Les textes ci-dessous présentent un survol des résultats obtenus sur Mercure par la mission MESSENGER. Certaines données postérieures pourront être ajoutées et seront, la plupart du temps, identifiables comme telles
Les images et les données renvoyées par MESSENGER depuis Mercure, d'une façon générale, révèlent un monde unique, géologiquement divers mais qui est beaucoup moins semblable à la Lune que ne le pensaient de nombreux astronomes. Mercure se caractérise par des éléments géologiques principaux, ainsi la composition de la surface, un volcanisme très répandu, des failles et des falaises ainsi que d'autres zones, qui montrent une contraction et un étirement de la croûte. Une autre caractéristique, évidente, de Mercure, est la dichotomie que la planète présente: la face qui porte le bassin Caloris, est plus affectée par le volcanisme que l'autre
MESSENGER, d'une façon générale, a également amélioré notre compréhension de la magnétosphère et des champs gravitationnels de Mercure et il a découvert de nouveaux composants de l'atmosphère ou a démontré que la magnétosphère est plus réactive aux changements de son environnement que celle des autres planètes. La mince "exosphère" de Mercure (qu'on considère composée de 42% d'hélium, de 42% de sodium et de 15% d'oxygène) est renouvelée par des particules produites par des processus qui se déroulent à la surface et elle fournit aussi une long queue d'atomes qu'on observe derrière la planète. De nouveaux éléments -ainsi le magnésium composant important de la surface- ont été découverts. Différents mécanismes renouvelle l'exosphère: les photons du vent solaire ou les micro-météorites. Le sodium surtout, le calcium et le magnésium varient, en terme de quantité, ce qui pourrait aussi laisser penser que la surface de Mercure a varié au long du temps; ce qui fait que l'exosphère est le résultat de milliards d'années d'histoire géologique. La distribution des éléments dans l'exosphère varie aussi, la variabilité étant considérable pour le sodium, le calcium et le magnésium. Le calcium ionisé de l'exosphère de Mercure se concentre sur une relativement petite portion de celle-ci, l'essentiel de l'émission ayant lieu près du plan équatorial. Il semble que l'interaction entre ces processus et la magnétosphère de Mercure existe aussi et peut être un facteur. On a découvert aussi que l'exosphère de Mercure connaît des changements "saisonniers" du fait des modifications de la pression solaire au long de l'orbite de la planète; la plus grande quantité de sodium, par exemple, se voit dans l'exosphère lorsque Mercure est à mi-distance du Soleil. Le premier passage de MESSENGER à Mercure, le 14 janvier 2008, a confirmé que la planète possède un champ magnétique global, ce qu'avait découvert la mission Mariner 10 en 1974 et 1975; cette magnétosphère est vraisemblablement due à un processus de magnéto lié au coeur de la planète (à condition que ce dernier contînt un élément léger tel le soufre; ce qui suppose que, lors de sa formation, Mercure aurait dû combiner des matériaux proches et lointains du Soleil, concept dit de "mélange radial"); dans le cas contraire, la magnétosphère pourrait être due à un magnétisme résiduel provenant de roches ferreuses qui furent anciennement magnétisées par une magnétosphère plus forte. La magnétosphère de Mercure est remplie de nombreuses particules chargées qui forment une "nébuleuse plasmatique" (en anglais, "plasma nebula") semblable au tore de plasma qu'on trouve autour d'Io. La proximité de Mercure d'avec le Soleil renforce, elle, les évènements de reconnexion qui ont lieu entre le champ magnétique interplanétaire et la magnétosphère: les hausses d'énergie qu'on mesure dans la queue magnétique de Mercure sont très importantes et ont lieu rapidement (deux à trois minutes du début à la fin) et sont 10 fois plus importantes qu'à la Terre. Ces caractéristiques pourraient être dues à un processus extrême de "tail loading-unloading" ("chargement-déchargement de la queue magnétosphérique"). Comme sur Terre, certaines connexions peuvent s'établir entre le vent solaire et la magnétosphère de Mercure, permettant au vent solaire d'atteindre la surface; à Mercure ceci prend la forme de champs magnétiques joints qui se transforment en tubes en forme de vortex, par lesquels le vent solaire pénètre. Cette action sur la surface est de plus permise du fait que la planète n'a quasi aucune atmosphère. La magnétosphère de Mercure se voit aussi interagie par les particules de l'exosphère de la planète et d'autres forces dynamiques: les éléments libérés du sol par les photons du vent solaire peuvent se transformer en ions positifs, un processus dit "photoionisation"; une "ceinture dérivante" (en anglais, "drift belt") pourrait ainsi exister autour de Mercure, qui pourrait peut-être produire une dépression magnétique dans cette région
