètes est le site "Comet Seeking & Meteor Showers Group" de la Société Astronomique d'Australie du Sud et le site "The Discovery of Comet Machholz (Comet 2004 Q2)", du découvreur lui-même, est une page très agréable à lire (en anglais). voir une page consacrée à comment l'Union Astronomique Internationale nomme les comètes (ainsi que les astéroïdes) nouvellement découverts
Pour ce qui est de la recherche de comètes sur les images obtenues par les coronographes du satellite solaire SOHO, on peut consulter (en anglais) la page Sebastian's Comet Hunt. Les comètes découvertes par SOHO ont atteint le nombre de 3000 en septembre 2015. Elles sont découvertes sur les images prises par les coronographes de l'instrument LASCO. Un tel travail est également surtout permis par les astronomes amateurs -dont le nombre, récemment, est en accroissement- qui surveillent les images de SOHO. Ils sont 70, venant de 18 pays. Le site SOHO consacré à la recherche des comètes dépend du "Naval Research Lab" de Washington et toute découverte confirmée est envoyée au "Minor Planet Center" de Cambridge, dans le Massachussets. Les images qui permettent ces découvertes ont été améliorées. Les comètes ainsi découvertes sont, à 85%, du type "comètes Kreutz rasantes", c'est-à-dire des comètes qui s'approchent très près du Soleil (à moins de 800 000 km -500 000 miles); ces comètes, ensuite, sont volatilisées quand elles plongent vers la surface de celui-ci. Elles permettent une meilleure connaissance des comètes du fait que plus de matériau est sublimé. Le satellite SOHO est aidé par le fait qu'il bloque la lumière du Soleil via un coronographe, un disque d'occultation contenu dans l'un de ses instruments. En moyenne, une nouvelle comète Kreutz est découverte tous les 3 jours, certaines des plus grandes restant observables pendant 48h ou plus avant de disparaître derrière le coronographe, englouties par la fournaise du Soleil. Les autres comètes découvertes par SOHO appartiennent à des groupes de comètes qui ont des orbites semblables (les groupes de Meyer, de Marsden et de Kracht). Ces groupes de comètes sont apparentés entre eux ainsi qu'avec des essaims de météorites diurnes et nocturnes, qui, soit il y a très longtemps, soit récemment, ont tous leur origine dans des comètes parentes qui se sont fragmentées. Deux groupes de sungrazers ont été découverts, dans les données SOHO, via la participation d'observateurs amateurs ("crowd science", "science participative" ou "science citoyenne"), qui ont pour parent la comète 96P et ils sont reliés à de nombreux courants de météorites qui croisent l'orbite de la Terre. Les comètes rasantes Kreutz, elles, spécifiquement, du fait de leur grand nombre, sont probablement le résultat de la fragmentation d'une comète gigantesque -de près de 100 km (60 miles) de diamètre- vers l'an 1200 (il s'agissait probablement de la "Grande Comète" de 1106). Les comètes Kreutz, de plus, se brisent elles-mêmes en morceaux au long de leurs orbites, amenant de très petits morceaux de comètes ou débris à venir heurter le Soleil. voir un premier schéma de la parenté de ces comètes SOHO. Les comètes Kreutz -qui tirent leur nom de l'astronome allemand Heinrich Kreutz qui, le premier, les étudia- sont habituellement petites (de l'ordre de 10 mètres) et nombreuses: l'observatoire solaire SOHO en voit tomber une sur le Soleil tous les deux ou trois jours. Certaines comètes découvertes par SOHO sont des comètes à très courte période -avec, par exemple des orbites de 4 ans seulement. Elles pourraient bien être, en fait, des comètes "éteintes" qui auraient déjà épuisé leurs gaz du fait de leur nombreux passages précédents et elles n'auraient plus vraiment de matériaux pour former une queue ou renouveler leur coma. Les astronomes, par ailleurs, ont constaté récemment, sans qu'aucune explication n'ait été trouvée, un accroissement systématique du nombre des comètes en orbite autour du Soleil. Certaines comètes qui passent au Soleil sont des comètes qui n'appartiennent à aucun groupe connu (on les appelle, en anglais, des "non-group comets"). La prochaine mission consacrée au Soleil, la mission double STEREO, de la NASA, qui sera lancée en 2006, permettra sans doute d'autres découvertes (par le biais d'un coronographe et d'un imageur héliosphérique). SOHO, lui, pourrait continuer d'être utilisé pour la chasse des comètes pendant quelques décennies
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