La surface
Le volcanisme
Contraction et étirement de la croûte
L'exosphère
La magnetosphère
MESSENGER a produit une carte monochrome à 250m/pixel et une carte en 8 couleurs, à 1km/pixel; les deux cartes, chacune, couvrent toute la planàte dans des conditions d'éclairage uniformes. Par ailleurs, on a élaboré le premier modèle topographique précis de l'hémisphère nord, lequel montre que l'échelle des altitudes est considérablement plus faible que pour Mars ou la Lune, par exemple. L'élément le plus important est une zone étendue de basses terres aux hautes latitudes nord (s'y trouvent aussi les plaines nord volcaniques). Dans cette région de basses terres, prend place une poussée d'altitude qui s'est formé une fois ces plaines volcaniques en place. Aux latitudes moyennes, les plaines intérieures du bassin d'impact Caloris Basin (1550km (960 miles) de diamètre), ont été modifiées de sorte que cette partie du fond du bassin se trouve maintenant plus haut que le bord. Cette partie surélevée semble faire partie d'une zone d'altitude plus élevée quasi linéaire, qui se trouve aux latitudes moyennes et qui s'étend approximativement sur la moitié de la circonférence de la planète. Tout cela implique que des changements à grande échelle de la topographie mercurienne ont eu lieu après l'ère de la formation des bassins d'impact et que la mise en place de plaines volcaniques à grande échelles se soient terminées. Un nouveau modèle digital de Mercure en 2016 a montré que la plus grande altitude de la planète est de 4480m (2,78 miles) au-dessus du niveau moyen et se trouve au Sud de l'équateur dans certains des plus anciens terrains de Mercure; l'altitude la plus base -5380m (3,34 miles) en-dessus du niveau moyen- se trouve sur le fond du bassin Rachmaninoff, zone où se trouveraient certains des plus récents dépôts volcaniques mercuriens. Les plaines volcaniques du Nord sont dues à une ancienne activité volcanique qui a enseveli la région sous d'énormes quantités de laves, qui atteignent plus d'1,6km d'épaisseur à certains endroits. En ce qui concerne la composition de surface, les données montre qu'on trouve en moyenne, sur de grandes parties de la surface des composés magnésium/silicium, aluminium/silicium et calcium/silicium et cela montre, qu'à la différence de la Lune, la surface de Mercure n'est pas dominée par des roches riches en feldspaths. De fortes quantités de soufre ont également été observés, ce qui peut vraisemblablement avoir produit des minéraux sulfatés, ce qui suggère que les matériaux d'origine dont Mercure s'est formé pourraient avoir été moins oxydés que ceux qui ont formé les autres planètes telluriques. Cela a donc des implications importantes pour ce qui est de comprendre la nature du volcanisme mercurien. Mercure a des matériaux volatils semblables à ce qu'on trouve sur Vénus, la Terre et Mars mais ils sont plus importants en diversité que sur la Lune. Mercure possède beaucoup plus de fer, pour ce qui est de l'ensemble de sa masse, que Vénus, la Terre et Mars et les observations permettent de penser que la composition de surface de la planète est semblable à ce qu'on doit attendre si la composition globale est dans l'ensemble similaire à celle des météorites chondritiques, riches en métaux et à processus hautement réducteur, objets qui sont des restes de la formation du système solaire. Les plus récents développements pour ce qui est de la mission sont que le premier modèle précis du champ gravitationnel de Mercure a été créé lequel, combiné avec les données topographiques et la rotation de la planète permet de mieux comprendre la structure interne de Mercure. Le coeur y représente 85% du rayon total, soit une taille encore plus grande que ce qu'on pensait. Malgré la petite taille de Mercure, des mouvements dynamiques subtils mesurés depuis la Terre par radar qu'on a confronté aux derniers paramètre mesurés par MESSENGER quant au champ de gravité et aux caractéristiques du champ magnétique interne, qui montrent une dynamo active, on en déduit que le coeur est au moins partiellement liquide
->La question de l'eau sur Mercure
Les observations de MESSENGER de fin 2012 ont fourni la preuve sans contredit que Mercure possède de la glace d'eau en quantité et d'autres matériaux volatiles gelés dans les cratères polaires de Mercure plongés en permanence dans l'ombre. Des données fournies aussi bien par la spectrométrie, l'albédo et des modèles de température font partie des preuves. La présence d'eau est due au fait que l'inclinaison de l'axe des pôles mercuriens est quasiment de zéro et qu'il y a donc des poches, aux pôles, qui ne voient jamais le Soleil. Le radio-télescope d'Aricebo, en 1991, avaient détecté des zones radar inhabituellement brillantes aux pôles de Mercure, qui reflétaient les ondes radio de la manière que l'aurait fait de la glace. Nombre de ces zones correspondaient à l'emplacement de grands cratères d'impact qui avaient été cartographiés par la mission Mariner 10 dans les années 1970. Mariner 10, cependant, n'avait observé que la moitié de la surface de Mercure et les planétologues ne disposaient donc pas d'images complètes des pôles. On pense, au vu de ces récents résultats, que la glace de Mercure est enterrée sous une couche de matériau inhabituellement noir qui s'étend sur la plupart des régions hydratées. Ainsi, une couche riche en hydrogène -qui serait donc de la glace d'eau- de plus de dizaines de centimètres (pouces) se trouve en-dessous d'une couche superficielle, isolante thermiquement, de 10 à 20 centimètres (pouces). L'eau comme le matérau isolant ont vraisemblablement été apportés par des comètes ou des astéroïdes. Le matériau sombre est vraisemblablement un mélance de composés organiques complexes et il a pu être assombri, de plus, même dans les zones dans l'ombre permanente, par l'exposition aux radiations radicales de l'environnement mercurien
L'importance du volcanisme dans la formation des plaines mercuriennes est plus grande que prévu. De grandes surfaces de plaines tout au long de Mercure avaient été observées par la mission Mariner 10 et semblent avoir été formées par du volcanisme, lequel a joué un rôle important dans le travail de la croûte de Mercure. Les données de MESSENGER montrent que les roches volcaniques dominent l'essentiel de la croûte de la planète et, même dans des régions géologiquement complexes et là où les impacts de cratères ont détruit les caractéristiques d'origine. Les laves peuvent être localement aussi épaisses que 2 km (1,2 miles) -elles ont ennoyé des plaines, des cratères et des plaines basses- et des évents, qui peuvent mesurer jusqu'à 25 km (16 miles) de long, semblent être les sources de certains de ces flots de lave extrêmes. Les flots de lave ont aussi érodé le substrat, creusant des vallées et créant des hauteurs en forme de larme. Mercure, par ailleurs, manque de fer dans ses minéraux siliceux des roches de surface, ce qui représente une différence importante avec la plupart des croûtes planétaires connues. Le souffre est présent. Les données ont révélé des dépôts clairs et irréguliers qu'on avait observé sur le fond de certains cratères sans pouvoir les expliquer. Il s'agit de groupe de puits sans bords, irréguliers et souvent entourés de halos diffus de matériau à fort albédo. Ces puits sont associées aux pics centraux, aux anneaux de ces pics et aux bords des cratères. Il pourrait s'agir d'éléments jeunes, géologiquement qui indiqueraient qu'il y a eu, dans la croûte de Mars un composant volatile plus important que prévu. Des "hollows" (des "dépressions"), enfin, soit de petites dépressions très brillantes et bleues, peu profondes, irrégulières se trouvent souvent en groupe sur le fond des cratères ou sur les pics centraux de ceux-ci; ce sont une variété de puits qui pourraient bien être encore actifs et continuer de se former aujourd'hui, d'où que Mercure serait actif! On pense qu'une relation possible existe entre la formation de dépôts volcaniques d'origine explosive et les hollows
MESSENGER a découvert des groupes inhabituels de crêtes et de failles sur Mercure, lesquelles sont des assemblages de formes tectoniques. A la différence des failles qui ne se forment que du fait de la contraction thermique de Mercure, ces terrains se relient à des déformations horizontales et des déformations du matériau de la croûte. La sonde a observé, par exemple dans les bassins mercuriens, des familles de failles de grande taille, ou "graben", entourés par des crêtes de contraction organisées en anneaux circulaires. Ces aspects du terrain sont également associés à des cratères fantômes, qui sont des cratères d'impact qui ont été envahis et enterrés par des flots de lave. Les fins dépôts volcaniques qui recouvrent le bord de ces cratères enterrés permettent de concentrer les forces de contraction, ce qui crée un anneau en crête révélant l'image du cratère. Le processus qui crée ces formes de relief combine l'éruption et l'accumulation rapide de flots de lave très fluides en des zones refroidies épaisses et le taux rapide de contraction de Mercure. Ce qui fait donc que ces structures ne s'observent que sur Mercure. De petites falaises associées à des creux de seulement quelques dizaines de mètres (yards) sont jeunes, d'un point de vue géologique, ce qui signifie que Mercure est encore, du fait qu'il se contracte, géologiquement actif. Une "grande" vallée, dans le bassin Rembrandt de l'hémisphère sud de Mercure (qui a été découverte en 2016) est une preuve de plus que Mercure subit un processus de "rétrécissement": le refroidissement de l'intérieur a fait que la seule couche de croûte s'est contractée et s'est courbée
L'exosphère, tenue, de Mercure est générée et "entretenue" par l'interaction de l'environnement spatial avec la surface; certaines incohérences entre le volume de magnésium et de calcium pour la face cachée pourraient questionner l'idée que ces particules étaient décapées du sol sur le côté jour et envoyés à l'arrière par la pression du vent solaire. L'explication définitive de pourquoi le magnésium et le calcium dans l'exosphère sont en plus grande quantité sur le côté "aube" de Mercure tient à que ceci est dû à des impacts météoritiques plus élevés à cet endroit. De plus, le jour mercurien est long (58 jours terrestres) et expose la planète aux "météorites rétrogrades" qui orbitent autour du Soleil en sens contraire à celui des planètes
Les découvertes relatives à l'intérieur de Mercure ont fait évoluer les connaissances relative à la la génération du champ magnétique et de comment la planète a évolué thermiquement. Les données prises de l'orbite révèlent que le champ magnétique de Mercure est très décalé par rapport au Nord géographique, de 20% du rayon de la planète. Ce décalage, rapporté à la taille de Mercure, est plus important que pour toute autre planète du système solaire et cela représente une question pour les explications théoriques de la magnétosphère mercurienne. Cela signifie aussi que le champ magnétique devrait être, dans l'hémisphère sud, beaucoup plus faible qu'au Nord, avec une différence de de 3 fois et demi. D'où que les particules énergétiques, le vent solaire et les électrons à haute énergie doivent impacter préférentiellement au Sud et d'où une assymétrie des sources des particules de l'exosphère de Mercure ainsi que de la décoloration de la surface par ces particules chargées. Les astronomes ont également observé une concentration inexpliquée de calcium à l'aube à l'équateur, laquelle, de plus, semble persistente alors qu'un tel phénomène n'existe pas pour le magnésium, qui est cependant chimiquement semblable au calcium. Le sodium est le taux de ions le plus présent près des pôles et est vraisemblablement libéré par les ions du vent solaire dans un processus semblable à celui qui crée les aurores sur Terre. Un observateur qui se trouverait sur le côté dans la nuit de Mercure au bon moment de l'année verrait une faible lumière orange, la lumière de la queue mercurienne de sodium. L'hélium se rencontre aussi dans toute la magnétosphère et provient du Soleil via le vent solaire. La magnétosphère de Mercure est faible et ne fournit que peu de protection contre le vent solaire; aussi, une météo spatiale extrême doit-elle être continue sur cette surface qui est, dans le système solaire, la plus proche du Soleil. Des évènements énergétiques sont vus se dérouler avec une précision d'horloge dans la magnétosphère de Mercure (qui ressemble à la Terre). Ces évènements avaient été l'un des principales découvertes faites par la mission Mariner 10 et les scientifiques s'étaient étonnés que MESSENGER n'en ait détecté aucun au cours de ses trois passages précédents
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